Navalon de tentadeo

Navalon de tentadeo
Navalon de tentadero. Photo de Carmen Esteban avec sa permission

jeudi 30 juin 2011

A bientot!

Demain, direction Bordeaux, puis Tana.



Depuis quelques jours, et surtout hier, la situation se tend ici. Je m'assieds devant mon ordi et vlan : « Tu n'as pas autre chose à faire ? ». C'est perfide et imparable.



Depuis un mois les médicaments sont prêts. Une pharmacie ambulante. Donc, tout bien rangé dans des petits bacs en plastique. Nous pouvons faire face à à peu près toutes les affections : bronchite, dysentérie, rhume des foins et autres allergies. Et le palu ! Ah le palu. Le Lariam avait failli me tuer. « Que prenez vous pour le palu m'avait demandé en 1999 une hôtesse ? », « Du Lariam ». Elle m'avait regardé d'un air compatissant. Ils s'étaient succédés à mon siège, avec des « Monsieur prend du Lariam ». Un steeward avait commenté : « Mieux vaut le palu ». J'ai compris pourquoi. Je suis passé ensuite à la Malarone. Pas extra. Je dois avoir un organisme de mauviette. Là bas, ils m'ont conseillé la Savarine. Première dose ce matin. J'ai eu le malheur de regarder les effets secondaires. Dios mio ! J'attends donc les étourdissements, les hallucinations, les problèmes dermatologiques, intestinaux, hépatiques. On verra bien.



Puis les cadeaux, les livres pour L, et diverses choses qui pèsent, l'ancien ordi de mon épouse pour Nathalie la jolie future médecin, . C'est une tradition là bas. On aime aussi leur faire plaisir. Bon une valise de plus.



Et puis, que va t'on mettre en soute et en cabine. La balance chauffe, la tension aussi. Et puis il faut prévoir hiver et été. A Majunga il fait chaud mais à Tana il peut faire plutôt frisquet. Double ration donc de vêtements.



Je fais le dos rond, plus de « arrête donc de râler » qui me vaudrait « fais le toi ! ».



Mathilde s'y met depuis une semaine ! « Maman tu m'as pris ça ? » qui déclenche un hurlement de hyène blessée. « Tu pourrais t'occuper de ta valise ». Fielleusement, j'en rajoute : « Mathilde tu as treize ans, tu exagères quand même » qui me vaut un déloyal « Tu n'en fais pas plus » de la part de ma moitié. « Tu vois » en rajoute ma peste ado, qui en remet une couche, « Toi tu ne t'occupes que de ton appareil de photo ». L'attaque est vile



Bref ils nous attendent avec leurs rires, leur incroyable gentillesse. « Mora, mora » dirait Mamy. Ce qui signifie à peu près « tranquille » ou « cool ».



Donc avant de partir, mes amigos, bons toros tout de même, bons rires, et bonnes bouteilles, ceux là se reconnaîtront. Besos à mes amies du blog. Tiens, Lola, ce dimanche nous irons à la messe du Père Pedro, 3 à 4000 personnes sur sa colline. Il paraît que c'est incroyable autant qu'un « Chulo » à l'office. Ne me reste plus qu'a choisir les livres que je vais emmener.



Besos y abrazos !

mardi 28 juin 2011

Savez vous que vous me faites honte?

Monsieur le « Prestigieux Président de l'ONCT »,



il n'a pas fallu longtemps pour que vous retombiez dans vos détestables travers de porte flingue du PP.



Après tout sur votre site vous pouvez dire toutes les saloperies que vous voulez et ne vous en privez pas. Là où le problème se corse c'est quand vous représentez l'ONCT. J'en conclus donc, que réélu à l'unanimité, vous représentez la « pensée » nauséabonde de ce groupuscule activiste et lobbyiste.



Je le craignais vous en donnez l'illustration.



Après Barcelone et la Catalogne, le Pays Basque.



Savez vous que ce que vous dites est gravissime? 



Savez vous que beaucoup de personnes qu'elles soient de gauche ou de droite ont accepté la Corrida pour ce qu'elle est, une tradition, en dehors de toute politique ?



Savez vous que vos propos haineux, partiels, partiaux, imbéciles en un mot, ne peuvent que nuire à votre cause ?



Pour la Catalogne avez vous un seul instant de votre vie essayé de comprendre le très vieux problème des « Communidades » ?



Et pour le Pays Basque, vous souvenez vous que Aguirre le plus basque des basques se rallia à la République, simplement parce qu'elle acceptait cette autonomie. Représentant de plus un peuple profondément catholique, face à la seconde République « franc maçonne communiste et athée », comme continuent à le dire vos « amigotes » richissimes ?



Savez vous que ce que vous dites est indigne, dégueulasse, comme lorsque dans le sillage de vos amis vous parlez du « devoir de mémoire » ?



Savez vous que quoiqu'on puisse penser de Hulot ou Duflot, les assimiler à des fascistes est une infamie ?



Savez vous que par rapport à la blessure de Guernica, la corrida est bien peu de chose? Vous êtes vous un seul instant interrogé sur les conditions de création de l'ETA ?



Savez vous qu'important en France les très mauvaises manières de vos amis financiers espagnols vous portez un rude coup à la Corrida ?



