Mon ami Angel, el coronel, me transmet cette petite merveille en illustration "flamenca" de la crise bancaire en Espagne. Les sous titres sont dans la langue du divin manchot (j'ai corrigé, merci Ludo)mais on comprend très bien, même sans être expert.
A déguster sans modération!
http://www.youtube.com/watch_popup?v=iop2b3oq1O0
Navalon de tentadeo

Navalon de tentadero. Photo de Carmen Esteban avec sa permission
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jeudi 14 mars 2013
mercredi 18 avril 2012
La faute aux jeunes au chômage en Espagne par mon ami Angel
Mon cher Angel, mon « hermanito
de las Ventas »m’a permis de traduire ce texte publié récemment dans son
blog. http://latrincheradeparacuellos.blogspot.fr/
Il nous avait enchanté avec son
récit de sa semaine dans un club de remise en forme http://adioschulo.blogspot.fr/search/label/un%20lecteur%20%C3%A9crit
Le Roi Don Juan Carlos a
longtemps joui d’un respect et d’une estime infinis en Espagne, car on pense qu’il
sut mener la Transition à bien et restaurer la démocratie en Espagne.
Jusqu’alors, la presse évitait
toute critique.
Depuis quelques temps, elle
commence à s’intéresser à l’immense fortune qu’il a accumulée, de plus, un de
ses gendres, le champion de handball, et qu’on a mis à l’abri dans une antenne
de la « Telefonica » aux Etats Unis, marié
à la cadette, plutôt jolie, pas l’autre qui ressemble à mon boxer, s’est mis dans de
sales draps d’indélicatesses financières, c'est un euphémisme .
Angel joue surtout très finement
avec le 14 Avril 931.
Que aprovechen !
De l’accident dont a été victime D. Juan Carlos au Botswana le 14 Avril
(curieux ) alors qu’il participait à un Safari d’éléphants, les
responsables sont les jeunes au chômage. On ne doit pas oublier que lors de son allocution télévisée de Noel le monarque a déclaré "....qu'il ne dormait pas la nuit en pensant aux jeunes au chômage".
L’accident s’est produit à l’aube quand il trébucha sur une marche d’escalier
et comme je n’ai pas mauvais esprit, j’imagine que sa majesté était réveillée
faisant les 100 pas dans la chambre du bungalow du complexe résidentiel de luxe
(on a calculé que tuer un éléphant vaut quelques 35 000 euros), pensant et
repensant aux jeunes au chômage en Espagne.
Les medias qui ont si mauvais esprit, pas comme moi, ont aussitôt dit
que ceci ou cela, que le gouvernement n’avait pas été informé, que cela avait
été payé par des entrepreneurs, etc, etc, mais la seule chose qui soit certaine
est que sa majesté perd le sommeil en pensant aux jeunes, à la prime de risque ( la
prime de risque fait allusion au niveau d’intérêt que doit payer l’Espagne pour
sa dette, note du traducteur), à son
petit fils Froilan, blessé à un pied alors qu’il chassait, ( en fait la version
officielle dit que l’enfant de 13 ans
jouait avec son père avec une arme de petit calibre et s’est tiré dans
le pied, note du traducteur) nous ne savons
pas si le gamin chassait aussi des éléphants comme son grand père, bien que je
suppose que non, car l’accident s’est
produit en Espagne et ici nous n’avons pas d’éléphants, mais peut être des
outardes, comme il advint à l’oncle de D.Juan Carlos, D.Alfonso le 14 Avril de
l’an 1931, qui se blessa gravement avec la crosse d’un fusil, alors qu’il chassait
des outardes depuis un petit avion. (j’ignorais cette histoire, note du traducteur) !
Dès lors le 14 Avril de l’an 1931 pour les Bourbons est un jour
fatidique et moi, à leur place, tous les 14 Avril, je resterais à la maison et
même mieux au lit. ( le 14 Avril 1931 est surtout une date fatidique pour les Bourbons car ce fut la proclamation de la Seconde République
Espagnole et le retrait du roi Alphonse XIII, grand père de Juan Carlos, note
du traducteur).
Mais allons au « turron » comme disent les
« castizos ». Le roi va en safari d’éléphants, parce que la nuit il
ne dort pas à cause du chômage en général et du juvénile en particulier, de la
prime de risque, des restrictions qui s’annoncent en matières de santé et
d’éducation, des restrictions déjà en vigueur et ainsi pour pouvoir récupérer
de tant d’insomnies et de tant de méditations, il va balancer quatre coups de fusil aux éléphants, qui nous le savons
tous sont des pachydermes capables d’une
vitesse modérée, nous savons aussi, qu’au niveau des jambes son altesse, n’est pas très performante bien qu’elle soit un grand sportif et comme les éléphants
sont assez volumineux, c’est mieux, car je pense qu’à son âge, la vue non plus
n’est pas au mieux.
