Madrid cahote de déception en déception. Certaines plutôt
attendues et sans résonance particulière, au niveau de l'absence de caste,
d'autres plus troublantes comme les Escolar et les Victorino. Sans parler des
Juan Pedro devant un cartel trois étoiles.
Le flop de Talavante me désole surtout pour une raison :
je sais que ma chère Condesa l'aime beaucoup et qu'il fait partie d'un cercle
familial. Et vous savez comment ils sont les gitans avec la famille. Donc je
pense qu'elle va le défendre bec et ongles ! Devant aller à Madrid, pour
des raisons bien autres que taurines, de ce mardi jusqu'à ce vendredi, j'aurai
sans doute l'occasion d'en discuter avec elle.
Talavante est apparemment un torero « corto » c'est
à dire qu'il a réduit son répertoire à 5 ou 6 passes de base. Moi, cela ne me
gêne pas lorsque l'exécution est parfaite.
D'abord il y eut le vent. Gênant, constant. Mais pourquoi
s'obstiner à vouloir toréer dans les endroits les plus venteux ?
J'ai eu l'impression que pour employer une expression à la
mode, Talavante s'est mis la pression, avec son clip mégalomaniaque, et ce défi
auquel personne ne l'obligeait. Ensuite on m'a dit et je ne sais pas quel
crédit il faut apporter à cette affirmation, qu'il n'avait jamais toréé de
Victorino ni même tienté. Ceci expliquerait qu'à aucun moment il n'a semblé
comprendre ses adversaires, il est vrai très décevants.
Ces Victorino étaient petits pour Madrid si on excepte un ou
deux exemplaires, ce qui, sans être dans les secrets de Victorino, signifie
peut être qu'il a essayé de privilégier la mobilité. En vain. Petits mais bien
armés en général, certes !
Chose que je fais peu souvent, je vous livre les notes que j’ai
prises :
« Premier toro :534
kgs, cardeno. Froid à la cape, puis compliqué et court, comme souvent. 1 grosse
pique une seconde. Le toro sort seul. Puis devient soso, andarin . Talavante le
torée au centre malgré le vent. 4 derechazos puis le toro se décompose.
Deuxième 530 cardeno : rien à la cape. Pique
sans se livrer, andarin. Vent encore. encore au centre ! décroisé totalement.
Toro cortito, escarbando. Problème de placement du torero qui n’intéresse pas
le toro. Un peu de gauche un peu croisé, un certain rythme. A-t-il compris ?
le toro manque de race. Troisième Embiste plus mobile. Vent ! 3 bonnes de la
gauche croisé, autre bonne série de 4, bon toro ! 4 autres bon remate.
Plus court à droite longue série à gauche, remate bien !
Quatrième toro 508 kgs bon toro. Bonne série
de la gauche. A droite court, s’éteint. Pourquoi toujours toréer au centre et
non dans les papiers ?
Cinquième : 503 bien fait , pas mal à
la cape. Trop piqué deux fois. Première série à gauche décroisé. 2 ème un peu
plus croisé, . Impression qu'il ne comprend pas les victorino. Court à droite,
encore ! positionnement ?mauvaises estocades
Sixième 530. Moyen au capote. Grande carioca
deux fois. Le toro n’embiste pas, sans classe, andarin. Le public demande qu’on
en finisse ! »
Deux
choses de mon point de vue ressortent :
1)
Les toros ne sont pas sortis bons. Curieusement
petits pour Madrid voire anovillados. Massacrés aux piques en général avec des cariocas de gala. La brega d’une
façon générale a été lamentable !
Décastés en général. Sans mauvaises
intentions flagrantes. Reste que les Victorino, il faut leur monter dessus, les
réduire par le bas en se croisant sinon, ils font ce qu'ils veulent. Ce fut bien le cas.
2)
Talavante a paru écrasé, mais en même temps
comme absent. Jamais croisé, toréant à mi hauteur, "pico » et « fuera
de cacho » le plus souvent. Aucune inspiration ni à la cape ni à la
muleta. Courtissime. S’est très connement obstiné à toréer au centre .
Pourquoi ?N’a rien fait de ce qui est nécessaire avec les Victorino, ce
qui peut laisser planer un soupçon sur la vraie qualité des toros. De là à les
voir bons !!!!!!
On
passe tout de même un peu tout au cher Victorino, même quand il sort une
mauvaise corrida, ce qui de mon point de vue fut le cas. A force tout ceci va
finir par friser le ridicule, de la même veine que tout rejeter qui soit Domecq
like !
Inquiétant !