Savez vous que vous êtes méprisable de penser que la Corrida est au dessus de tout ? Ou que vos intérêts de mégalomane psychopathe priment sur tout?



Savez vous qu'étant français vous n 'avez aucun droit ne serait ce qu'éthique d'expliquer aux espagnols leur histoire, surtout lorsqu'à l'évidence vous ne la connaissez pas?



Savez vous enfin, que cette façon d'analyser les faits à partir de l'instant est la méthode de vos amis « révisionnistes » ? Je résume, la Guerre d'Espagne est due à la révolte des Asturies de 1934, et tout allait bien jusque là !



Savez vous que jamais personne autre que vous, excepté peut être Jean Marie Le Pen, n'aurait osé écrire les infamies que vous venez à nouveau d'écrire?



Savez vous que je n'ai aucune sympathie pour les tueurs de l'ETA, pas plus que je n'accepte ceux de vos amis?



Savez vous que tout ce qui touche à l'Espagne et son histoire est horriblement complexe et mérite au minimum réserve, respect et réflexion ?



Savez vous que vous me faites honte?



Pour comprendre : http://www.terrestaurines.com/forum/actus/edit.php

jeudi 23 juin 2011

Donner les clés d'un jardin d'enfants à un pédophile

Je ne voudrais pas qu'on se méprenne et le regrette si mon intervention précédente a pu le laisser supposer. Je ne porte aucun jugement de valeur sur l'Association des Présidents qui portent aussi largement une responsabilité dans ce que devient la corrida, encore dernièrement et pourraient avoir parmi leurs membres au moins un personnage « sulfureux ». De plus dépendant du Ministère de l'Intérieur, on comprend aussi que la passage à la Culture, que je continue à considérer comme obscène, les inquiète quelque part.



Ce qui m'a paru très intéressant, par contre, c'est le regard qu'ils portent sur André Viard et ses agissements.



Ce disant et ensuite « fly to the red island », voir des courses de zébus, et pour que les choses soient vraiment claires :



    . il est vrai que l'incription au Patrimoine Culturel de la Corrida en France a fait forte impression en Espagne, et le Président de l'OCT surfe sur cette vague. Bien ! On comprend que fort de cette expertise il veuille expliquer aux espagnols comment faire, et parfois, avec condescendance. De ce point de vue l'allusion à Napoléon a un sens tout particulier outre Pyrénées. Ceci dit, il s'est agi d'une opération technique fort bien menée destinée à prouver qu'il existe bien une tradition taurine en France. Ce que nul ne peut nier, encore fallait t'il le démontrer. Bien ! Pour le moment c'est ce statut qui est reconnu et à ma connaissance ne suppose aucun engagement allant au delà.
    . la situation de la corrida en France est très différente de sa situation en  Espagne. En France sa force, dont des actions intempestives pourraient faire sa faiblesse, est qu'elle est limitée géographiquement, pour simplifier au Sud, où précisément elle a cette force à la fois festive transgressive, identitaire et de traditions. De plus compte tenu de la variété des modes d'organisation elle sait préserver une certaine diversité dans la nature des spectacles, diversité qui semble t'il a tendance à s'estomper. C'est cet ancrage dans les villes moyennes, pardon Nîmes, voire les petites villes ou villages qui lui assurent cette singularité, avec dans ces deux derniers cas la difficulté de monter des spectacles de qualité à budgets réduits et contraints. Ce sont d'ailleurs des terrains de chasse de prédilection des empresas officielles qui n'hésitent pas à les éreinter, si besoin.
    . ce sont donc les mêmes qui ont mis la corrida dans cet état lamentable, empresas, toreros, éleveurs qui gardent les clés du camion, en imaginant de plus quatre  solutions miracle : politiser le débat, en espérant en retirer des fruits électoraux pour les politiques en imaginant des alliances sur la base de la non prohibition, se mettre sous la « tutelle» du Ministère de la Culture, avec implicitement le désir que la Corrida soit reconnue comme un Art, et peut être d'autres arrières pensées façon IVA, chercher éperdument la protection de l'UNESCO, au niveau mondial, des gouvernements au niveau national, enfin draguer un nouveau public plus malléable, « client » d'une entreprise de « spectacles », offrant un « spectacle » agréable, mignonnet, répétitif, (on sait ce qu'on va voir ou achète), en tous cas où on cherche à limiter au maximum les aléas qui faisaient la difficulté et la grandeur de la Corrida: toro, lidia qui a disparu, voire même irrégularités de l'homme.



Ainsi les mêmes qui il n'y a pas si longtemps soutenaient ce « spectacle » qui est à la Corrida ce que French Cancan est au Lac des Cygnes, au mépris virulent des aficionados inquiets, veulent imposer un discours plus éthique, se contredisant souvent, à quelques mois d'intervalle, sans la moindre vergogne. Tu parles ! Mais des discours sur le poids économique de Jose Tomas, avec des trémolos admiratifs dans la plume, et la possibilité pour les organisateurs de toucher le « pactole» en dit long sur les vraies motivations, en tous cas confirme que tout n'est que question de pognon, ce dont je n'ai jamais douté.