Ainsi la faute incombe au jeunes au chômage et nous devons donner du
travail à ces jeunes et, ainsi, nous
éviterons que sa majesté aille en Safari et surtout qu’elle se lève la
nuit.
vendredi 10 juin 2011
Angel, mon "hermanito de las Ventas" au gymnase
Notre ami, mon "petit frère de las Ventas", Angel, le vaillant "coronel", né à deux pas des las Ventas, nous transmet ce texte relatant sa semaine au gymnase. Récent retraîté, son inactivité le conduirait à une surcharge pondérale qu'il pensait éliminer de cette façon. Je vous le soumets donc, espérant qu'il vous plaira autant qu'il m'a plu.
Pour mon anniversaire, Maria Luisa, ( son épouse, note du traducteur) m'a offert un bon pour une semaine avec un coach dans le gymnase que fréquente Jesus Vazquez. Mon coach, VANESA, s'est avérée être une instructrice d'Aérobic de 26 ans, mannequin spécialisée dans les maillots de bain.
Lundi : j'ai commencé ma journée à 6 heures du matin. Ce fut assez difficile de se lever, mais tout a changé lorsque j'arrivai au gymnase et vis VANESA qui m'attendait. On aurait dit une déesse grecque : grande, blonde, yeux bleus, des seins incroyables, et des lèvres spectaculairement charnues.
VANESA m'a montré les différents appareils et pris le pouls après 5 minutes de bicyclette fixe. Elle s'est alarmée que mon pouls soit si élevé, mais moi j'attribuais cette accélération à son maillot de lycra lui rentrant dans les fesses...Ce fut un vrai plaisir pour moi de la voir donner son cours d'aérobic, à l'issue de ma troublante journée d'exercice. VANESA me motivait quand je faisais mes flexions, en dépit du fait que mon ventre était déjà douloureux à force de tant le rentrer, (le ventre) chaque fois que la gamine me frôlait....
Mardi : Un double café bien corsé et, au gymnase ! VANESA me fit lever une barre de métal et ensuite elle se risqua à y ajouter des poids ! Mes jambes étaient un peu moins assurées sur le tapis de marche, mais j'ai réussi à boucler UN KILOMETRE COMPLEEEEEET ! Le sourire approbateur de VANESSA et son clin d’œil complice faisaient que tout cela en valait la peine....Je me sentais fantastiquement bien !.....c'était une nouvelle vie pour moi.
Mercredi : la seule façon de me laver les dents a été de caler la brosse à dents sur le lavabo et de faire aller la tête des deux côtés au-dessus de l'ustensile. Je crois que j'ai une hernie aux pectoraux.
Conduire ne fut pas non plus si facile : le seul fait de freiner et de tourner le volant me faisait mal jusqu'à la racine des cheveux ; je me suis garé sur une moto....VANESA s'énerva un peu contre moi, considérant que mes hurlements de douleur en soulevant les poids dérangeaient les autres membres du club. Il est vrai que sa voix est un peu aigüe à ces heures matinales et quand elle crie elle devient nasillarde et très désagréable. Comme je ne pouvais pas courir sur le tapis de marche parce que j'avais mal aux couilles, VANESA me fit faire des « steps », tant et si bien que maintenant j'ai aussi mal au cul. Elle m’a dit que cela m'aiderait à me mettre en forme et à profiter de la vie : une de ses si nombreuses âneries et promesses.
Jeudi : VANESA m'attendait avec ses dents de vampire et son petit sourire en coin de Joker. J'étais arrivé avec une heure de retard : le temps nécessaire pour me chausser. La grande salope m'avait mis à travailler avec les anneaux mais, quand elle eut le dos tourné, je me suis enfui en courant pour me cacher dans les toilettes. Elle a envoyé un autre entraineur me chercher et, en punition, m'a fait travailler sur la machine à ramer et.. j'ai coulé.
Vendredi : Je hais cette fille de pute de Vanessa plus que n'importe quel autre être humain que j'aie pu connaitre. Stupide, anorexique, anémique, salope et décérébrée. Si j'avais une seule partie de mon corps qui pouvait bouger sans provoquer une douleur désespérante, je lui briserais tous les os, la « puta madre que la pario ». [i] Elle tourne le dos et me dit de travailler mes triceps. MAIS JE N'AI PAS DE TRICEPS !!!!....Et si elle ne veut pas que je m'écrase au sol, qu'elle ne me passe pas les putains de barres ou toute autre chose qui pèse plus qu'une feuille de papier.......Je me suis évanoui sur la bicyclette et réveillé sur le lit de camp de la nutritionniste, une fille de pute toute maigre qui me donna un cours d'alimentation saine, bien sûr ! La crétinissime n'a pas la moindre putain d'idée de ce qu'est mourir de faim. Pourquoi ne suis-je pas tombé sur quelqu'un de plus tranquille; comme un designer de mode ou une styliste ?
Samedi : Cette tarée de VANESA m'a laissé un message sur le répondeur avec sa petite voix impertinente me demandant pourquoi je n'étais pas venu aujourd'hui. Au seul son de sa voix, j'eus envie de bousiller le mobile, mais je n'avais pas les forces suffisantes pour me lever, pas plus que de lever la télécommande de la télé, ainsi je me suis farci 11 heures consécutives de documentaires sur la 2.........putains d'oiseaux sautant de branche en branche.
