Navalon de tentadeo

Navalon de tentadeo
Navalon de tentadero. Photo de Carmen Esteban avec sa permission

mercredi 5 décembre 2012

Les maitres des forges


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On pourrait, pour une fois, rire de ce qui se passe à l’UMP. Surtout lorsqu’on est de sensibilité de gauche, comme on dit.

Je n’y parviens pas, car, de mon point de vue, c’est bien autre chose de bien plus grave que les destinées des deux notables et de quelques autres.

On feint de découvrir que les militants, toutes sensibilités confondues, ont tendance à bourrer les urnes, et aussi de s’en offusquer lorsqu’on n’en est pas bénéficiaire.

C’est bien notre démocratie qui est malade et ça c’est très grave, à mes yeux.

 Ceci suffit à expliquer mon sentiment de malaise, au-delà, parfois, du vrai comique de la situation.

 

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Rien n’est donc simple en politique, en dehors des campagnes électorales. Il me semble qu’une nouvelle fois, Mittal a bien enfumé son monde, bien que les hauts fourneaux soient pratiquement à l’arrêt.

Montebourg a menacé de démissionner. Je regrette qu’il ne l’ait pas fait.

Bientôt de ce site ne couleront plus que des larmes brûlantes, puis tièdes puis froides. Là, pétrifiées, elles n’intéresseront plus personne.

Malaise, malaise, malaise, la logique industrielle et ses dures réalités ont le beau rôle. C’est toujours ainsi, la terrible loi du plus fort. Il faudrait que ces bons ouvriers comprennent enfin combien le métier de patron spéculateur est dur. Demandez donc  à Madame Parisot !

Malaise et compassion. Se retrouver sans travail ni espoir est tout sauf anodin, même si, c’est vrai la variable d’ajustement humaine est la plus sollicitée, jusqu’à devenir le seul outil de gestion. Et malheur à l‘innocent qui mettrait en cause des stratégies industrielles à courtes vues, la recherche exclusive de coups et de profits immédiats, l’absence de vision de ces dirigeants. Cet innocent-là ignore tout de l’effroyable complexité de l’économie mondialisée, et mettant à cause les nouveaux « maîtres des forges », est tout simplement irresponsable, et s’il continue à ergoter il pourrait bien les inciter à rendre leur tablier, pour s’installer à Monaco ou à Bruxelles. Et là, on ne vous raconte pas ! Moun Diou !, comme on dit chez moi.

Montebourg a le menton volontaire, il fait de beaux effets de manches, il parle beau aussi, en gourmandant, et dégustant  ses silences, pleins de sous-entendus, comme dans un prétoire ringard de province. Sauf qu’ici, en face il y a le père Mittal, qui se marre et qui n’en a rien à foutre de la France, de ses dirigeants et encore moins de ses ouvriers.

Nationaliser, c’était une bien chouette idée, même Borloo ne détestait pas. Mais, la presque totalité de l’industrie lourde sinistrée française, chantiers navals par exemple, serait très intéressée aussi par cette perspective. Ne le mérite-t-elle pas, cette industrie lourde sinistrée ? Ça devient vachement compliqué non ?

Donc, vous allez voir, le père Mittal, on va le mettre au pas.

Pourquoi ai-je ce sentiment de malaise ?

 

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Et puis, il est question de couvrir Las Ventas ! Vous imaginez cela ? Couvrir Las Ventas, comme une vulgaire cocotte-minute. Décidément, une sourde malédiction court sur les arènes espagnoles. Sans parler de celles de Badajoz, pour des raisons autres détruites et transformées je ne sais si en centre commercial ou en palais des Congrès. Dans ses Yeux Noirs, Olivier Deck a écrit une formidable nouvelle apocalyptique sur Las Ventas, transformées en cyber plaza de toros, où chacun pouvait se composer par ordinateur la faena de ses rêves.

Ma chère Carmen la Comtesse du papier d’emballage est par avance anéantie, sans parler d’Angel, mon « hermanito » de Las Ventas, mon cher Coro, dont j’attends des  réactions plus précises.

Pourquoi ai-je ce sentiment de malaise.

 

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Tiens donc, le petit Michelito a pris son alternative. Il est matador de toros à 14 ans.

Son petit  frère Andresito est dans les starting blocks, aussi.

Bientôt l’heureux papa, ex torero plutôt  modeste, pourra monter des spectacles taurins clés en mains, Andresito et Michelito et des toros de la casa.

Pourquoi ai-je ce sentiment de malaise ?

 

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L’allumé du Boucau n’en finit pas d’écrire des éditos vengeurs où il est question de vrais toros et d’éthique, oui, vous avez bien lu, que les talibans irresponsables n’auraient pas désavoués il y a quelques années. Il va où la gamelle est bonne le sin verguenza !

Et là, pas de sentiment de malaise devant ce cas d’amnésie gravissime. Il est égal à lui-même, seulement ! Un voyou intellectuel!

 

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4 commentaires:

La condesa de Estraza a dit…

Chulo, ¿quién es la belleza negra de la niña de la cabecera de tu blog? ¿La nuestra?

La condesa de Estraza

el Chulo a dit…

no condesa. no es la nuestra, sino una mujer en una playa cerca de Diego suarez. aqui las mujeres son magnificas.
un beso, guapa, y a ver si presenciamos una corrida en las ventas bajo un techo, me cago!

Xavier KLEIN a dit…

Les partis politiques devraient être des rouages et des exemples de démocratie, ils institutionnalisent l’opposé. Il faut dire que tout particulièrement le gaullisme, depuis l’origine, a toujours invariablement considéré que le «parti» n’était qu’une machine à conquérir le pouvoir et à récolter des subsides, d’où l’intérêt de le contrôler si l’on ambitionne d’autres responsabilités.
Malaise? Oui, car déficit des valeurs démocratiques…

Le capitalisme actuel : une poursuite d’intérêts et de rémunération maximale du capital à court terme et surtout à courte vue. Si l’on met dans la balance des «détails» aussi dérisoires que l’importance stratégique de conserver une production nationale, le coût global comprenant outre la sainte productivité et la rémunération des actionnaires, le coût social, on prend conscience de l’intérêt d’une nationalisation. A ce propos, même si ce n’est pas libéralement et «mondialistiquement» correct, il conviendrait de cesser la politique du plusieurs poids, plusieurs mesures : l’aéronautique, le spatial, l’agriculture française sont surprotégés (heureusement…) comme des pans entiers de l’industrie US ou chinoise.
Malaise? Oui, car politiques incohérentes et dictées par une idéologie européenne ultra libérale.

Couvrir Las Ventas, stariser les Lagravère brothers : sacrifier le rite et le sens à l’économie.
Malaise? Oui quand on tue la tauromachie de l’intérieur, en la vidant de sa substance symbolique.

Heureux Chulo, qui ne pâtit que de 3 malaises!

Marc Delon a dit…

Vive le capitalisme libéral, où "sévissent" la liberté de penser et d'entreprendre, le moins pourri de tous les systèmes corrompus ou le moins corrompu de tous les systèmes pourris, comme l'on voudra.