Je crains qu'avec cette reprise en mains, on parvienne au même type de résultat qu'en donnant les clés d'un jardin d'enfants à un pédophile.

mardi 21 juin 2011

FRANCO DEDE

Hier, Xavier, l'infatigable dénicheur de trésors sur le web me donna ce lien.



Vous pouvez en trouver une traduction hâtive, sur le site de Xavier :http://www.bregaorthez.blogspot.com/ et une fois de plus, je dois remercier ma Maja Lola, encore une Dolores, élégante, cultivée et très chère amie de la blogosphère pour son assistance. En effet, l'auteur du texte n'est ni Perez Galdos, ni Unamuno encore moins Miguel Hernandez, mais on sent l'écriture dans l'urgence, et disons une certaine confusion colérique qui ne facilitait pas le boulot des traducteurs. Bref Xavier vous livre une version « respectable » du texte.



Tout est parti de l'absence de La Mesa del Toro et du flamboyant inénarrable du Boucau à une réunion de l'ANPTE qui regroupe les Présidents de Corridas et essaye de structurer les efforts afin de monter un dossier pour l'UNESCO de Corrida Bien Immatériel de l'Humanité. Par contre, François Zumbliehl y assistait au grand dam du Caudillo furieux, Dédé de Soustons, celui qui supervise tout ce qui concerne l'avenir mondial de los Toros.



Bref, l’intempérant se répandit dans le journal « el Mundo » comme par hasard, pour ceux qui connaissent, disant que Zumbiehl ne représentait que lui même. En gros, « ils devraient travailler au lieu de rechercher les photos » et le Vice Président de l 'OCT François Zumbiehl « ne représente que lui même».



Entendons nous bien, je sais que la Mesa del Toro regroupe tous les éleveurs ancienne méthode Ppistes et fascistoides et les ridicules figuritas artistes, analphabètes, cupides, fossoyeurs de la corrida. à vomir ! Donc ici, la force de frappe est colossale et cela a déjà commencé avec les grotesques ILP. Et l'indécent renifleur de pognon suit les traces comme un chien. Merde ça sent le fric, c'est bon ça Coco pour Tierras Taurinas. Et pour le « consulting » en inscription au patrimoine machin. L'indécent est une référence mondiale. C'est sous entendu dans le texte, moi je n'aurais jamais osé dire cela et même, cela me semble très exagéré. Mais les ibères sont ainsi, surtout les jaloux.



L'ANPTE que Dédé, le fluorescent irascible du Boucau veut dézinguer, regroupe les Présidents de Corridas et bien sûr, on comprend que par extraction sociologique, ils sont plus près de l'Intérieur que de la Culture de nos déliquescentes figuritas . Bon, j'aurais tendance à faire confiance à Zumbiehl et dire que quels que soient les reproches qu'on peut leur adresser, leur projet est construit. Transfert de Technologie de Zumbiehl.



Zumbiehl, je ne le connais pas, sinon par ses écrits. J'imagine un homme qui n'a pas besoin de la corrida pour vivre, encore moins pour exister, et ceci est d'une immense importance, par rapport à l'inénarrable, d'une grande élégance qui transpire dans son écriture, bref un intellectuel d'une certaine façon. Et bien sûr, je m'interrogeais sur ce qu'un homme d'une telle culture, élégance, humanisme et recul pouvait avoir à voir avec notre charognard écumant du Boucau.



Il semble qu'il ait désobéi au furieux Caudillo du Boucau, et celui ci, profitant de ses pestilentiels supports politiques et selon l'ANPTE financiers, l'allume dans el Mundo. Encore une fois comme par hasard, je parle du journal El Mundo, pour les connaisseurs.



Mais au delà de tout, ce qui m'intéresse dans ce texte, c'est plus ou moins en creux, mais très subtilement vivace, une critique des agissements politicards de l'illuminé réverbéré du Boucau.



. lisez bien vous verrez que son analyse de l'affaire barcelonaise était idiote, partielle et surtout partiale, emboîtant le pas de ses copains du PP qui n'a rien d'autre à dire et des nationalistes de la CEU.



. lisez bien et vous verrez combien la situation est différente en Espagne et en France. En Espagne ce sont 17 communautés qui ont à trancher sur le devenir de la Fiesta, en France personne ne s'en préoccupait réellement jusqu'à ce que l'ahuri du Boucau ne ramène sa fraise.



.Le crime de Zapatero, surtout remettre entre les mains des communautés ce qui est de leur compétence. Mais notre épagneul landais du Boucau, renifleur de fric, semble t'il, a bien compris où était le pognon : CeU, PP, Esperanza, les éleveurs et nos crétins vêtus de lumière, autrement dit la Mesa. Et quand d'une façon idiote, le PP qui n'a rien d'autre à dire, politise la corrida, avec le risque terrible de raidissement là où existait une tolérance indifférente, c'est encore le Zapatero qui déguste, lui qui n'en a rien à foutre de la corrida, peut être aussi parce que l'Espagne a d’autres problèmes que la gloire du cyclothymique du Boucau.