Dimanche : Aujourd'hui je suis allé à l'église pour remercier Dieu que cette semaine se soit terminée. Je me suis agenouillé et n'ai pas pu me relever. J'en ai profité pour prier y demander que l'année prochaine, Maria Luisa m'offre quelque chose d'un peu plus amusant, comme un colmatage de racine dentaire, un cathétérisme ou une coloscopie.
iLe traducteur avoue sa difficulté pour rendre toute la puissance de cette rugueuse formule. « Je chie sur la mère qui l'a enfantée » a évidemment quelque chose d'un peu emprunté et de mièvre par rapport à la lumineuse densité de l'original. De plus les plus prudents peuvent se borner à un « me cago » encore bien plus sobre pour marquer son étonnement, son désagrément voire une pointe de colère, sans préciser évidemment l'heureux récipiendaire, qui peut être Dieu lui même. Dans le cas d'Angel c'est une grande colère, voire un désespoir.
PS: Merci à Maja Lola pour sa bienveillante supervision.
jeudi 2 juin 2011
De Dionysos à Apollon
Notre ami Bernard Grandchamp, le provençal, mon cher et admiré « Largo Campo » nous transmet ce texte que je m’empresse de mettre en ligne. Aficionado profond, homme de grande culture, œnologue de talent, mais encore plus humaniste, sa voix a ici quelque chose d’un peu triste ou atterré. Bientôt il est vrai, on nous aura branché un indicateur de vitesse dans le cul, un détecteur de nicotine dans le groin, plus une sonde éthylométrique, plus un détecteur de sida et nous serons emprisonnés dans une seyante combinaison, façon capote anglaise, qui nous protègera des ondes, des rayonnements et des bactéries, mais peut être pas de la connerie. Laissons lui la parole « y va por ti amigo largo campo ! aqui es casa tuya ! ».
Le manifeste « Le vin, et si on en prenait la mesure » - récemment publié par le site « Vin & société » comporte quatre mesures – 4 recommandations concrètes ayant des conséquences comportementales – qui vont toutes dans le sens de la rupture programmée du lien culturellement très ancien – remontant aux origines de notre civilisation – entre vin et ivresse!... En effet, les 2 mots-clés de ces « mesures » sont: « abstinence » (mesure 1: 1 jour d'abstinence par semaine) et « maximum » (mesure 2: 2 verres maximum par jour pour une femme ; mesure 3: 3 verres maximum par jour pour un homme ; mesure 4: 4 verres maximum pour une occasion festive)... Et, pour le cas où ces choses-là ne seraient pas assez claires (assez transparentes?), il est écrit à la page suivante du dit manifeste - sous le titre « changement de culture » (de civilisation?): « Ce choix, guidé par la raison, est la seule position responsable et réaliste pour la filière, puisqu'il ne prône pas l'abstinence tout en condamnant les abus »... Sommet de jésuitisme!... Où est le choix puisqu'il n'est question que d'une seule position responsable? Et que dire de ce déni qui ne prône pas l'abstinence alors que la première des mesures annoncées à la page précédente recommande 1 jour d'abstinence par semaine? Enfin, suprême tartufferie, tout en condamnant les abus, lesquels commencent à partir des 4 verres qu'il est recommandé de ne pas dépasser pour une occasion festive!... Je crois même que le sommet dans la tartufferie est atteint un peu avant dans ce texte évoquant le « changement de culture ». On y parle de l'« enjeu majeur d'une consommation de vin qui évolue, en moindre quantité, vers plus de qualité, pour garder tout le plaisir de la découverte et des saveurs... » Car la tartufferie réside tout simplement (benoîtement?) dans les 3 points de suspension, qui justement suspendent l'ivresse, l'éliminent du décor, du paysage des mots, sous l'alibi ô combien tartuffesque du plaisir de la découverte et des saveurs!... Jusqu'alors, les vignerons avaient fait du vin à boire (quelle banalité!). Désormais, tel un nouvel impératif catégorique (« c'est bien là que réside l'avenir de la filière »), les vignerons sont en fait sommés de faire du vin à déguster!...
Je ne peux m'empêcher de penser à ces mots si profonds de CAMUS « Mal nommer, c'est ajouter aux malheurs du monde » ...
Le vin sans l'ivresse, le vin sans la possibilité de l'ivresse (Au secours!... Baudelaire, reviens!) – c'est à dire en quelque manière le vin sans la possibilité assumée du débordement (notre estrambor provençal, celui que chante la Coupo santo), n'est-on pas confronté à un oxymore, bien plus encore qu'à un sommet de tartufferie?... A moins qu'il ne s'agisse d'une étape supplémentaire, non tant dans la reprise du pouvoir par les mères (l'ont-elles jamais perdu?), mais dans la prise du pouvoir par les mamans (les papa-poules en constituant une autre forme) – celles qui aiment tant leur chers petits qu'elles ne veulent surtout pas les voir prendre le moindre risque... D'ailleurs, ce manifeste n'est-il pas agrémenté – argumenté? (argument comme un grément?) - des 13 portraits de femmes engagées, ces 13 constituant rien de moins que le comité de rédaction du manifeste (les 13 de ce comité pouvant être rapprochées des 11 du célèbre Comité de Salut Public, pour un comité de salubrité publique?)...
