Navalon de tentadeo

Navalon de tentadeo
Navalon de tentadero. Photo de Carmen Esteban avec sa permission

lundi 20 mai 2013

Inquiétant!


Madrid cahote de déception en déception. Certaines plutôt attendues et sans résonance particulière, au niveau de l'absence de caste, d'autres plus troublantes comme les Escolar et les Victorino. Sans parler des Juan Pedro devant un cartel trois étoiles.

 

Le flop de Talavante me désole surtout pour une raison : je sais que ma chère Condesa l'aime beaucoup et qu'il fait partie d'un cercle familial. Et vous savez comment ils sont les gitans avec la famille. Donc je pense qu'elle va le défendre bec et ongles ! Devant aller à Madrid, pour des raisons bien autres que taurines, de ce mardi jusqu'à ce vendredi, j'aurai sans doute l'occasion d'en discuter avec elle.

 

Talavante est apparemment un torero « corto » c'est à dire qu'il a réduit son répertoire à 5 ou 6 passes de base. Moi, cela ne me gêne pas lorsque l'exécution est parfaite.

 

D'abord il y eut le vent. Gênant, constant. Mais pourquoi s'obstiner à vouloir toréer dans les endroits les plus venteux ?

 

J'ai eu l'impression que pour employer une expression à la mode, Talavante s'est mis la pression, avec son clip mégalomaniaque, et ce défi auquel personne ne l'obligeait. Ensuite on m'a dit et je ne sais pas quel crédit il faut apporter à cette affirmation, qu'il n'avait jamais toréé de Victorino ni même tienté. Ceci expliquerait qu'à aucun moment il n'a semblé comprendre ses adversaires, il est vrai très décevants.

 

Ces Victorino étaient petits pour Madrid si on excepte un ou deux exemplaires, ce qui, sans être dans les secrets de Victorino, signifie peut être qu'il a essayé de privilégier la mobilité. En vain. Petits mais bien armés en général, certes !

 

Chose que je fais peu souvent, je vous livre les notes que j’ai prises :

 

« Premier toro :534 kgs, cardeno. Froid à la cape, puis compliqué et court, comme souvent. 1 grosse pique une seconde. Le toro sort seul. Puis devient soso, andarin . Talavante le torée au centre malgré le vent. 4 derechazos puis le toro se décompose.

Deuxième 530 cardeno : rien à la cape. Pique sans se livrer, andarin. Vent encore. encore au centre ! décroisé totalement. Toro cortito, escarbando. Problème de placement du torero qui n’intéresse pas le toro. Un peu de gauche un peu croisé, un certain rythme. A-t-il compris ? le toro manque de race. Troisième  Embiste plus mobile. Vent ! 3 bonnes de la gauche croisé, autre bonne série de 4, bon toro ! 4 autres bon remate. Plus court à droite longue série à gauche, remate bien !

Quatrième toro 508 kgs bon toro. Bonne série de la gauche. A droite court, s’éteint. Pourquoi toujours toréer au centre et non dans les papiers ?

Cinquième : 503 bien fait , pas mal à la cape. Trop piqué deux fois. Première série à gauche décroisé. 2 ème un peu plus croisé, . Impression qu'il ne comprend pas les victorino. Court à droite, encore ! positionnement ?mauvaises estocades

Sixième 530. Moyen au capote. Grande carioca deux fois. Le toro n’embiste pas, sans classe, andarin. Le public demande qu’on en finisse ! »

 

Deux choses de mon point de vue ressortent :

 

1)      Les toros ne sont pas sortis bons. Curieusement petits pour Madrid voire anovillados. Massacrés aux piques en général avec des cariocas de gala. La brega d’une façon générale a été lamentable !
Décastés en général. Sans mauvaises intentions flagrantes. Reste que les Victorino, il faut leur monter dessus, les réduire par le bas en se croisant sinon, ils font ce qu'ils veulent. Ce fut bien le cas.

