Navalon de tentadeo

Navalon de tentadeo
Navalon de tentadero. Photo de Carmen Esteban avec sa permission

mercredi 15 février 2012

aliquindoi: Enhorabuena Maja


Passionné par vos échanges sur le blog, mais pour le moment très accaparé par un travail que je veux mener à bien, Lola est dans le secret, peut être jlb aussi, j’ai une nouvelle fois activé ma gitane favorite, et obtenu, comme toujours une réponse rapide, lorsqu’il s’agit de choses sérieuses comme la langue espagnole et ses dérivés ou affluents.



Voici donc ce qu’elle m’écrit :



« Je ne peux pas te répondre mais je crois que c’est alinquindoi et non linquidoi, ça m’évoque courrir, à toutes jambes, je vais me renseigner, et considère que je connais un peu de calo, logiquement, pour l’avoir écouté ou entendu, en raison de ma relation depuis que je suis enfant et par choix personnel pour les gitans.

Que se passe t’il ? Hé bien, comme c’est une langue orale, non écrite, et que ma relation en ce moment avec « mon » peuple est rare (….) je ne pratique pas fréquemment et j’en oublie certains mots : si je retournais maintenant avec eux, je récupérerais la fluidité.



Bs »



Rester sur une demi-mesure ne ressemble pas à ma Carmen. Presque immédiatement après :



« Ce n’est pas du calo, quoique cela y ressemble énormément par la terminaison en oi, c’est en fait typique de Malaga, bien que je sois certaine d’avoir entendu prononcer ce mot par des gitans. J’ai trouvé ceci, parlant de ce terme :



Pedro Gonzalez Jimenez (Espana)



C’est un mot qui à Malaga s’utilise beaucoup pour dire à quelqu’un qu’il soit vigilant et qu’il fasse attention à quelque chose. Il semble que dans le Malaga industriel du XIX ème siècle, beaucoup de bateaux anglais faisaient escale au port. Les anglais n’arrêtaient pas de dire aux dockers de Malaga : « look that do it » (regarde ce que tu fais) et de cette phrase a dérivé « aliquindoi ».



Elle me dit qu’elle a rouvert tranquillement son blog.

En tous cas, bravo Maja Lola, une fois de plus !

jeudi 9 février 2012

Vaya biruji, (pardon maja)


Putain de moine ! L'ordi me dit que nous sommes le 09/02/2012. Je n'ai pas fumé depuis le 02/01/2012. Un mois et une belle brouette. Ça devrait devenir bon ! Sans patch, sans machin à mâchouiller, sans soutien psychologique, sans kiné, sans auriculo machin, sans peercing, ni acupuncture !



J'en parlais avec une connaissance, qui me dit « oui, toi, tu ne fumais pas ». « Oui, c'est vrai, ai je répondu, certains jours, rares, moins de 3 paquets, mais certainement, toujours, plus de 2 ». C'est peu en effet !



Maintenant, entendons nous bien ! L'envie de tabac subsiste. Car fumer, peut parfois, être un vrai plaisir, et je parle uniquement de substances « licites ». Mais en même temps, il me semble que ce n'est pas comme la dépendance médicamenteuse, qui est la seule, avec le tabac que j'aie approchée, dans le sens où je n'ai jamais ressenti la moindre privation physique, au moins, quasi insupportable, mais plutôt des réflexes de gestuelle, mais jamais, au moins jusqu'à présent, la moindre angoisse.



Mais Nom de Dieu !, des cigarettes il y en avait de fameuses. Pour moi, celle du lever, pendant que la cafetière chauffait, puis d'autres aussi.



En même temps, et heureusement pour moi, ou pour mon sevrage, la récupération pulmonaire est spectaculaire. Respirer à fond était devenu un plaisir impossible, qui s'achevait en quinte de toux. Donc, lorsque me vient le regret du bon tabac blond ou brun s'il faut, je pense aussi à cela , et ça aide.



L'hiver qui s'installe enfin avec le froid et un peu de neige, pour le moment, est propice à la paresse contemplative. Maintenant Georges, le rouge gorge de mon jardin est présent dès la pointe du jour, son plumage tout gonflé de froid. Il aime être seul et vient parfois jusqu'au seuil de la cuisine où je prends mon petit déjeuner. Il me semble qu'il incline sa tête comme pour mieux me voir. Bientôt les escadrilles de moineaux vont débarquer. Georges partira avec dignité. Les gros merles au sol, picoreront les graines tombées depuis les trois mangeoires prises d'assaut par ces putains de piafs. Bientôt viendront les bergeronnettes, je crois, un pinson des jardins et des verdiers.