Et si, au fond, cette sorte de fuite en avant par l'alccolisation maximale à grande vitesse à laquelle s'a(ban)donne une partie, croissante dit-on, de la jeunesse – toujours rebelle par excès constitutifs de pulsions de débordements, ne signifiait pas une prise de conscience de cette rupture historique du lien – considéré jusqu'alors comme intrinsèque – entre vin et ivresse, l'ivresse dès lors étant à chercher ailleurs que dans le vin puisque dans le vin elle est désormais interdite... Oui, nous assisterions bien, sous nos regards médusés et donc impuissants, à la fin programmée du lien entre vin et ivresse, c'est à dire aussi à la fin de tout un pan de la symbolique dont était – fut? (car s'en serait déjà fini?) – chargé le vin, c'est à dire in fine et tout bonnement (ce bonnement bonasse d'une banale B.A.) à la mort de la « boisson des dieux » ?... L'apanage de toujours du sombre Dionysos serait repris – rapté? - par le lumineux Apollon?... Dans ce domaine aussi, la transparence serait reine?... Diable...
Signé Bernard Grandchamp, surnommé par moi même je crois bien "largocampo" dit aussi, apparemment "Papinard"
Signé Bernard Grandchamp, surnommé par moi même je crois bien "largocampo" dit aussi, apparemment "Papinard"
vendredi 18 mars 2011
Japon vu par mon ami Xavier.
C'est avec bonheur que je "publie" à sa demande, ce texte de Xavier Klein.
Montagnes/plaines côtières.
Île d’Hokkaïdo au climat nordique/îles Ryukyu au climat subtropical (on navigue entre Québec et Cuba).
Hyper-modernité/tradition.
Hyper-industrie/culte de la nature, etc., etc.
Il est difficile de trouver lieu où l’organisation sociale et la culture se soient plus adaptées aux conditions géographiques et économiques que sur le sol nippon.
Ce pays est réellement et indiscutablement fascinant pour qui se donne la peine de le connaître et de s’y rendre.
J’avance cela sur le blog «chulien», que l’on sait parcouru de cette ouverture à "l’autre".
Malheureusement, ce n’est guère une destination touristique courue, ne serait-ce que pour des raisons économiques : la vie y est chère pour celui qui veut «touristiser» à l’occidentale.
Des raisons pas seulement économiques: à Kyoto on gèle l’hiver et l’on étouffe l’été, saison des pluies, ce qui colle assez mal avec les migrations estivales françaises.
Le français moyen préfère les destinations «à prix cassés», le soleil, le clubmed franchouillard, propice au libertinage (Bienvenue à Galaswinda, darla dirladada, ya du soleil et des nanas…), l’exploitation satisfaite du boy-indigène enfin remis à sa vraie et rassurante place: inférieure.
La chose est évidemment inenvisageable au Japon, où l’on devrait sur de multiples points plutôt prendre quelques leçons de «savoir vivre ensemble».
Le japonais ne se laisse pas faire, il n’est ni malléable, ni inféodé, il a surtout conscience de sa DIGNITE.
Gênant n’est-ce pas pour le surhomme occidental bien rosé.
J’ai voyagé deux fois au Japon, et je ne rêve que d’y repartir.
Je dis voyagé et non «touristisé».
A chaque fois, j’ai découvert ce pays en compagnie d’amis japonais, hors toute structure touristique. J’ai dormi dans les temples zen, les dojos d’arts martiaux, les ryokans (auberges traditionnelles), ou sur les tatamis de maisons amies d’une hospitalité sans pareille. On raconte l’histoire de ce samouraï d’une grande pauvreté qui sacrifia son unique bonsaï pour réchauffer l’humble moine qu’il abritait.
C’est un peuple réellement très difficile à comprendre, parce qu’il est réservé et secret et vit selon des codes complètement différents des nôtres.
Vivant pendant cinq avec mes amis Nohara, il m’en a fallu trois pour prendre conscience que le mot NON n’existe pas pour un japonais, et que s’il existe, il n’est jamais prononcé.
On dit «Peut-être» ou «C’est difficile»… Il faut comprendre entre les mots.
Cela ne relève en rien de la duplicité, mais plutôt d’un code fondé sur le RESPECT de l’autre, que l’on ne doit ni offenser, ni soumettre à la honte.
C’est subtil et délicat, dicté par des siècles d’une vie communautaire intense, imprégnée de confusianisme, de bouddhisme et de shintoisme.
Car les japonais ne sont pas devenus «comme cela» par hasard. C’est la résultante d’une adaptation vitale à leur environnement.
Vivre nombreux sur un espace d’autant plus réduit qu’il est essentiellement montagneux impose des contraintes, entre autres celles d’une société hyper hiérarchisée et disciplinée.
Les ressources agricoles locales ne permettent pas, et de beaucoup, d’alimenter les 127 millions de japonais. Ils sont condamnés à importer et acheter de la nourriture, donc à exporter et vendre d’autres biens pour simplement SURVIVRE.
Cet impératif VITAL a dicté une politique expansionniste et colonialiste de la fin du XIXème siècle (annexion de la Corée en 1910) à la capitulation de 1945. L’attaque sur Pearl Harbour de 1941 est d’ailleurs une réplique à la politique d’étranglement économique et d’embargo menée par les USA de Roosevelt.