2)      Talavante a paru écrasé, mais en même temps comme absent. Jamais croisé, toréant à mi hauteur, "pico » et « fuera de cacho » le plus souvent. Aucune inspiration ni à la cape ni à la muleta. Courtissime. S’est très connement obstiné à toréer au centre . Pourquoi ?N’a rien fait de ce qui est nécessaire avec les Victorino, ce qui peut laisser planer un soupçon sur la vraie qualité des toros. De là à les voir bons !!!!!!
 

 

On passe tout de même un peu tout au cher Victorino, même quand il sort une mauvaise corrida, ce qui de mon point de vue fut le cas. A force tout ceci va finir par friser le ridicule, de la même veine que tout rejeter qui soit Domecq like !

Inquiétant !

mercredi 15 mai 2013

Au risque de me faire lyncher


Je regarde tous les soirs les corridas de Madrid. Ce soir, peut être pas.



Que dire, sur l'écran, il est vrai qu'une grande partie de l'émotion disparaît ou plutôt cette vibration, cette respiration rauque des arènes et plus particulièrement, celles de Madrid.



Madrid sort des toros de Madrid en cherchant les plus grands les plus lourds, les plus armés. Cette tendance mortifère a fait passer à la trappe des encastes purs, petits dans le type ou avec peu de tête, mais terriblement batailleurs, au profit d'une uniformisation de peu d'intérêt.



Toutes les corridas que j'ai vues jusqu'alors à Madrid depuis vendredi sont sorties mal et décastées, je dis bien toutes, et parfois avec du danger. Ceci étant mon opinion.



Discutant avec un ami, je lui dis que je n'avais pas trouvé la corrida des Escolar de Madrid bonne. « Certes on ne s'ennuie pas comme avec les Puerto de San Lorenzo », lui ai je dit, « mais me semble t'il, certains sinon tous, ces Escolar manquaient de caste et de classe ». A mon avis, il y avait la beauté des animaux, leurs têtes terribles, mais semble t'il c'est ce qu'il faut à Madrid. Que n'avais je pas dit !



Le monde taurin est étrange, il semble condamné à des attitudes extrêmes : tout le « Domecq like » est à chier, « il n'y a pas de salut », comme m'a dit un ami aficionado en le regrettant, « hors de l'Escolar ou du Raso del Portillo ou du Cuadri ».



J'ai déjà dit aussi, au risque de faire hurler que les interminables suertes de piques en imposant au toro de partir de très loin sur le picador ne me paraissaient pas forcément « taurines». Il me semble qu'il conviendrait d'abord de tester la bravoure de l'animal sur une première pique, sans le saigner, et ensuite essayer de le présenter de plus loin. L'autre avantage me semble-t'il est qu'on risque moins « d’abîmer » le toro sur la forteresse volante foreuse.



Je suis conscient de la beauté d'une bonne suerte de piques, encore faut il que le toro soit brave, le picador bon, et que le torero ne veuille pas tuer le toro. Trois conditions qui ne sont pas si simples à réunir. De plus, me semble-t'il aussi, enivré par la charge du toro, le public est aux anges, oublie qu'on le prend ce toro, sur le ventre du cheval, qu'il y a carioca aussi et que la pique n'est pas réellement bien placée.



A Madrid, en tous cas le bilan est bien maigre aussi bien du coté des hommes que des toros, mais peut-t'on vraiment les en blâmer, je parle des hommes, avec le matériel qu'ils ont eu ? Je sais bien qu'il est normal que certaines corridas ne soient pas bonnes, mais toutes, avec le même symptôme de manque de caste même à des degrés variables, c'est très inquiétant.

lundi 13 mai 2013

Adieu, TORERO


Olivier Deck vient de me faire parvenir un exemplaire de son nouveau livre chez le diabolique Vauvert. En fait, je pense qu'il ne m'en voudra pas de révéler qu'il m'avait fait lire ce texte il y a quelques mois, voire années, et que je l'avais beaucoup aimé.