Fort de ce triomphe espagnol, l’incandescent du Boucau, le Bernard Henri Levy de la corrida, mais encore plus de droite, nous en met une couche en France, gonflé comme un crapaud pustuleux, dans sa gloire usurpée du Patrimoine de mes machins et invite tout le monde, dans la foulée d'une dame du Modef raclant les voix à toutes dents, à se joindre à une lettre de remerciements à Sarkosy.



Mais voilà dans ce texte furibard, tout est dit : la corrida n'est pas un objet politique, arrête de nous prendre pour des cons, nous avons bien compris tes mobiles, nous ne sommes plus au temps de Napoléon, laisse les espagnols traiter leurs problèmes, nous ne sommes pas dupes.



En vérité et je l'ai écrit déjà, je savais qu'il utilisait en Espagne le drapeau de l'ONCT à son seul profit, je savais qu'il magouillait politiquement et ne comprenais pas comment l'ONCT pouvait adhérer à ces agissements qui l'engageaient, j'étais fatigué de le dire puisque tout le monde trouvait cela parfait, j'ai la réponse espagnole. Ce dont je suis sûr, monsieur Zumbiehl c'est que vous méritez mieux que ce pitre pathétique, l 'ONCT je ne sais pas, vous, j'en suis sûr.



Et bien sûr le pompon fut quand il engagea l'ONCT dans son analyse pitoyable, dégueulasse du « devoir de mémoire », qui lui, est exclusivement espagnol. C'est qu'il ne recule devant rien pour complaire à ses nouveaux maîtres néo franquistes.



Écrivant cela, je pense à Franco, mu par son insubmersible désir d'exister, de dominer. Sans le moindre engagement autre que lui même, manipulateur, menteur, exempt de toute idéologie autre que celle de perdurer, habile, mystificateur, ignorant la critique, persuadé de sa dimension divine.



Chacun a le Caudillo qu'il peut !

mardi 14 juin 2011

"Ni un cuerno" disait t'il

Ludo nous a écrit, à quelques uns de ses amis. « Ni un cuerno » disait t'il. Lui aussi a mal à son aficion, et le dit. Je pensais aller à Vic, mais des circonstances indépendantes de ma volonté m'en ont « empêché ». Maja va encore parler de dérobade. Et puis lorsqu'on commence à se dire que 150 km c'est bien loin, et où on garera et comment on reviendra, c'est de toutes façons très mauvais signe. Et, à vrai dire, je me demande si j'ai vraiment des regrets.



Ami Ludo, je crois hélas que nous ne sommes pas les deux seuls dans ce cas.



Regarde Angel, notre vaillant « coro », abonné historique de la andanada 6 de las Ventas, à la place qu'occupait son père, qui plus est, né dans le quartier. Je crois que pendant la San Isidro, il vaque à d'autres occupations. Il terminera « body buildé » tu verras. Avec une sangle abdominale et des pectoraux dignes de Cayetano. Je veux voir tout de même !



Et notre vaillante « rayana » Carmen, lutte toujours pour cette corrida que nous aimions. Bec, griffes, ongles dehors. Elle n'abandonnera jamais notre chère et vaillante « gitana », qui souffre dans son âme et sa chair de la descente aux enfers et des fautes de goût taurin de las Ventas, devenues selon « coro » une plaza de troisième catégorie. Il exagère tout de même en évoquant Marbella ou Torremolinos.



Il y a des exceptions, bien sûr, et remarquables. Xavier lui, espère toujours. Et c'est vrai, que si des corridas vont me manquer, ce seront celles d'Orthez, aussi pour les amis, le vin entre amis et les rires promis. Il a raison Xavier de dire que la corrida a connu d'autres crises, mais tout de même, il restait des points de référence, et le terrible et nécessaire pour être vraiment « matador de toros » adoubement de las Ventas. Il le sait bien, Xavier, que la corrida a changé de nature, pour devenir uniquement un « spectacle » formaté, répétitif et sans surprise. Et nos vaillants toreritos seraient de plus, tous, des artistes.



Bernard, Largocampo n'abandonnera pas non plus. Lui il court après le grand toro, le vrai grand toro, encasté, celui qui te fait frissonner lorsqu'il entre en piste. Il ira dans les arènes où il a quelque chance de croiser cet animal mythique qui grandit l'homme qui l'affronte et la corrida. Il a raison, il doit bien en rester dans le campo, même, par accident génétique, chez le senor Victoriano del Rio. Il y a peu de chance toutefois de le croiser sur les traces « del roulis », ou de Ponce ou de nos vedettes du G10 torero. Il ira plutôt dans des plazas qui sentent la peur, la pisse et le crottin de cheval et où, avant d'entrer en piste, les toreros ont quelque chose au fond des yeux d'autre que l'élégant détachement de nos artistes stakhanovistes.



Et Lui, qui pouvait traverser l'Espagne pour une véronique de Morante, et avant, de Curro ou de l'autre Paula, me dit ce matin, qu'il ne voyait plus aucune corrida. Et, a t'il ajouté, ceux à qui j'en parle font de même. Curro Vasquez qui n'est pas n'importe qui, veut faire de Morante un torero grand public, or, évidemment, Morante a autre chose en lui, et ne pourra certainement pas faire ce qu'on lui demande. Doit t'on penser alors qu'il manque de personnalité, ou de volonté ou que sais je. Ou peut t'on le blâmer d'aimer l'argent plus facilement gagné. Comme si on comparaît Brel à Dave, en quelque sorte. Brel lui, est parti quand il considérait qu'il n'avait plus rien à dire. Et Lui a aussi constaté que les arènes étaient toujours pleines, sans la poignée d'emmerdeurs.



