Navalon de tentadeo

Navalon de tentadeo
Navalon de tentadero. Photo de Carmen Esteban avec sa permission

mercredi 18 avril 2012

La faute aux jeunes au chômage en Espagne par mon ami Angel


Mon cher Angel, mon « hermanito de las Ventas »m’a permis de traduire ce texte publié récemment dans son blog. http://latrincheradeparacuellos.blogspot.fr/

Il nous avait enchanté avec son récit de sa semaine dans un club de remise en forme http://adioschulo.blogspot.fr/search/label/un%20lecteur%20%C3%A9crit

Le Roi Don Juan Carlos a longtemps joui d’un respect et d’une estime infinis en Espagne, car on pense qu’il sut mener la Transition à bien et restaurer la démocratie en Espagne.

Jusqu’alors, la presse évitait toute critique.

Depuis quelques temps, elle commence à s’intéresser à l’immense fortune qu’il a accumulée, de plus, un de ses gendres, le champion de handball, et qu’on a mis à l’abri dans une antenne de la «  Telefonica » aux Etats Unis, marié à la cadette, plutôt jolie, pas l’autre qui ressemble à mon boxer, s’est mis dans de sales draps d’indélicatesses financières, c'est un euphémisme .

Angel joue surtout très finement avec le 14 Avril 931.

Que aprovechen !







De l’accident dont a été victime D. Juan Carlos au Botswana le 14 Avril (curieux ) alors qu’il participait à un Safari d’éléphants, les responsables sont les jeunes au chômage. On ne doit pas oublier que lors de son allocution télévisée de Noel le monarque a déclaré "....qu'il ne dormait pas la nuit en pensant aux jeunes au chômage".

L’accident s’est produit à l’aube quand il trébucha sur une marche d’escalier et comme je n’ai pas mauvais esprit, j’imagine que sa majesté était réveillée faisant les 100 pas dans la chambre du bungalow du complexe résidentiel de luxe (on a calculé que tuer un éléphant vaut quelques 35 000 euros), pensant et repensant aux jeunes au chômage en Espagne.

Les medias qui ont si mauvais esprit, pas comme moi, ont aussitôt dit que ceci ou cela, que le gouvernement n’avait pas été informé, que cela avait été payé par des entrepreneurs, etc, etc, mais la seule chose qui soit certaine est que sa majesté perd le sommeil en pensant aux jeunes, à la prime de risque ( la prime de risque fait allusion au niveau d’intérêt que doit payer l’Espagne pour sa dette, note du traducteur), à son petit fils Froilan, blessé à un pied alors qu’il chassait, ( en fait la version officielle dit que l’enfant de 13 ans  jouait avec son père avec une arme de petit calibre et s’est tiré dans le pied, note du traducteur) nous ne savons pas si le gamin chassait aussi des éléphants comme son grand père, bien que je suppose que non,  car l’accident s’est produit en Espagne et ici nous n’avons pas d’éléphants, mais peut être des outardes, comme il advint à l’oncle de D.Juan Carlos, D.Alfonso le 14 Avril de l’an 1931, qui se blessa gravement avec la crosse d’un fusil, alors qu’il chassait des outardes depuis un petit avion. (j’ignorais cette histoire, note du traducteur) !

Dès lors le 14 Avril de l’an 1931 pour les Bourbons est un jour fatidique et moi, à leur place, tous les 14 Avril, je resterais à la maison et même mieux au lit. ( le 14 Avril 1931 est surtout une date fatidique pour les Bourbons  car ce fut la proclamation de la Seconde République Espagnole et le retrait du roi Alphonse XIII, grand père de Juan Carlos, note du traducteur).