Il s'agit d'un format pratiquement impossible à éditer en solo, selon les canons actuels de l'édition: il fait seulement 80 pages petit format et marges conséquentes, trop long pour une nouvelle, trop court pour un roman.



C'est un beau texte, d'un seul jet, sans coupure de chapitre, un drame rapide. Jamais la tension ne retombe. Pourtant c'est toujours cette écriture sereine, sensuelle et riche, si caractéristique de l'auteur abouti qu'il est.



Nous sommes donc à la fin de la bataille de l'Ebre. Franco avait voulu couper Valence de Barcelone,
fort de ses succès en Aragon, après la bataille horrible de Teruel. Les républicains avaient réussi à reconstituer une armée en ayant recours à la conscription des dernières classes disponibles. Ils avaient contre-attaqué, dans une manœuvre d'une grande audace, qui avait imposé de faire traverser l'Ebre à toute une armée.



Comme toujours, les républicains qui n'avaient connu que des défaites tragiques, exception faite de Madrid, avaient avancé avec succès. Cette armée savait avancer mais pas garder ses positions : trop peu d'officiers compétents, de sous officiers, de logisticiens, bref tout ce qui fait la force d'une armée. Très vite Franco avait réagi, fort d'une supériorité accablante de l’artillerie, des blindés, et surtout de son aviation. Les armes n'arrivaient plus aux républicains.



Negrin, le Président du Gouvernement pensait qu'il fallait toujours résister et se battre et que bientôt un conflit salvateur éclaterait qui sauverait la République. Mais tous les politiques républicains savaient bien que la cause était entendue, et ce, depuis la chute des provinces du Nord en 1937 donc.



Dans ce contexte de misère, de faim, de défaites les désertions se multipliaient car bien souvent, on n'avait le choix qu'entre être écrasés sous les bombes et les blindés ou tenter de fuir.



On peut supposer que les héros de « Adieu, Torero » faisaient partie de ces malheureux. Comme beaucoup, il ignoraient comment ils avaient vraiment atterri ici : l'un apprenti torero que la guerre a empêché d'aller au bout de ses rêves, l’autre qui est parti via les Brigades par fanfaronnade pour plaire à sa belle. Bien loin, en tous cas d'un idéal antifasciste.



Deux destins improbables, deux esprits simples unis pour quelques heures par la guerre. L'occasion pour Olivier Deck d'aborder, avec ses manières, toujours tolérantes et qui jamais n'imposent, les thèmes de la guerre, de l'écriture, du destin aussi.



J'en ai déjà parlé, et lui et moi en avons aussi discuté, chez Olivier Deck, l'homme manque de clarté et de résolution. Il se laisse emporter par des passions qui peuvent le rendre admirable ou veule ou même très con. Mais d'une certaine façon il subit son destin. La femme est un point fixe, une amarre. Elle est en général forte, a besoin de savoir pourquoi elle fait les choses et régit la vie des hommes. Ainsi ses « héros » sont-ils fragiles, ballottés par une vie qui les dépasse. Eux font les choses sans vraiment savoir pourquoi.



Il faut lire ce splendide petit livre inclassable, le relire aussi pour non seulement la beauté de l'écriture mais aussi cette sensation que nous avons de nous enrichir, au gré des mots et d’être emportés, mine de rien, ai je envie d'écrire, dans un monde qui nous absorbe totalement, celui d'Olivier Deck.



dimanche 5 mai 2013

Antonio de Ramena (2): quelques précurseurs français à Madagascar


Donc, Diego Suarez, connue plutôt par les malgaches aujourd'hui sous le nom de Antsiranana, se situe à l'extrême pointe Nord de Madagascar, au fond d'une vaste baie parfaitement protégée. Ce site privilégié, à l'intersection du Canal du Mozambique et de l'Océan Indien était jugé d'une importance stratégique extrême, surtout dans le climat de chamailleries qui avait opposé les anglais aux français dans ce coin de mer. Les français y avaient construit un port militaire important, nommé Diego Suarez. Aujourd'hui on me dit que le port et les réparations de navires de moyen tonnage subsistent, en grande partie à cause du savoir faire des malgaches en matière de chaudronnerie, mais aussi car les salaires des ouvriers sont très bas . Le salaire moyen reste aux alentours de 30 euros mensuels, et on ne s'embarrasse pas vraiment de charges sociales.