Cet impératif VITAL les a également conduits à développer des capacités d’adaptation hors du commun. Ainsi de 1868 à 1895 (guerre de Chine), les réformes de l’empereur Meiji font passer le Japon du Moyen-Âge et de la jonque, à l’ère industrielle et au dreadnought (cuirassé de ligne). En 1854, par la canonnière, le commodore US Peary, humilie le Japon. En 1905, dans le détroit de Tsushima, la flotte impériale japonaise anéantit la flotte impériale russe.
Depuis la dernière guerre, le Japon a renoncé à l’impérialisme militaire, lui préférant un impérialisme économique qui l’a porté au rang de troisième puissance économique mondiale, sans ressources agricoles, sans sources d’énergie, sans matières premières: ADAPTATION.
Voilà donc un pays complexe, paradoxal, secret, pudique et fier, difficile à cerner, soumis à l’épreuve terrible d’un séisme et d’un tsunami de dimensions exceptionnelles.
Nous suivons à la télévision, en famille, des évènements qui nous meurtrissent, parce qu’ils nous renvoient à un peuple que nous connaissons, à des amis que nous choyons. Dans le même temps, on peut lire ou entendre sur le net et dans la lucarne magique des propos scandaleux.
Hier soir, une soirée était consacrée au Japon sur Envoyé Spécial (Antenne 2). Elle m’a presque autant donné la nausée que la lecture de Marc Delon, que décidément je ne comprends plus.
On y voyait un reportage sur les pompiers français envoyés en renfort: extraordinaire! Le sujet n’est plus l’action nécessaire de sauvetage, les malheureux concernés, mais se centre sur nos braves pioupious, sauveurs des pauvres nippons.
Tout est ravagé, mais la caméra filme des quasi-touristes humanitaires qui batifolent dans les ruines, ne paraissant nullement pressés par l’urgence, se répandant en explications complexes sur les tenants et aboutissants de leur action.
On se fait de la pub sur le malheur d’autrui.
Qu’on communique certes, mais pas sur un tas de cadavres, c’est indécent!
A coté de cela, on ne peut-être que frappé par le RESPECT des sauveteurs japonais quand ils déterrent une dépouille: un recueillement et un sens du sacré dont on devrait s’inspirer! De même que ces gens, cette femme que l’on confronte aux corps de toute sa famille: nul éclat, nul hurlement, des larmes discrètes qui pointent pudiquement, puis on joint les mains, on se recueille et on prie.
On y entendait aussi le commentaire presque indigné du journaliste étonné qu’on lui limite l’entrée du gymnase où il aurait pu jouir et repaître son public du spectacle de la détresse des réfugiés. L’entrée du zoo exotique demeurait interdite.
Ne sait-on plus le sens du mot DIGNITE, du refus compréhensible d’être donné en spectacle?
Il y a des mots, il y a des images qui vous donnent envie de tuer, d’anéantir tant de commis voyageurs de l’impudeur, de l’insensibilité, de l’indécence.
J’ai mal au Japon, j’ai mal à ces frères en humanité, tellement différents et tellement proches. Tellement meurtris.
J’ai mal, incroyablement mal à ces «liquidateurs» qui sacrifient consciemment leur vie pour refroidir la fournaise, comme avant eux leurs frères russes l’avaient fait à Tchernobyl.
Et j’ai mal à ma France, à mes frères en humanité devenus imperméables à une souffrance qui n’est devenue qu’un spectacle qui augmente les audiences, ou pire un objet de dérision.
Il paraît qu’on ne donne guère pour le désastre japonais: ils sont riches, et abondamment dotés de stock de citrate de bétaïne, les «hépatiques»…
J’ai mal et j’ai honte à ma France … la honte: un sentiment très universel mais en voie de disparition.
Bienvenue à Fukushima, darla dirladada, ya du radium et des geishas…
Xavier KLEIN
lundi 31 janvier 2011
Maja Lola nous parle de Rocio de Francis Marmande
ROCIO
(Francis Marmande)
Chulo, tu m’en as conseillé la lecture. Et je suis donc partie m’égarer dans ce pèlerinage mythique qui met sur les chemins des milliers de sévillans tous les ans, à Pentecôte, pour aller vénérer la virgen del Rocio dans les marais du Guadalquivir. Huit jours de marche, huit nuits à partager et à vivre pleinement avant l’aboutissement du voyage : la rencontre avec la vierge.
Observateur au cours d’une immersion dans une foule dense, bigarrée, atypique et fervente, F.M. nous délivre une oeuvre extrêmement originale sur ce phénomène qu’est la « romeria » del Rocio.
Car ce pèlerinage est un évènement à nul autre comparable, y compris aux autres « romerias » qui se déroulent dans diverses régions. Particularisme du sévillan, de sa foi et de son environnement naturel. Tout concourt à une communion universelle : hommes, animaux, nature.
F.M. l’a bien compris puisqu’il se livre à ce voyage initiatique totalement fou et souvent presque irrationnel.