Mais allons au «  turron » comme disent les « castizos ». Le roi va en safari d’éléphants, parce que la nuit il ne dort pas à cause du chômage en général et du juvénile en particulier, de la prime de risque, des restrictions qui s’annoncent en matières de santé et d’éducation, des restrictions déjà en vigueur et ainsi pour pouvoir récupérer de tant d’insomnies et de tant de méditations, il va balancer quatre coups  de fusil aux éléphants, qui nous le savons tous sont des pachydermes  capables d’une vitesse modérée, nous savons aussi, qu’au niveau des  jambes son altesse, n’est pas très performante  bien qu’elle  soit un grand sportif et comme les éléphants sont assez volumineux, c’est mieux, car je pense qu’à son âge, la vue non plus n’est pas au mieux.

Ainsi la faute  incombe au jeunes au chômage et nous devons donner du travail à ces jeunes et, ainsi,  nous éviterons que sa majesté aille en Safari et surtout qu’elle se lève la nuit.

mardi 10 avril 2012

Le révisionnisme espagnol (2)


Pour ceux que cela intéresse cet article fait suite à « le révisionnisme espagnol (1) », que l’on peut trouver à http://adioschulo.blogspot.fr/search/label/saints%20et%20maudits



Il est tout à fait évident que Vatican II, ainsi que les ouvertures prodiguées par  JEAN XXXIII et PAULVI, marquaient de façon très nette, une certaine distanciation de l’Eglise par rapport à la mythologie de la « croisade de Franco », mais également du régime lui-même. L’Eglise commençait à s’interroger sur le bien-fondé de son soutien à la dite « croisade », et les religieux, autres que la hiérarchie, surtout les jeunes, adoptaient des postures contraires à celles de vieux hiérarques, souvent eux-mêmes membres actifs du pestilentiel « national-catholicisme », qui naquit dès l’été 1936.

Ce point mérite un développement particulier. En 1967, afin d’améliorer les relations entre les différentes couches du clergé, la hiérarchie avait autorisé la tenue de synodes religieux pour que s’expriment  le mécontentement et les pétitions pour des réformes urgentes. Le pas le plus audacieux vers la restauration de l’unité et l’harmonie dans l’Eglise fut franchi en 1971, quand se réunit  à Madrid une très grande assemblée de prélats et de représentants de toutes les sections du clergé séculier et une petite partie du clergé régulier.

Ainsi sur 15449 religieux consultés, ceux de moins de 30 ans optaient à 47,2 pour cent pour le socialisme, alors que les plus de 64 ans représentaient 3,9 pour cent. Ni le communisme ni l’anarchie ne faisaient recette, les mouvements ouvriers recueillaient 15,3 pour cent de la catégorie <30 ans, et 9,7 des plus de 64 ans. La monarchie elle recueillait 3,6 pour cent des < 30 ans et 51,2 pour cent des plus de 64 ans,

Le problème de l’Eglise espagnole était une claire divergence d’opinion entre le clergé séculier jeune et les anciens. De plus, restaient encore en tête de la hiérarchie des religieux plus que compromise dans le « national-catholicisme ». Même si aucune réforme ne fut adoptée, on plaida pour la séparation de l’Eglise et de l’Etat, l’expression de pleins droits civils et d’un système politique  de « libre représentation ».  Mais de façon encore plus significative, il y eut une proposition de désapprobation du rôle de l’Eglise dans la « croisade » de 1936 à 1939 qui recueillit la majorité des votes, mais pas les deux tiers nécessaires pour figurer dans le compte rendu final. Cette proposition se terminait ainsi :  «  Nous devons reconnaître ceci humblement et demander pardon pour le fait que nous n’avons pas agi au moment opportun comme de véritables « ministres de réconciliation » au milieu de notre peuple divisé par une guerre entre frères ».

Mais aussi, cette Eglise voulait contester l’exorbitant privilège accordé à Franco, aux beaux jours du « national-catholicisme » de procéder à la nomination des évêques.