Alors je passe aussi plus de temps sur mon mail et un ami d'Internet, me parlant du froid en Espagne, et plus particulièrement à Séville, me faisait part de son interrogation sur l'expression qu'il avait entendue ou lue : « Vaya biruji ! » selon toute vraisemblance en relation avec le froid. Je promis de me renseigner auprès de mon tandem madrilène : Angel, le vaillant « coronel » et Carmen, ma chère Condesa, ma gitana rayana. Ceux qui seraient intéressés par la relation de nottre première rencontre pourront aller lire:
http://adioschulo.blogspot.com/2010/11/ce-duende-quon-assassine.html
mais aussi:

Donc, envoi d'un Mail aux deux le 6/2 au soir. Le 7/2 au matin, réponse d'Angel à 11h26, Carmen en copie  : « Querido hermano gabacho »

L'espression « Vaya Biruji !» je crois (sauf si Carmen dit le contraire) qu'elle est typiquement madrilène et signifie, Quel froid !



Autrement dit, quelque chose comme « Çà caille » ou « On se les gèle ».



Pour répondre si vite, j'imagine que le forban Angel, « callejero » impénitent de Madrid, doit être bloqué par les froids sur les hauts de Paracuellos, de si mauvaise mémoire, où il habite. Et là bas, sur les hauteurs, « Vaya bijuri », au moins en hiver 3 ou 4 degrés de moins qu'a Madrid. Il m'arrose et quelques autres de mails vengeurs sur la famille royale espagnole. Jusqu'ici, tout le monde gardait un silence gêné sur les biens amassés par la famille royale espagnole, qui démontreraient, de la part du Roi Juan Carlos et de la Reine Sofia un sens prononcé des bonnes affaires, car à son accession au trône, le Roi n'avait pratiquement plus de fortune propre. Donc, il nous envoie de fort méchantes caricatures, surtout depuis qu'un des gendres, l'ex handballeur et époux d'une des filles du Roi, pas celle qui ressemble à un pitbull, non, l'autre, plus jolie, se serait fait prendre la main dans un gros pot de confiture. Ça le ravit ça, mon « hermanito » républicain pure laine.



Le même jour, 13h45, Carmen montait vaillamment au «quite ».



« Je suis d'accord avec le Coronel, je ne crois pas que cela vienne du « calo »(note du traducteur : calo = argot gitan) quoique la terminaison en i soit très gitane, et je crois qu'il s'utilise au pluriel, « birujis », car lorsqu'on le prononce, on allonge le « s », « birujisssssss », est un terme purement madrilène, Chulo, de l'argot, et Madrid, au cas où tu l'ignorerais possède un argot propre qui s'appelle « el caliente », « puchar » en caliente, et à ce sujet, « el Coro » en sait plus que moi, car il est né sous la tireuse de bière du bar Puerta Grande, selon toutes mes investigations.

Moi, pour couper les cheveux en quatre, je traduirais « birujis » plus par vent que par autres choses, par air, air froid, évidemment, car si je ne me trompe pas, le mot a aussi à voir avec le visage, de l'air froid sur la face, et on a coutume de l'utiliser quand tu changes d'endroit de température supérieure pour passer à une autre inférieure, comme quand on sort dans la rue. Sur le Mont Blanc, « gabacho mio », je crois bien que personne pour définir le froid dise « birujissss ».

Bs, Hermanos en el Senor »



Angel utilise un « castellano » très net, posé et assez économe d'effets. Cela se sent dans ses écrits. Carmen est bien plus prolixe et torrentielle. Parfois, sa langue si sophistiquée, « rayana » des gens proches de la frontière portugaise, me rend un peu fou, et met dans le vent mes dictionnaires. Mais il y a toujours dans son écriture une grande élégance et en même temps quelque chose de pulpeux qui me ravit.



«  Chère et admirée Carmen, comme toujours, tu as mis le le doigt au point exact de la relation au vent, et ce terme s'utilise habituellement quand l'air est froid.

Une nuance tout de même, quand j'étais enfant, le bar « Puerta Grande » n'existait pas, et en ces lieux, il y avait un marchand de fruits et un magasin. Mais il y avait la « Casa Conrado », qui occupait l'endroit que « El Albero » occupe actuellement, en face de « Puerta Grande » et c'est ici qu'en compagnie de mon grand père et de mon père a débuté mon « aficion ». J'ai commencé en culottes courtes évidemment.

Et maintenant pour « el hermano gabacho » quelques mots en « castizo » :

Foulard au cou : Safo, (il parait que ce serait français, note du traducteur après une conversation avec le « callejero », au secours Maja Lola !

Chaussettes : Picantes,

Chaine d'argent de l'oignon : Tralla,

Gilet : Chopin,

Pantalons : Alares

Tu sais déjà que le « castizo » est un mélange de langage populaire et de langage carcéral. »



Il fait moins froid, je me demande si un jour je saurai parler et écrire l'espagnol, ce qui par ailleurs, pour d'autres, ne devrait pas avoir la moindre importance. Ma chère Maja a confirmé l'analyse de mes fins linguistes. Tout va bien.



L'espagnol est une langue qu'il faut respecter.