Delon lui aime les toros. Il est aussi aficionado. J'avais acheté son premier livre à compte d'auteur. Il est je pense encore plus photographe qu'aficionado, et la corrida est une mine de photos. Et par dessus tout, il veut trouver dans cette fleur flapie l'inspiration qui lui fera gagner l'Ernesto. Suerte donc ! Je le sais la corrida était aussi une forme de littérature, peut être même la forme suprême de littérature. C'est devenu un digest et les toreros ont des gueules à boire du coca cola, sauf Morante !



Voilà sans parler de beaucoup d'autres. J'en connais même qui furent d'intransigeants critiques dans les gradins, même volontiers gueulards, et ils n'avaient pas tort, qui, venus aux affaires sont infiniment plus conciliants. Et, après tout, si les gens qui remplissent les étagères passent un bon moment et sont satisfaits de ce qu'ils voient, c'est que notre place n'est plus ici.



Simplement tout le monde sait bien, que réduire la corrida à un spectacle comme un show de girls au Lido, c'est aussi la priver de toute chance de perdurer. D'où, évidemment, cette ruée sur le patrimoine de mes machins et cette recherche forcenée de protection auprès du Karcheriseur.



De même que ces manips lamentables pour passer à la Culture en Espagne, avec à la clé de possibles subventions, comme si, la littérature étant un art, tous ceux qui savent écrire sont des artistes, idem pour la peinture, le chant, la danse etc..............



Et je crains fort que les retournements de veste spectaculaires de nos penseurs, soucieux d'éthique, non je ne rigole pas, soient parfaitement inutiles, car un corps sans âme est un corps mort.

vendredi 10 juin 2011

Angel, mon "hermanito de las Ventas" au gymnase

Notre ami, mon "petit frère de las Ventas", Angel,  le vaillant "coronel", né à deux pas des las Ventas, nous transmet ce texte relatant sa semaine au gymnase. Récent retraîté, son inactivité le conduirait à une surcharge pondérale qu'il pensait éliminer de cette façon. Je vous le soumets donc, espérant qu'il vous plaira autant qu'il m'a plu.



Pour mon  anniversaire, Maria Luisa, ( son épouse, note du traducteur) m'a offert un bon pour une semaine avec un coach dans le gymnase que fréquente Jesus Vazquez. Mon coach, VANESA, s'est avérée être une instructrice d'Aérobic de 26 ans, mannequin spécialisée dans les maillots de bain.

Lundi : j'ai commencé ma journée à 6 heures du matin. Ce fut assez difficile de se lever, mais tout a changé lorsque j'arrivai au gymnase et vis VANESA qui m'attendait. On aurait dit une déesse grecque : grande, blonde, yeux bleus, des seins incroyables, et des lèvres spectaculairement charnues.

VANESA m'a montré les différents appareils et pris le pouls après 5 minutes de bicyclette fixe. Elle s'est alarmée que mon pouls soit si élevé, mais moi j'attribuais cette accélération à son maillot de lycra lui rentrant dans les fesses...Ce fut un vrai plaisir pour moi de la voir donner son cours d'aérobic, à l'issue de ma troublante journée d'exercice. VANESA  me motivait quand je faisais mes flexions, en dépit du fait que mon ventre était déjà douloureux à force de tant le rentrer, (le ventre) chaque fois que la gamine me frôlait....

Mardi : Un double café bien corsé et, au gymnase ! VANESA me fit lever une barre de métal et ensuite elle se risqua à y  ajouter des poids ! Mes jambes étaient un peu moins assurées sur le tapis de marche,  mais j'ai réussi à boucler UN KILOMETRE COMPLEEEEEET ! Le sourire approbateur de VANESSA et son clin d’œil complice faisaient que tout cela en valait la peine....Je me sentais fantastiquement bien !.....c'était une nouvelle vie pour moi.

Mercredi : la seule façon de me laver les dents a été de caler la brosse à dents sur le lavabo et de faire aller la tête des deux côtés au-dessus de l'ustensile. Je crois que j'ai une hernie aux pectoraux.
Conduire ne fut pas non plus si facile : le seul fait de freiner et de tourner le volant me faisait mal jusqu'à la racine des cheveux ; je me suis garé sur une moto....VANESA s'énerva un peu contre moi, considérant que mes hurlements de douleur en soulevant les poids dérangeaient les autres membres du club. Il est vrai que sa voix est un peu aigüe à ces heures matinales et quand elle crie elle devient nasillarde et très désagréable.  Comme je ne pouvais pas courir sur le tapis de marche parce que j'avais mal aux couilles, VANESA me fit faire des « steps », tant et si bien que maintenant j'ai aussi mal au cul. Elle m’a dit que cela m'aiderait à me mettre en forme et à profiter de la vie : une de ses si nombreuses âneries et promesses.

