Navalon de tentadeo

Navalon de tentadeo
Navalon de tentadero. Photo de Carmen Esteban avec sa permission

jeudi 8 janvier 2015

Tant qu'il y aura des Pelloux


J'ai vu, bouleversé, l'interview de Patrick Pelloux sur Itele, ce matin. Cet urgentiste assez médiatique, chroniqueur à Charlie et ami des assassinés. La veille au soir il avait dîné avec Charb, qui lui avait dit combien lui pesait sa protection permanente.

En réunion tout près de Charlie, avec des pompiers afin d'améliorer les services d'urgence, il a été averti qu'on « avait besoin de lui » à Charlie. Il a cru à une vanne.

Il est arrivé le premier sur les lieux avec le commandant des pompiers. Il a vu ses amis massacrés, et a fait son métier pour d'autres.

Il pleurait des larmes d'homme, de rage. Il a dit aussi que ces types, « c'était faire injure aux fous de les traiter de fous ». C'est bien autre chose.,

Maintenant, ceux qui n'ont jamais connu Charlie, émanation directe et permanente de l'esprit de Mai 68 dans ce qu'il avait de plus transcendant , ou qui l'ont vomi pour cette même raison, ou qui tout simplement voulaient qu'il disparaisse, louent ses vertus, ou plaident une liberté de la presse de tartuffes, eux qui tentaient de la contrôler ou la vomissaient.

Ce déferlement de républicanisme lorsque la laïcité est bafouée quotidiennement, lorsque dans les banlieues on préfère laisser se développer le commerce de la drogue pour avoir la paix et permettre la circulation d'une monnaie pourrie, lorsque les policiers sont caillassés, est peut être salutaire.

Pelloux lui, dans ses larmes disait qu'il fallait éviter l'amalgame. Il a raison !