Son regard se fait critique, amusé, agacé, passionné et dissèque de manière très fouillée les pulsions et sentiments que son œil capture. Mais au fil de l’écriture, on sent parfois son abandon à la foule, au délire, comme enivré lui-même par cette vague en marche, selon un parcours immuable depuis des siècles.
Pragmatique et cartésien dans certaines analyses où il se fait œil observateur distancié, il « lâche prise » parfois, broyé et absorbé par cette machine humaine qui aspire et envoûte le long du chemin.
Comme à une bacchanale débridée mais autorisée au cœur d’une dévotion divine, une jouissance de tous les sens cautionnée, avalisée par la foi, les sévillans s’abandonnent dans un tourbillon de folie et de joie de vivre.
Mais la douleur est aussi là. Générée par la longue marche sous un soleil écrasant. Même si la fatigue et l’épuisement sont vite oubliés autour d’un feu « compartido », d’un verre de vin conciliateur, d’une danse joyeuse, d’une œillade assassine … Scénario chaque jour recommencé.
Là où F.M. voit parfois une théâtralisation, je vois plutôt un plaisir de se sentir vivre, exister. De le dire, le montrer aux autres, le transmettre par tous les sens. Le sévillan est ainsi. Sa démarche, son allure, sa parole, ses gestes, sa parure … tout est prétexte à dire : « Vois. Je suis là. J’existe. Je suis heureux. Je t’apprécie. Partageons ces moments ». Nulle recherche de comparaison mal venue, de rivalité (hors sujet). Toutes catégories sociales confondues, toutes origines. Le point commun : le rendez-vous avec la Vierge du Rocio.
Bien sûr que la foi n’est pas le seul moteur à cette marche, à ce délire. Et qu’elle n’est que le prétexte au partage de ces quelques journées de quête commune. Mais tant de choses s’échangent le long du chemin. La distance prise avec le quotidien, la joie de la fête partagée sont telles que le « rociero » vit des instants inoubliables, comme une parenthèse hors du temps.
Et, dans ce contexte qualifié de religieux, je ne peux m’empêcher de faire un parallèle entre la semaine sainte de Séville empreinte de recueillement, de gravité et de dévotion dans un silence pesant et l’explosion de joie, d’allégresse, de fête si emblématiques du Rocio. Nuit et jour, lune et soleil, ville et campagne, recueillement et délire …. Toute la dualité des andalous qui vivent leurs émotions sans inhibitions ni complexes. Capables d’un flamenco « puro y sentido » et d’une danse sévillane joyeuse et séductrice. D’une dévotion profonde jusqu’au paroxysme et d’une débauche sensuelle sans complexes.
L’auteur lui-même s’égare : tout au long de la lecture. Son écriture devient parfois étrange, les mots évoquent des paysages hors contexte, il se permet des évasions où, je l’avoue, je n’y ai vu aucune cohésion avec le récit. Comme s’il était lui-même parti dans un délire sans unité de temps ni d’espace. El embrujo del Rocio ?
Un livre à lire pour le plaisir d’un voyage étrange et singulier, intemporel parce que faisant perdurer un rituel immuable qui se décline tous les ans depuis le quinzième siècle et qui semble n’avoir perdu ni son âme ni sa raison d’être.
Merci Chulo
Notes ou précisions de l'heureux bénéficiaire:
J'avais effectivement demandé à Maja un commentaire sur le Rocio de Francis Marmande. J'ai découvert ce livre il y a quelques années, avec surprise. Dérouté parfois par l'écriture, l'absence apparente de construction. Puis peu à peu de relecture en relecture il m'est apparu comme quelque chose d'importance. Tiens, ma mère de 88 ans me l'a redemandé pour le relire une troisième fois, toujours avec autant de plaisir m'a dit cette insatiable lectrice. Puis je me suis pris de plus en plus à aimer l'écriture déroutante et cette glissade dans un monde si particulier et étrange pour un athée revendiqué.
L'intérêt de l'analyse de Maja Lola, espagnole très cultivée, toujours tolérante et mesurée, mais aussi croyante revendiquée était justement son regard de croyante sur cette peinture qui peut sembler iconoclaste d'une procession interminable, et aussi, peut être pour les rares lecteurs de ce blog, l'occasion de leur faire découvrir, peut être cet auteur si particulier et son écriture magnifique.
Donc, merci Maja, paisana de Miguel Hernandez et qui me fait regretter de ne pas possèder la langue du divin manchot comme elle la notre.
Un beso
lundi 6 décembre 2010
Bref Aperçu sur le Carlisme
L'Ami Xavier Klein d'Orthez me fait parvenir cet intéressant article sur le Carlisme et ses ramifications. C'est avec bonheur que je le publie, en le remerciant pour sa généreuse et participative attention.
Par ses articles passionnants, Chulo m’a vraiment donné envie d’aller outre et d’en savoir plus sur la guerre civile, ses causes et ses conséquences.
Il abordera sans doute bientôt l’état des forces en présence, dont l’une des composantes m’a fortement intéressé.
Il s’agit de la mouvance CARLISTE, qui m’a intrigué par son incongruité, dans la mesure où un mouvement né circonstanciellement au XIXème siècle, s’est prolongé au XXème avec des conséquences inattendues.