Jeudi : VANESA m'attendait avec ses dents de vampire et son petit sourire en coin de Joker. J'étais arrivé avec une heure de retard : le temps nécessaire pour me chausser. La grande salope m'avait mis à travailler avec les anneaux mais, quand elle eut le dos tourné, je me suis enfui en courant pour me cacher dans les toilettes. Elle a envoyé un autre entraineur me chercher et, en punition, m'a fait travailler sur la machine à ramer et.. j'ai coulé.

Vendredi : Je hais cette fille de pute de Vanessa plus que n'importe quel autre être humain que j'aie pu connaitre. Stupide, anorexique, anémique, salope et décérébrée. Si j'avais une seule partie de mon corps qui pouvait bouger sans provoquer une douleur désespérante, je lui briserais tous les os, la « puta madre que la pario ». [i] Elle tourne le dos et me dit de travailler mes triceps. MAIS JE N'AI PAS DE TRICEPS !!!!....Et si elle ne veut pas que je m'écrase au sol, qu'elle ne me passe pas les putains de barres ou toute autre chose qui pèse plus qu'une feuille de papier.......Je me suis évanoui sur la bicyclette et réveillé sur le lit de camp de la nutritionniste, une fille de pute toute maigre qui me donna un cours d'alimentation saine, bien sûr ! La crétinissime n'a pas la moindre putain d'idée de ce qu'est mourir de faim. Pourquoi ne suis-je pas tombé sur quelqu'un de plus tranquille; comme un designer de mode ou une styliste ?

Samedi : Cette tarée de VANESA m'a laissé un message sur le répondeur avec sa petite voix impertinente  me demandant pourquoi je n'étais pas venu aujourd'hui. Au seul son de sa voix, j'eus envie de bousiller le mobile, mais je n'avais pas les forces suffisantes pour me lever, pas plus que de lever la télécommande de la télé, ainsi je me suis farci 11 heures consécutives de documentaires sur la 2.........putains d'oiseaux sautant de branche en branche.

Dimanche : Aujourd'hui je suis allé à l'église pour remercier Dieu que cette semaine se soit terminée. Je me suis agenouillé et n'ai pas pu me relever. J'en ai profité pour prier y demander que l'année prochaine, Maria Luisa m'offre quelque chose d'un peu plus amusant, comme un colmatage de racine dentaire, un cathétérisme ou une coloscopie.


iLe traducteur avoue sa difficulté pour rendre toute la puissance de cette rugueuse formule. « Je chie sur la mère qui l'a enfantée » a évidemment quelque chose d'un peu emprunté et de mièvre par rapport à la lumineuse densité de l'original. De plus les plus prudents peuvent se borner à un « me cago » encore bien plus sobre pour marquer son étonnement, son désagrément voire une pointe de colère, sans préciser évidemment l'heureux récipiendaire, qui peut être Dieu lui même. Dans le cas d'Angel c'est une grande colère, voire un désespoir.


PS: Merci à Maja Lola pour sa bienveillante supervision.

mardi 7 juin 2011

Aire! Aire! comme ils disent tras los montes.

L'année scolaire s'étire. Les enfants ont de plus en plus la tête à d'autres choses. Ils vont de contrôle en contrôle. Je dis à Mathilde que la vie est ainsi, qu'on ne fait pas toujours ce qu'on aimerait faire, et que les vacances ce sont les vacances et l'année scolaire l'année scolaire. Génial non ?



Hier elle pleurait de rage sur un contrôle monstrueux de SVT. Elle disait que de toutes façons, ça ne servait à rien de travailler à l'école puisqu'ensuite on ne trouve pas de travail. J'ai dit que si on ne travaillait pas, on aurait d'autant moins le choix d'un possible métier. Pas convaincue « l'indignée » !



Depuis Janvier, elle nous parle de Majunga, de l’hôtel sur la plage et de la ville le soir. « Les plus belles vacances qu'elle ait passées ». Nous partirons le 1er Juillet pour revenir le 27. La prise des billets sur les longs courriers est un art difficile, une mise à l'épreuve dès Novembre des comparatifs de coûts, selon les compagnies, les dates. Parfois on gagne, parfois non. Bref à l'époque, ce créneau paraissait le plus avantageux.



Je n'irai donc pas à Orthez. J'y penserai et à ce qu'il faut d'intelligence, de persévérance et de folie pour monter des corridas avec peu de budget. Tout de même, Dolores et Frascuelo, j'aurais aimé voir, les amis aussi. Suerte Xavier ! Si c'est réussi, on dira que tu as de la chance, si c'est raté on dira que tu es une andouille ou, dans tous les cas, que tu fais piquer par des chevaux trop lourds. La routine de la vulgarité abyssale taurine!



J'ai pris pour habitude de borner chaque année, depuis cinq ans, avec les départs vers l'Ile Rouge. Que dire de cette année en France ? La promesse d'un radar tous les 10 km, des vidéos surveillance, plus de tabac, plus d'alcool, plus de baise, des impôts pour les nouveaux pauvres, des exonérations pour les nouveaux riches, moins d'enseignants.



Voilà donc l'ère du « citoyen délinquant ». En même temps qu'on asservit l'homme à une morale de pacotille, la violence s'étend comme seul moyen d'expression des démunis lorsqu'on ne cesse de nous bassiner avec les colossales réussites de quelques « happy few », qui eux, ont les moyens de s'en contrefoutre de la dite morale et le montrent.



