J'ai
vu, bouleversé, l'interview de Patrick Pelloux sur Itele, ce matin.
Cet urgentiste assez médiatique, chroniqueur à Charlie et ami des
assassinés. La veille au soir il avait dîné avec Charb, qui lui
avait dit combien lui pesait sa protection permanente.
En
réunion tout près de Charlie, avec des pompiers afin d'améliorer
les services d'urgence, il a été averti qu'on « avait
besoin de lui » à Charlie. Il a cru à une vanne.
Il
est arrivé le premier sur les lieux avec le commandant des pompiers.
Il a vu ses amis massacrés, et a fait son métier pour d'autres.
Il
pleurait des larmes d'homme, de rage. Il a dit aussi que ces types,
« c'était faire injure aux fous de les traiter de fous ».
C'est bien autre chose.,
Maintenant,
ceux qui n'ont jamais connu Charlie, émanation directe et permanente
de l'esprit de Mai 68 dans ce qu'il avait de plus transcendant ,
ou qui l'ont vomi pour cette même raison, ou qui tout simplement
voulaient qu'il disparaisse, louent ses vertus, ou plaident une
liberté de la presse de tartuffes, eux qui tentaient de la contrôler
ou la vomissaient.
Ce
déferlement de républicanisme lorsque la laïcité est bafouée
quotidiennement, lorsque dans les banlieues on préfère laisser se
développer le commerce de la drogue pour avoir la paix et permettre
la circulation d'une monnaie pourrie, lorsque les policiers sont
caillassés, est peut être salutaire.
Pelloux
lui, dans ses larmes disait qu'il fallait éviter l'amalgame. Il a
raison !