*
Le carlisme est issu d’une querelle de succession dynastique qui recouvrait en réalité des divergences politiques profondes.
En fait, c’est un français qui «a foutu la merde à l’origine», soit Philippe de France, duc d’Anjou, petit fils de Louis XIV, qui monte sur le trône d’Espagne en 1700 sous le nom de Philippe V, el Animoso (ce qui provoqua d’ailleurs la guerre de Succession d’Espagne de 1701 à 1714).
En 1713, il impose à l’Espagne la Pragmatique Sanction qui établit, comme dans la monarchie française, la Loi Salique, qui dispose de l'interdiction faite aux femmes de succéder au trône.
Or dans les années 1830, l’un de ses descendants, Ferdinand VII veut transmettre la couronne à sa fille Isabelle (il n’a pas de fils).
Un parti s’oppose à cette décision arbitraire et illégale non approuvée par les Cortes, prenant parti pour l’héritier légitime Charles de Bourbon, frère de Ferdinand (et oncle d’Isabelle). Charles = Carlos. Ses partisans seront donc les carlistes.
Par delà la querelle dynastique, le carlisme incarne un courant conservateur, voire traditionaliste, ultra-catholique et défenseur des droits locaux (los fueros) par opposition au courant isabellin plus libéral (au sens du XIXème siècle), moderniste et centralisateur.
Le carlisme sera à l’origine de 3 guerres civiles qui interviendront sous les règnes d’Isabelle II (1833 à 1868), de son fils Alphonse XII (1874 à 1885), et de son petit-fils, Alphonse XIII (1886 à 1931). 3 guerres qui de 1833 à 1840, de 1846 à 1949, et de 1872 à 1876 ensanglanteront une Espagne déjà passablement en retard social, économique et politique sur le reste de l’Europe.
Ces guerres, et l’influence du Parti Carliste concerneront surtout les provinces du Nord à forte identité régionale (Pays Basque, Navarre, Catalogne et Aragon).
L’anticléricalisme de la Seconde République entraînera un renouveau de ce courant politique qui a toujours joui d’un important soutien populaire, animé d’un fort sentiment religieux traditionnaliste.
Les carlistes et leurs unités paramilitaires, les requetès, ont largement soutenu la rébellion franquiste, prenant part à la plupart des opérations militaires.
Le franquisme a tenté en permanence d’affaiblir et d’agglomérer le carlisme au phalangisme (qui est de nature fasciste), sans réellement y parvenir. Le mouvement carliste, s’il a favorisé le coup d’état du caudillo, n’a jamais véritablement adhéré, au moins pour des raisons dynastiques, à l’idéologie franquiste.
*
C’est à la mort du vieux débris en 1975, qu’émerge le paradoxe.
Depuis les années 1970, le carlisme s’est petit à petit scindé en deux mouvements totalement divergents.
D’une part, dés 1986, la Communion Traditionaliste Carliste, très majoritaire, demeurera un parti ultra-catholique, conservateur et monarchiste.
D’autre part, le Parti Carliste, soutenu jusqu’à son décès le 18/08/2010 par le prince Charles-Hugues de Bourbon-Parme (Charles-Xavier de Bourbon Parme est désormais le prétendant), constitue une curiosité politique absolue de «gauchisme nationaliste», un courant mélangeant socialisme autogestionnaire, régionalisme identitaire et fédéraliste, écologisme, anti-impérialisme, avec un substrat de catholicisme social, introduit à la suite du concile Vatican II.
Pour conclure, le Parti Carliste se revendique comme le plus vieux parti politique d’Europe.
Si lors d’une virée en Navarre, vous croisez des olibrius portant béret rouge avec gland doré, et arborant des bannières blanches barrées des «bâtons noueux de Bourgogne» écarlates (« d'argent au sautoir écoté de gueules »), vous aurez sans nul doute affaire à des carlistes en goguette.
Ne les maltraitez pas trop, c’est une espèce en voie de disparition…
Pardon à tous de m’être permis cette incursion d’histoire politique sur les terres chuliennes.
Xavier KLEIN
Site du Parti carliste : http://partidocarlista.com/?page_id=2
Site de la Comunión Tradicionalista Carlista : http://www.carlistas.es/quienes-somos.php
mardi 31 août 2010
commentaire de maja lola
ma modestie dût t'elle en souffrir, je dépose ici le si bienvaillant commentaire de maja. en proie à de sérieux problèmes de mon pc, je squatte pour 5 mn celui de mathilde pour le mettre en ligne.
j'y répondrai en détails.
gracias guapa.
el chulo
Superbe texte, Chulo.
Tu te dévoiles avec pudeur sur ton désir de vouloir transmettre ce « don de soi » si cher à ton vieux
Francis. Plus lecteur qu’écrivain sans doute comme tu le précises lorsque l’exigence de don ne peut
pas être satisfaite. Mettant la barre haute et ne souhaitant donner que le noble, le vrai.
Pourquoi te sens-tu « aspiré » par cette guerre d’Espagne ?
Est-ce l’abandon du pays à son malheur, sans aucune main tendue de la part des pays voisins ? Cette
horreur non pas approuvée mais ignorée volontairement ou lâchement sous l’alibi de la noningérence
?