Les vestiges plus ou moins bien conservés de cette présence importante sont omniprésents. L’Hôtel de la Marine, initialement Hôtel des Mines, que j'ai déjà évoqué, lourd d'une histoire coloniale opulente et élégante, dont les ruines sont empreintes d'une nostalgie inexplicable, que nous n'avions ressentie nulle part aussi fort.



Un kiosque à musique jouxte la ruine, de la même époque et construit par le même « mécène » chercheur d'or milliardaire. Lui est à peu près intact, le kiosque à musique donc, et on imagine ici les concerts donnés par la musique de la Marine, les femmes en crinoline voletant doucement au gré de l’alizé.



Aujourd’hui ce canal du Mozambique est toujours d'une grande importance, mais surtout en raison d'importantes réserves supposées de pétrole et de gaz naturel. J'ai évoqué ce sujet, pour ceux que cela intéresserait. On rappelle tout de même, pour le plaisir en partie car c'est toujours un étonnement pour moi, que Madagascar, du Nord au Sud fait pratiquement 1500 km et est vaste comme la France et le Bénélux réunis. C'est un gros caillou. Jusqu'alors, nous n'étions jamais allés à Diego, et n'avons toujours pas été non plus dans le Sud, trop difficile d'accès, encore aujourd'hui, au moins pour des voyageurs peu aventureux tels que nous et appréciant un certain confort. En tous cas, à Antsiranana, le kiosque du fastueux chercheur d'or semble attendre quelque fanfare militaire.



Et ce fabuleux et généreux chercheur d'or, Alphonse Mortages vaut le détour. Il est né dans le Sud
Ouest de la France en 1866. On dit qu'il avait un physique hors du commun, en clair c'était quelque chose comme un géant. Je me méfie toutefois un peu, car si cette affirmation provient des malgaches qui ne sont pas particulièrement grands, il faudra ramener l'appréciation à un costaud. Peu attiré par les études, il se fait enrôler comme mousse sur un bateau, car son désir était « d'être marin ». Il sera donc marin, sur des voiliers puis sur les premiers bateaux à vapeur.



Il connaît pour la première fois Diego en 1897, alors qu'il est chef de cabine. Probablement sous le charme de Diego, en 1898 il demande et obtient son débarquement. Utilisant son expérience de chef de cabine, il est d'abord gérant d'un établissement de la ville basse puis s 'installe dans l'avenue principale de Diego, la rue Colbert.



Probablement, cette vie ne lui convenait t'elle pas, alors il alla à Nosy Be pour ravitailler la flotte russe qui y fit escale lors du conflit russo japonais. Malheureusement, voulant rapatrier son magot à Diego, il perd sa cargaison dans le naufrage du petit voilier qu'il avait affrété.



Ruiné, il part dans la forêt récolter la sève des arbres à caoutchouc. C'est là qu'il commence à embaucher deux prospecteurs pour rechercher de l'or. Ces deux prospecteurs trouvent de l'or dans la région d'Ambakirano, près d'Ambolibe. Remarquons qu'en 2012, l'exploitation aurifère a été relancée dans cette même région et semble t'il des israéliens s'intéressent particulièrement à ces gisements.