Bien sûr qu'il n'est pas honteux d 'être riche, et encore moins d'être pauvre et sans protection, ce qui, par ailleurs, devrait engager la responsabilité d'une République et de ses « politiques ».



Nous avons demandé à nos amis de là bas, ce qu'ils voulaient comme cadeau. L., la sévère professeur d'Université voulait des livres sur la « traductique » et la « traductologie » . J'en ai commandé 5 ou 6 et lui ai dit que je les amènerai. Elle nous a écrit un mail somptueux qui nous a émus aux larmes. Imagine t'on qu'on puisse, aussi, manquer de livres ?



Peu après notre retour la vieille squaw de 93 ans est morte. C'était leur mère et L. en prenait soin dans le petit appartement aux somptueux parquets de palissandre. Les 9 fils et filles se sont cotisés pour qu'elle reçoive les meilleurs soins. Quand elle est morte, nous leur avons écrit.



Mamy notre guide, chauffeur et surtout ami, le petit dernier de 46 ans de la fratrie s'est marié avec Nathalie, la jolie étudiante en médecine. Ils se sont installés avec avec L. « Il faudra bien que quelqu'un s'occupe de moi » nous a t'elle dit. Je l'aime beaucoup L., la vieille fille, avec au cœur cette brisure d'un amour perdu en Russie. Elle parle le russe, le français parfait, l'anglais et l'espagnol. Elle est debout, avec cette fragilité des gens un peu trop raides.



ML aussi est morte, ici en France. L'amie de maman, aussi âgée que la squaw, un peu plus que maman donc. La voisine, la confidente, autre lectrice acharnée. Elle a laissé maman qui s'ennuie d'elle. Une superbe personne.



Je n'ai guère avancé dans mes projets. Au moins, pas assez. Pour l'un au retour de Madagascar, je verrai bien, car j'ai encore besoin de collecter des informations. Pour les Saints et Maudits, Azana et Tunon de Lara m'accompagneront à Majunga. Levé tôt, j'aime bien lire sur la plage, sous les grands filaos.



Mamy nous attend. Il nous accompagnera avec Eléonore, celle qui fut la nourrice de Mathilde. Rires, gaieté et leçons de bien vivre l'instant garantis.



Nous fêterons les anniversaires de mon épouse et de Mathilde là bas. Ils organiseront tout, comme l'année dernière. L. voudra que nous rencontrions « notre » étudiante. Le peu d'argent que nous mettons à disposition de L. permet à la jeune fille de payer le Taxi Be pour aller à l'université et de prendre un repas par jour. L. est horriblement exigeante, mais elle est satisfaite. La petite a fait deux années en une et achève sa maîtrise. Sans cette aide, elle aurait arrêté ses études. L. tiendra absolument à présenter ses comptes au franc malgache près.



Ils se sont installés à la malgache, dans un gouvernement bancal. On ne comprend pas très bien comment tout cela peut tenir. Le DJ au pouvoir attend sûrement d'avoir l'age légal pour déclencher des élections présidentielles.



En Espagne, les « Indignados » demandent d'en finir avec les mauvaises manières du PPSOE, (contraction de PP et de PSOE). Ils parlent de corruption, de droit au travail, de protection sociale, de faire payer les banques et d'une organisation « horizontale » de la société. Ceci ressemble aux vieux rêves anarchistes, pleins de générosité, mais eux réfutent tout recours à la violence. A Barcelone, on les a virés « manu militari » de la Paza de Catalunya pour ne pas gêner le  triomphe du Barça.



Ah oui, la Corrida a été inscrite au Patrimoine Culturel de la France. Pourquoi pas, puisqu'il s'agit d'une tradition très localisée. Comme le bœuf de Bazas, le Portage de Lourdes, voire la Tarte Tatin. Certain (e) s élu(e) s ont même remercié Dieu Sarkozy d'avoir permis la chose. Nos stratèges, Dédé en tête, veulent comme en Espagne, et dans un contexte local très différent, faire de la Corrida un enjeu politique. Cette recherche d'abri, alors que par la faute des taurins eux mêmes, la corrida est en fâcheux état a quelque chose à la fois d'inutilement provocateur et de pathétique.



Tiens, Casas semble vouloir revenir. L'idée de « mano à mano » d'élevages c'est génial. Et puis, Tomas reviendrait avec lui. Intéressant ! Et que dire de celui qui des années durant lui cira les pompes lorsqu'il était supposé puissant, pour, lorsqu'il était quasi mort lui mettre un bon coup dans les burnes. Sacré Dédé, c'est vrai que tu joues dans la cour des grands avec Esperanza et l'Ambassade de France PPSARKOcompatible. Au fait, lui as tu redemandé à Simon ses comptes de la journée pour Haiti ? Coquin va !