Monseigneur Taracon symbolisait cette nouvelle posture de l’Eglise, même si, en fait, il ne revient jamais réellement, sur la légitimité de l’insurrection franquiste. Il fut conspué lors des obsèques de Carrero Blanco, que l’ETA avait assassiné, en 1973 aux cris de « Tarancon, al paredon », ce qui signifie :  « Tarancon, au poteau d’exécution ».

On convient en effet que l’Eglise eut un rôle important dans le processus de transition, au grand dam du « bunker ». Cette même Eglise qui avait fourni, à partir de 1933 la masse des militants de la CEDA, se sentant menacés à la fois par les réformes de la seconde République voulant laïciser l’Etat et dans de modestes propriétés agraires, que l’on pensait menacées par la réforme agraire. Ces petits propriétaires catholiques du centre de l’Espagne, devraient fournir les rangs des troupes franquistes métropolitaines. Indépendamment évidement des troupes des intégristes carlistes, les fameux « requetés ».

Dans ce contexte, et sachant aussi  que Tarancon avait beaucoup œuvré en sa faveur, le fameux  « indulto » de la Transition peut se comprendre et favorisa, comme conséquence collatérale,  la thèse de la responsabilité partagée mais également, de façon plus perverse, celle d’une manière de parité dans le nombre de victimes de la Guerre Civile, qui étayait le discours des historiens hagiographes  de Franco,  occultant tout à fait les victimes principalement dans les années post 1939 jusqu’à 1945, dans la phase de répression la plus active et favorisée par  la guerre,  qui vit un déchaînement invraisemblable et finalement, incompréhensible, de violence et de « règlements » de comptes.

Et l’un des « secrets » de la durée de Franco, est que, par ailleurs, totalement dénué de culture ou d’esprit critique, obsédé par sa propre sauvegarde, qui se substituait à toute idéologie, si on excepte sa haine antimaçonnique ou anticommuniste, que par ailleurs il confondait de façon parfaitement infantile, il ne considéra jamais que la guerre fût terminée.  Il portait de façon extrêmement efficace la conviction absurde  du clivage entre les bons et les mauvais espagnols.

Efficace, pourquoi ? Elle servait des intérêts parfois contradictoires, dans son camp, et lui qui ne doutait jamais de la fragilité de l’homme devant certains arguments sonnants et  trébuchants sut parfaitement assurer sa propre survie. Ainsi, le sens de ses différents gouvernements  fut de ménager chacun en son moment l’un des trois piliers du franquisme, à savoir : la phalange, l’église ou l’armée toujours omniprésente.

Ce clivage forcené entre les « bons » et les « mauvais » espagnols était simplement une conséquence de la certitude pour Franco que la guerre continuait.

La fin du règne de Franco, pour simplifier à partir de 1970 fut à bien des égards pathétique. On fusillait encore ou envoyait au « garrot vil » histoire de signifier que rien ne changeait. Même si de plus en plus les oppositions prenaient corps que ce soit dans les universités ou les usines, et ce malgré les « syndicats verticaux » phalangistes.

Les générations se suivaient et les fils de ceux qui avaient connu la guerre n’avaient pas toujours les mêmes certitudes. Bientôt les « petits fils » allaient prendre la succession avec d’autres interrogations et certainement d’autres exigences de vérité.

A la mort de Franco, les universitaires, historiens et sociologues  allaient pouvoir entreprendre un travail de fond, sous forme de d’études monographiques, au niveau de chaque Communidad. Il fallut tout de même attendre d’une part que la plupart des archives espagnoles puissent être accédées, au moins ce qui en restait, quand elles n’avaient pas été systématiquement détruites lors de la Transition ou après.

L’ouverture de certaines archivés, surtout les russes après la chute du mur de Berlin, mais aussi les allemandes permirent également de faire des progrès considérables dans la compréhension de cette Guerre.

On dut se résoudre à admettre que les chiffres du franquisme, voire même ses narrations de l’Histoire et ses mythes étaient basés sur des mensonges d’Etat qui pourtant ont la peau dure.



A suivre