Melle MARIN, l’amoureuse de ton frère ou les livres interdits par le franquisme, réminiscence d’une
jeunesse pleine d’idéaux ?
Peut-être un mélange de tout cela.
Tes révoltes et citations fulgurantes parfois en disent long sur la place que cet épisode historique
tient dans ton coeur.
Je t’ai cru militant, mais en fait ce simple qualificatif est trop banal, trop réducteur. En réalité tu es
un révolté, écorché vif vilipendant toute injustice, tout abus de pouvoir, toute supercherie. Tu n’as
pas besoin d’idéologie ni de consignes. Tes prises de position sont empreintes de la conviction, de la
fougue et de la profondeur du libre penseur.
C’est peut-être ce qui explique ton intérêt quasi-obsessionnel pour la guerre d’Espagne. Un conflit
fratricide où, au-delà des idéologies (contraires dans toute leur force haineuse) tu perçois avec ta
sensibilité et ton humanité que la vérité n’est pas UNE . Qu’elle n’appartient pas plus à un camp qu’à
un autre, même si la folie idéaliste d’un de ces camps a eu des conséquences indélébiles sur ce
peuple. Alors tu t’obstines, persistes et signes, tu étudies et dévores tout ce qui peut t’aider à
comprendre, tu nous impliques , nous prends à témoin. Comme un quête sans fin (tiens, je pense à
Don Quijote), ton cheminement est perpétuel et immuable.
Prends garde à ne pas t’enfermer dans ces révoltes. Et je me remémore tout à coup une de mes
remarques à ton encontre lors de mes premières interventions sur le blog de Marcos. Il me semble
que je te conseillais (quelle prétention de ma part … !) de ne pas t’enfermer dans une « bulle
poussiéreuse » (ou quelque chose d’approchant). Je crois même que je parlais de blessures secrètes
… ( ?) Peu importe. Egoïstement, je suis aux anges lorsque je vois l’intérêt que tu portes à l’Espagne
et ta grande culture dans la connaissance de ce drame. C’est en quelque sorte comme une
contribution respectueuse que tu apportes à son histoire et à son peuple. Je ne peux par conséquent
ressentir que complicité et sympathie envers toi.
Gracias Chulo por ser ti.
j'y répondrai en détails.
gracias guapa.
el chulo
Superbe texte, Chulo.
Tu te dévoiles avec pudeur sur ton désir de vouloir transmettre ce « don de soi » si cher à ton vieux
Francis. Plus lecteur qu’écrivain sans doute comme tu le précises lorsque l’exigence de don ne peut
pas être satisfaite. Mettant la barre haute et ne souhaitant donner que le noble, le vrai.
Pourquoi te sens-tu « aspiré » par cette guerre d’Espagne ?
Est-ce l’abandon du pays à son malheur, sans aucune main tendue de la part des pays voisins ? Cette
horreur non pas approuvée mais ignorée volontairement ou lâchement sous l’alibi de la noningérence
?
Melle MARIN, l’amoureuse de ton frère ou les livres interdits par le franquisme, réminiscence d’une
jeunesse pleine d’idéaux ?
Peut-être un mélange de tout cela.
Tes révoltes et citations fulgurantes parfois en disent long sur la place que cet épisode historique
tient dans ton coeur.
Je t’ai cru militant, mais en fait ce simple qualificatif est trop banal, trop réducteur. En réalité tu es
un révolté, écorché vif vilipendant toute injustice, tout abus de pouvoir, toute supercherie. Tu n’as
pas besoin d’idéologie ni de consignes. Tes prises de position sont empreintes de la conviction, de la
fougue et de la profondeur du libre penseur.
C’est peut-être ce qui explique ton intérêt quasi-obsessionnel pour la guerre d’Espagne. Un conflit
fratricide où, au-delà des idéologies (contraires dans toute leur force haineuse) tu perçois avec ta
sensibilité et ton humanité que la vérité n’est pas UNE . Qu’elle n’appartient pas plus à un camp qu’à
un autre, même si la folie idéaliste d’un de ces camps a eu des conséquences indélébiles sur ce
peuple. Alors tu t’obstines, persistes et signes, tu étudies et dévores tout ce qui peut t’aider à
comprendre, tu nous impliques , nous prends à témoin. Comme un quête sans fin (tiens, je pense à
Don Quijote), ton cheminement est perpétuel et immuable.
Prends garde à ne pas t’enfermer dans ces révoltes. Et je me remémore tout à coup une de mes
remarques à ton encontre lors de mes premières interventions sur le blog de Marcos. Il me semble
que je te conseillais (quelle prétention de ma part … !) de ne pas t’enfermer dans une « bulle
poussiéreuse » (ou quelque chose d’approchant). Je crois même que je parlais de blessures secrètes
… ( ?) Peu importe. Egoïstement, je suis aux anges lorsque je vois l’intérêt que tu portes à l’Espagne
et ta grande culture dans la connaissance de ce drame. C’est en quelque sorte comme une
contribution respectueuse que tu apportes à son histoire et à son peuple. Je ne peux par conséquent
ressentir que complicité et sympathie envers toi.
Gracias Chulo por ser ti.
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