Je parle du Boucau. Bref !
On évitera sa phase
taurine, au cours de laquelle il démontra de vraies aptitudes à
l'embrouille, à l'opportunisme voire à l'invective insultante, y
compris vis à vis de ceux qui l'avaient aidé. Certains me
comprendront.
On l'évitera par pudeur,
ou simplement, parce que, au fond de nous, reste un respect pour
celui qui « se met » devant les toros. Mais
pour avoir eu la chance, si on veut, de le voir et même de me
déplacer à Madrid, pour sa confirmation d’alternative, je peux
affirmer que je ne fus jamais convaincu de ses facultés taurines. La
confirmation d'alternative confirma, si on peut dire, ses carences.
Je dis aussi cela car, il
a longtemps utilisé à tort et à travers, l'argument, selon lequel,
lui, Dédé du Boucau, le Vieux, je parle du Boucau, savait
tout car il avait été un grand torero, et que les contradicteurs,
eux, n'y connaissaient rien, car ils ne savaient rien des toros, et
devaient, par pudeur, la boucler. Autrement dit, lui savait, les autres
non. Ce fut l'époque des « ayatollahs irresponsables ».
Nous y reviendrons.
Ce genre d'argument est
purement renversant, comme si, pour être critique littéraire il
fallait être un Prix Goncourt, ou critique musical avoir été
un virtuose, ou critique d'art, Prix de Rome. Je ne suis pas
sûr que Vidal ait été un grand torero, ou Tio Pepe.
Navalon, que les
« amigotes » du Dede d'alors démolissaient
invraisemblablement, lui, fut plus qu'un practico, et s'essaya
même à l'élevage de toros.
De plus, il faut bien
avouer que lorsqu'on écoute la majorité des ex toreros qui se
livrent à l'exercice du commentaire, direct live, je pense
par exemple à Ruiz Miguel ou Munoz, on se dit que cela
ne sert pas à grand chose d'avoir été oh combien, devant les
toros, pour sortir de tels chefs d’œuvres de langue de bois
ou de connerie. Je l’ai déjà dit, j'avais bien apprécié Joaquin
Bernardo sur TV Madrid, mais il a arrêté. Il est vrai qu'il
disait vraiment ce qu'il pensait des toros surtout, du genre
il me plaît ou déplaît pour telle ou telle raison, et ce
immédiatement ou presque à sa sortie, mais sûrement aussi, hélas
pour nous car il l'a payé, ce qu'il pensait des hommes, en termes
plus feutrés mais sans équivoque.
Moi je lui reconnais, au
néo ignifugé du Boucau, le Vieux, Boucau, bien sûr, volontiers le
mérite de vivre de sa passion. De s'être inventé une vie conforme
à ses goûts. Je lui reconnais même un talent certain dans la
réalisation de ses Terres Taurines, ibères et françaises,
toujours très soignées et professionnelles dans la forme.
Mais je déteste son
entrisme, permanent. Par exemple, il m'a fallu comme les autres
contribuables,
mettre la main au porte monnaie pour financer son grand raout à l'Ambassade de France à Madrid pour le lancement de Tierras Taurinas ! J'ai suivi avec dégoût son flirt avec la Présidente de la Communauté de Madrid, Esperanza Aguirre y Gil de Biedma, membre éminent du PP, comtesse de Murillo et Grande d'Espagne. Ça peut aider, et cela a aidé. Il en a profité, prenant pour prétexte l'affaire de Barcelone pour entrer dans une campagne anti PSOE d'une violence absurde et pour le moins déplacée. Mais il fallait renvoyer l'ascenseur à la Comtesse.
mettre la main au porte monnaie pour financer son grand raout à l'Ambassade de France à Madrid pour le lancement de Tierras Taurinas ! J'ai suivi avec dégoût son flirt avec la Présidente de la Communauté de Madrid, Esperanza Aguirre y Gil de Biedma, membre éminent du PP, comtesse de Murillo et Grande d'Espagne. Ça peut aider, et cela a aidé. Il en a profité, prenant pour prétexte l'affaire de Barcelone pour entrer dans une campagne anti PSOE d'une violence absurde et pour le moins déplacée. Mais il fallait renvoyer l'ascenseur à la Comtesse.
A
cette époque, il nous vendait les infâmes saloperies de Mundotoro,
tenu d'une main de fer par Jean Pierre
Domecq, et en rajoutait dans
l’abjection, portant des jugements de crétin arriviste façon
« falangista »,
sur le devoir de mémoire, ou l'Espagne de Caïn
et Abel.