« Aire ! Aire ! »





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jeudi 2 juin 2011

De Dionysos à Apollon

Notre  ami Bernard Grandchamp, le provençal, mon cher et admiré « Largo Campo »  nous transmet ce texte que je m’empresse de mettre en ligne.  Aficionado profond, homme de grande culture, œnologue de talent, mais encore plus humaniste, sa voix a ici quelque chose d’un peu triste ou atterré. Bientôt il est vrai, on nous aura branché un indicateur de vitesse dans le cul, un détecteur de nicotine dans le groin, plus une sonde éthylométrique, plus un détecteur de sida et nous serons emprisonnés dans une seyante combinaison, façon capote anglaise, qui nous protègera des ondes, des rayonnements et des bactéries, mais peut être pas de la connerie. Laissons lui la parole « y va por ti amigo largo campo ! aqui es casa tuya ! ».



Le manifeste « Le vin, et si on en prenait la mesure » - récemment publié par le site « Vin & société » comporte quatre mesures – 4 recommandations concrètes ayant des conséquences comportementales – qui vont toutes dans le sens de la rupture programmée du lien culturellement très ancien – remontant aux origines de notre civilisation – entre vin et ivresse!... En effet, les 2 mots-clés de ces « mesures » sont: « abstinence » (mesure 1: 1 jour d'abstinence par semaine) et « maximum » (mesure 2: 2 verres maximum par jour pour une femme ; mesure 3: 3 verres maximum par jour pour un homme ; mesure 4: 4 verres maximum pour une occasion festive)... Et, pour le cas où ces choses-là ne seraient pas assez claires (assez transparentes?), il est écrit à la page suivante du dit manifeste - sous le titre « changement de culture » (de civilisation?): « Ce choix, guidé par la raison, est la seule position responsable et réaliste pour la filière, puisqu'il ne prône pas l'abstinence tout en condamnant les abus »... Sommet de jésuitisme!... Où est le choix puisqu'il n'est question que d'une seule position responsable? Et que dire de ce déni qui ne prône pas l'abstinence alors que la première des mesures annoncées à la page précédente recommande 1 jour d'abstinence par semaine? Enfin, suprême tartufferie, tout en condamnant les abus, lesquels commencent à partir des 4 verres qu'il est recommandé de ne pas dépasser pour une occasion festive!... Je crois même que le sommet dans la tartufferie est atteint un peu avant dans ce texte évoquant le « changement de culture ». On y parle de l'« enjeu majeur d'une consommation de vin qui évolue, en moindre quantité, vers plus de qualité, pour garder tout le plaisir de la découverte et des saveurs... » Car la tartufferie réside tout simplement (benoîtement?) dans les 3 points de suspension, qui justement suspendent l'ivresse, l'éliminent du décor, du paysage des mots, sous l'alibi ô combien tartuffesque du plaisir de la découverte et des saveurs!... Jusqu'alors, les vignerons avaient fait du vin à boire (quelle banalité!). Désormais, tel un nouvel impératif catégorique (« c'est bien là que réside l'avenir de la filière »), les vignerons sont en fait sommés de faire du vin à déguster!...



Je ne peux m'empêcher de penser à ces mots si profonds de CAMUS « Mal nommer, c'est ajouter aux malheurs du monde » ...



Le vin sans l'ivresse, le vin sans la possibilité de l'ivresse (Au secours!... Baudelaire, reviens!) – c'est à dire en quelque manière le vin sans la possibilité assumée du débordement (notre estrambor provençal, celui que chante la Coupo santo), n'est-on pas confronté à un oxymore, bien plus encore qu'à un sommet de tartufferie?... A moins qu'il ne s'agisse d'une étape supplémentaire, non tant dans la reprise du pouvoir par les mères (l'ont-elles jamais perdu?), mais dans la prise du pouvoir par les mamans (les papa-poules en constituant une autre forme) – celles qui aiment tant leur chers petits qu'elles ne veulent surtout pas les voir prendre le moindre risque... D'ailleurs, ce manifeste n'est-il pas agrémenté – argumenté? (argument comme un grément?) - des 13 portraits de femmes engagées, ces 13 constituant rien de moins que le comité de rédaction du manifeste (les 13 de ce comité pouvant être rapprochées des 11 du célèbre Comité de Salut Public, pour un comité de salubrité publique?)...



Et si, au fond, cette sorte de fuite en avant par l'alccolisation maximale à grande vitesse à laquelle s'a(ban)donne une partie, croissante dit-on, de la jeunesse – toujours rebelle par excès constitutifs de pulsions de débordements, ne signifiait pas une prise de conscience de cette rupture historique du lien – considéré jusqu'alors comme intrinsèque – entre vin et ivresse, l'ivresse dès lors étant à chercher ailleurs que dans le vin puisque dans le vin elle est désormais interdite... Oui, nous assisterions bien, sous nos regards médusés et donc impuissants, à la fin programmée du lien entre vin et ivresse, c'est à dire aussi à la fin de tout un pan de la symbolique dont était – fut? (car s'en serait déjà fini?) – chargé le vin, c'est à dire in fine et tout bonnement (ce bonnement bonasse d'une banale B.A.) à la mort de la « boisson des dieux » ?... L'apanage de toujours du sombre Dionysos serait repris – rapté? - par le lumineux Apollon?... Dans ce domaine aussi, la transparence serait reine?... Diable...

Signé Bernard Grandchamp, surnommé par moi même je crois bien "largocampo" dit aussi, apparemment "Papinard"