Navalon de tentadeo

Navalon de tentadeo
Navalon de tentadero. Photo de Carmen Esteban avec sa permission

vendredi 14 août 2015

Urdiales: comme un haiku


J’avais voulu voir Urdiales et les Jandilla de Borja Domecq. Ce dernier est un homme jeune et vraiment charmant. Il était là accompagné de 3 de ses 4 filles. « Ni un macho ». De très jolies fillettes, bien élevées et avec de très beaux yeux bleus.

Les toros fournirent une corrida intéressante, plutôt bien présentée, et avec pas mal de bois. Des comportements variés, âpres ceux de Urdiales, avec ce piquant propre à la maison  mais aussi des coups de tête violents, ceux de Adame étaient les meilleurs, avec des charges vibrantes, longues et profondes. Le mexicain en tira un bon parti et fit admirer une bien jolie aptitude à lier les passes et à tirer le bras.

Très mauvaise après midi pour Leal, qui étouffa son premier toro, refusant de lui donner l’air qu’il méritait, dans un toreo voulant imiter Paco Ojeda. A son second soso mais peut être abimé à la pique, il voulut prendre le contre pied : puerta gayola et plongeon, le toro passe au dessus, seconde tentative en piste, même plongeon. Ouf dangereux et inutile mais sans bobo. A la cape, le torero cède du terrain à chaque passe. Il tente ensuite de donner de la distance au toro, prenant le contre pied de ce qu’il avait fait à son premier. Il termine sa faena dans un ennui profond. Mauvaise journée, pour ce jeune torero, déjà desservi par sa grande taille, mais qui en plus sembla perdre ses « papiers ». Peut être voulait t’il trop bien faire ? Cuadrilla totalement dépassée !

Reste Diego Urdiales. Il toucha les plus difficiles du lot, le premier un rouquin violent, court, puissant et dangereux, le second moins compliqué peut être, mais court aussi. A la cape, Urdiales gagna du terrain à chaque véronique, pour terminer au centre. Ce n’était pas si simple devant le premier tambour major.

Je vais tout vous dire, j’ai adoré ce toreo très court : Urdiales utilise un répertoire très

restreint de passes, et se refuse à toute fioriture ou concession au public. Ce n’est certainement pas un manque de respect, c’est sa conception du toreo, qui rappelle certain,  celui à  l’ancienne des années 70 et de façon évidente, le maestro Antonete.

L’homme est habitué aux tontons, ceci se voit. Il est calme, toujours réfléchi, bien placé.

Son toreo est quasiment une épure, une recherche de stylisation, dans un dépouillement quasiment ascétique. Chaque passe est un bijou de sobriété de justesse et d’efficacité, minimaliste comme un haïku.

Devant ce toreo si pur, si madrilène d’antan, j’ai ressenti une vraie émotion, une nostalgie
aussi et un vrai bonheur. Mais cette absence voulue de concession, monte difficilement aux gradins. Une demi-arène y fut apparemment sensible et ce n’est déjà pas si mal. Pour cette raison, la Présidence se fit prier, c’est un euphémisme pour accorder l’oreille, amplement méritée de son second toro.

Enhorabuena y gracias torerazo !

4 commentaires:

pedrito a dit…

Ma parole! On dirait notre Xavier, en train de caresser un brau de son Béarn d'adoption........

el Chulo a dit…

Un peu oui, mais c'est antonete age cajolant son vieux semental. Quand l'animal est mort, le maestro fut tres affecté

Anonyme a dit…


Txulo , lors des trés bons matins...hay coucou..koukou !
A l'exception du " plutot " (en trop), au début , je vous accompagne pleinement dans votre resena et je vous z'embrasse.

ernesto du matin.

Anonyme a dit…

Mon dear Txulo ,

! Bon Diable..mais..
! Que CE fut beau hier , sabado de Gloria , en el Botxo de Bilbo !
La Verdad y la Justicia .
Un Torerazo.
.Punto.
,
Muxu , muxu.

ernesto z'anges