Ce week end du 22 Aout j’avais décidé de rendre visite à mes amis de
Madrid, la Condesa et Angel Luis. Samedi
délicieux, déjeuner avec ma chère Carmen, puis soirée avec Angel Luis et
l’historien Grimaldos. Cette tertulia s’est achevée vers 3heures du matin, dans un bar sur une place
près de Carabanchel, qui maintenant ressemble à une cocotte minute renversée. Quelle
horreur !
Le dimanche tapas, canas et déjeuner a La Puerta Grande et nous nous sommes retrouvés les 3, La Condesa,
Angel au tendido 3 alto.
Angel m’avait dit, « en Aout, c’est parfois intéressant,
on peut voir des toros et des toreros qu’on voit peu". Bon !
Toros
de Lagunajanda, origine Salvador Domecq, 3 toreros : Lopez Chaves, (3
corridas en 2014), Victor Janeiro, ( le frère de Jesulin, 1 corrida en 2014),
et Julio Parejo qui confirmait son
alternative. On le voit, tous auraient dû avoir quelque chose à montrer.
Un tiers d’arène, quelques touristes égarés, chaque torero a
amené sa claque, nous sommes à coté de celle de Janeiro.
La corrida pèse 540 kilos de moyenne, plutôt correctement
présentée donc. Le premier se brise la corne, il sera changé avec un autre. Deux
sobreros donc de « El Risco » et « Conde de la Maza ».
Les toros sont d’une faiblesse insigne, scandaleuse, qui
plus est totalement décastés et obligés de « se battre » sur place. A part
deux « gordos » que Carmen connait au 4, aucune réaction. Ils sont
habitués à se faire sortir par la police, là à part un début un peu bruyant et
quelques palmas de tango, ils se sont tus, anéantis.
Que dire ? Des cuadrillas honteusement absentes et je m’en
foutistes, d’une vulgarité rare. Des toreros plus que limités et qui semblaient
aussi s’en foutre, un public amorphe. Un laisser aller et un "bordel" incroyables en piste. Des chevaux de picadors qui s’affalent au
moindre contact et qui dorment à terre, il faut presque un cric pour les
relever. Et dieu sait que ces toros n’étaient pas des foudres de bravoure ni de
force. Je pense qu’on avait dû forcer un peu sur les sédatifs .
RIDICULE ! Je pense à la cuadra de Bonijol et le splendide Tabarly.
Je connais des arenes en France où un tel spectacle, toros
et toreros, aurait déclenché une émeute, demandé la démission des
organisateurs, du maire ou peut être du député du coin. Là rien.
Un ennui pharaonique, je parle du repos dans la pyramide,
une tristesse infinie, des souvenirs de las Ventas qui se bousculent.
Angel et Carmen, ventenos purs et durs
me disent que c’est ainsi désormais à las Ventas.
Carmen, très triste me dit que « plutôt que de voir ainsi
agoniser las Ventas, je préfèrerais la prohibition » . C’est
dire ! Bon elle a parfois tendance à exagérer mais tout de même, quand on
sait ce que pour elle représentent Las Ventas, on frémit un peu.
Nous nous sommes séparés en silence devant Flemming, Carmen
vers son métro, Angel vers sa voiture, et votre serviteur vers son taxi. Nous n’avions
même pas le cœur à aller « batailler » dans un bar taurin.
Que l’aficion de la prétendue première arène du monde soit
dans cet état est bien pire que toutes les attaques des antis.