La misère a une odeur, forte, très forte. Déplaisante et aigre.
Je ne peux plus m'y tromper,
la misère fait que les nouveaux nés sont déposés parfois
dans des poubelles, et parfois font le festin des chiens errants,
la misère fait que parfois, les mères vendent leur enfant,
la misère ce sont ces bébés dans les tunnels de Tana
auxquels on fait tendre la main dans les fumées nauséabondes,
la misère ce sont ces meutes qui vous attendent à la sortie
de l'hôtel pour mendier, s'accrochant à votre bras,
la misère c'est être misérable dans un pays riche,
scandaleusement pillé par les « puissances » riches, humanistes bien
sûr, très libérales, méprisantes et cupides,
la misère, c’est que tout le monde s’en fout,
la misère ce sont ces vieux vazahas arrogants qui se trimballent en gros 4X4 ou dans les bars
et restaurants qui leur sont réservés au bras de gamines,
la misère c'est lorsque ce sont les pères qui offrent leurs
fillettes vierges,
la misère c'est cette élite cupide, vendue, totalement
corrompue qui se joue de son peuple,
la misère c'est aller à l'hopital et devoir payer le
chirurgien, emmener son matelas et si possible sa nourriture, avoir à payer ses
médicaments,
la misère c'est ne pas pouvoir payer ses droits d'incription
à la fac, et je connais même des profs de fac qui parfois le font pour certains
élèves,
la misère c'est devoir renoncer à ses études parce qu'on ne
peut pas se payer le « taxi be »
pour aller à la fac, et encore moins un repas par jour,
la misère c'est quand tous les panneaux indicateurs sont
volés pour en faire des grils ou des gamelles,
la misère c'est lorsque ces gros porcs qui sûrement font la
morale en leur pays viennent par avions, en certains endroits pour s'offrir des
enfants très mineurs,
la misère ce sont ces analphabètes, repliés à l'état
d'animaux, loin de tout, et dont la seule richesse est de procréer,
la misère c'est de n'avoir pas de toit, mais c'est assez commun en d'autres lieux civilisés,
la misère c'est n'avoir rien à manger,
la misère c'est la perte de la dignité de l'homme.
Très franchement, je n'ai pas vu ça à Cuba.
5 commentaires:
Il y a tant de façons d'être pauvre. La pauvreté porte en elle au moins l'espérance quel que soit le système politique, je crois ; mais l'exclu à cause de sa pauvreté n'a accès à rien, ni à la vie civique ni à une quelconque forme de vie sociale ; souvent, il ne peut plus se reconstruire, s'abandonne à l'alcool, perd sa dignité. C'est le pire.
Ce qui me touche le plus, Chulo : "La misère c'est que tout le monde s'en fout".
Gina
Ai réagi à ce post en privé...
ok marc, j'ai vu. je maintiens que l'une des caractéristiques de la misère est qu'elle est évidente et saute aux yeux, et, comme le dit gina,elle peut faire perdre toute dignité o l'homme. enfin, j'ai déjà expliqué que je ne prétends pas connaître cuba, ce serait stupide, je parle seulement d'un ressenti. par exemple pour la "police omniprésenteé" du reportage que tu m'as indiqué, il est clair qu'une équipe de tournage va être surveillée. mais le flic qu'on montre, c'est au télé et très furtif. je n'exclue pas qu'il y en ait en civil, évidemment puisque tout appartient quasiment à l'état.mais par exemple, je te garantis qu'on en voit bien moins qu'à tana, je parle des "visibles" et ça, il ne faut pas 6 mpois pour s'en apercevoir. je ne vais pas non plus batailler entre "misère" et "pauvreté" mais pour moi ce n'est pas une nuance.
Très beau texte, senor Chulo
¡Dios le conserve la inocencia, señor Txulo!
Atentamente, el Moro Muza.
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