Donc revenons à notre Alphonse Mortages et ses orpailleurs retenus par deux vazahas vindicatifs. Notre vaillant aventurier régla le problème semble t'il avec l'aide d'une Winchester. Ceci lui permit de délimiter un territoire de 30 km de long sur 6 de large, toujours non loin 'Ambolibe. L'exploitation à grande échelle commence en 1906 lorsqu'il découvre le « mamelon miraculeux » dont il extraira du quartz aurifère plus de 80 kgs d'or en deux jours.



Il s'en suit une période glorieuse, avec en particulier la descente triomphale de la rue Colbert, en chaise à porteur, entre ses charges d'or. C'est à son initiative donc, qu'est construit l’Hôtel dit des Mines, et sur le terrain jouxtant l’hôtel, le fameux kiosque à musique. Malheureusement, l'homme n'était pas un fin gestionnaire et des revers de fortune le conduisirent à céder son hôtel à la Marine Française, d'où la nouvelle appellation d’Hôtel de la Marine, lui même par la suite cédé à la Marine Malgache, pour tomber en ruines définitives.



Bien avant ce flamboyant vazaha, un autre vazaha natif d'Auch s'était illustré : il s'agit du robuste et par ailleurs très ingénieux sieur Laborde. Né à Auch au début du XIXèm e siècle, en 1805.



Bien que l'ayant précédé, sa trajectoire fait penser à celle de Mortages : l'appel du large, dans le cas de Jean Laborde les comptoirs des Indes. Un début de vie aventureux, un naufrage sur les cotes malgaches. L'homme, peu instruit, est un ferronnier forgeron très adroit. Pour payer son sauvetage, il réalise un lot de fusils que son bienfaiteur avait promis à la reine, et se fait ainsi remarquer.



Sur cette lancée, il créa une industrie de l'acier à Mantasoa, non loin de Tananarivo, arme la reine, mais aussi fait construire le fameux palais surplombant Tana,



Il sut se rendre indispensable aux yeux de la reine Ranavolana Première, et ce au propre comme au figuré. Jean Laborde la côtoie, c'est déjà pour l'époque une femme mure, elle est née en 1788, mais semble t'il dotée d'un robuste appétit sexuel. Notre gersois devient « aussi » l'amant de Madame. Il évoque souvent la « corvée royale ». Elle avait tout de même pratiquement 20 ans de plus que lui.



Jean Laborde fut un industriel compétent voire génial, il créa donc de toutes pièces une industrie métallurgique et chimique et se distingua aussi comme un bâtisseur talentueux. Mais dès 1835, la terrible reine interdit aux malgaches de pratiquer le christianisme et chasse en 1936 les missionnaires. En clair, les européens sont plutôt persécutés et Laborde lui s'en sort, car, on l'a vu, indispensable à tous points de vue à la reine.



Celle ci peut se comporter de façon sanguinaire. A tel point, qu'en 1857 Laborde monte un complot contre elle, en accord avec un fils de la reine. Le complot déjoué, la vie de Laborde fut épargnée, et plus tard il put revenir à Madagascar pour y mourir.




Aujourd'hui encore, n'importe quel malgache, érudit ou homme de la rue le plus banal, sait vous parler de Jean Laborde.

Mais à part ces précurseurs comment les français étaient t'ils arrivés en masse à Diego Suarez ? La colonisation française assez intense n'avait pas fait totalement oublier la perte de l'Alsace et de la Lorraine en 1871, mais elle compensa au moins partiellement, l'humiliation. Les grandes puissances coloniales, France, Angleterre, Allemagne se partagent en particulier l'Afrique, mais ceci ne va pas sans crispations sérieuses : Fachoda entre la France et la Grande Bretagne, les crises marocaines de Tanger et d'Agadir entre la France et l'Allemagne.

 
A suivre

L'article traitant des richesses de Madagascar et de leur pillage, dans le libellé Madagascar 2012, sur ce même bloghttp://adioschulo.blogspot.fr/2012/08/un-pays-qui-coule-4_30.html