Tauromachiquement, il était dans une guerre d'une rare violence
contre les « talibans »
et autres « ayatollahs »,
irresponsables, évidemment incompétents, qui ne voyaient pas tout
le bien que les figuritas
de merde faisaient à la corrida, traînant dans leur sillage un
public friqué, totalement incompétent. Cet afflux d'argent était
de bon augure pour ses affaires. On le vit, mes amis espagnols m'en
parlaient, entrer partout pour vendre son expertise et son statut de
sauveur de la corrida en France dans les radios et surtout l'antenne
intello de la droite dure, dépendant des « historiques
propagandistes » en concurrence
avec l'Opus Dei.
Il
sur-utilisait sa Présidence à l'OCT,
pour tirer la couverture à lui, rejetant dans l'ombre des gens aussi
compétents aussi bien juridiquement que tauromachiquement
que Zumbiehl,
après avoir tiré un parti optimal des
relations de cet honnête homme avec le Quai d'Orsay.
Pour
tout dire, il semble que depuis les choses se soient un peu calmées :
est ce en relation avec la mort de Jean
Pierre Domecq, qui tenait toute cette
troupe de minables d'une main de fer, ou avec une montée en présence
plus qu'en puissance de Simon Casas à
las Ventas
et ailleurs en Espagne, alors que les relations entre nos deux
virtuoses de l'entourloupe ne semblent pas au beau fixe.
Bref
il nous a fait un revirement de jaquette flottante somptueux pour
maintenant tenir un discours que jadis il exécrait, demandant des
toros,
alors qu'il n'y a pas si longtemps, sous la férule de MierdaToros,
il expliquait combien ces toros « indultés »,
façon Desgarbado,
étaient des diamants de génétique.
Pour
tout dire, je pense également que la radicalisation du discours de
certains ne comporte rien de bon pour le futur. Et surtout cette
conviction maintenant avérée, d'avoir raison et d'avoir toujours eu
raison. N'empêche que, face au désastre dans les arènes, on peut
aussi décider de rester chez soi, de façon à ne pas alimenter la
dérive. La corrida est aussi un spectacle et l'un des plus
populaires à l'origine, et, sauf à mettre quelques détenteurs de
la vérité aux guichets ou sur Internet pour juger des facultés
toristes
des impétrants, pour leur donner ou non le fameux sésame, et peut
être en prime, l'avantage d’être cornaqués, par paquets de dix
par quelques compétents, je ne vois pas comment on va leur interdire
l'entrée des arènes.
De
même, attention de ne pas tomber dans une autre déloyauté,
incriminant, telle ou telle organisation,
empresa, commission, édiles, qui ne
font pas exactement ce qui se fait dans les organisations,
empresas, commissions qui elles et eux
sont vertueux, édiles
inclus.
Je
pense qu'il faudrait convenir de la difficulté pour n'importe quelle
Commission par
exemple de monter un programme équilibré et qui plaise à tous.
Sachant qu'en général, pour certaines les bénéfices des corridas
sont utilisés à d'autres financements festifs et que tout déficit
serait en plus une bombe politique. Ce n'est pas le cas pour toutes.
Enfin,
je voudrais aussi dire que les faenas de
légende se sont faites avec, évidemment des toros
qui les permettaient, qu'on le veuille ou non. C'est vrai que ce qui
est insupportable , ce sont ces
toros bouffis, armés façon zébus,
décastés, faibles, mansos et sosos dont se repaissent les figuras.
Tout aussi insupportable est de tout passer à certains encastes
qui ont la chance de plaire aux nouveaux détenteurs de la vérité,
alors que tout le monde sait, aussi, que pour répondre à la
nouvelle demande, on met
tout sur le marché. Je parle des fonds de
campo.
On
sait également que, normalement, lorsqu'on va chercher une certaine
caste,
plus proche du genio,
on peut aussi fabriquer des objets taurins non identifiables, dont le
seul mérite est leur aptitude à égorger. Ceci dit, je suis bien
d'accord qu'il faut de tout dans la corrida, et que c'est aussi une
façon de revenir à des sources quand prévalaient, sans que personne
ne s'en offusque
de grandes variétés de comportement. Mais parfois, en dehors de
l'incompétence du torero, il faut savoir
admettre qu'il n'y a rien à tirer du
morlaco, et ne pas chercher à exiger
une faena,
quand une mise en place défensive est la seule chose à faire.
C'est
probablement de spectacles dignes dont a besoin la corrida, essayant
de regrouper, enfin, les tendances toristas
et toreristas,
en dehors de toute injure. Ceci ne peut passer que par un toro
sérieux et des toreros
qui comprendront enfin qu'ils mènent la corrida à sa mort s'ils ne
changent pas de comportement. Enfin il me semble également que les
Penas,
plutôt que de s'affronter sur des terrains qui sont loin de n'être
que taurins, ont un rôle de pédagogie à jouer, ainsi d'ailleurs
que les organisations.
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