Avant toute chose, merci à « av de Isa » de s'être joint au débat.
Et pour répondre aux 3, Maja Lola, Xavier et lui même, me rendant compte que cela, une nouvelle fois, sera peut être un peu long je n'écris pas le message au fil du commentaire.
Tout d'abord une précision : le dernier post était donc un « adieu aux armes » des commentaires critiques du Dédé, fatigué de ses pirouettes, (lire ses deux derniers éditos) qui s'il en était besoin démontrent son « opportunisme ». Pour cela il me fallait bien essayer de comprendre son fonctionnement et l'articulation de son discours. Il épouse maintenant toutes les thèses de la « aula de la tauromaquia » de la CEU, qui valait la peine d'une « étude », je parle de la CEU et de son positionnement politique, qui éclaire aussi celui du Dédé. C'est chose faite.
Commençons par le début, mon Larousse, ne fait pas de distinction entre « laïc » et « laïque ». Les deux concernent un individu qui n'est pas « religieux », au sens par exemple de prêtre, abbé, moine, imam, pape, pope, évêque etc...........Ainsi des adeptes croyants adeptes et pratiquants qui ne font pas partie des « professionnels » tels que cités, directement soumis à l'autorité de leur hiérarchie, sont des laïcs ou laïques. Aussi bien la ACdP que l'Opus et bien d'autres s 'appuient sur des laïques, en charge de diffuser la bonne parole de leur Église. Elles ont de plus la particularité d'une stratégie de « conquête ». Un état laïque est tout simplement un état qui respecte la séparation de ou des Églises et de l’État, principe fondateur de « notre » république.
La vérité, chère Maja, est que le catholicisme espagnol via sa hiérarchie surtout, est un cas très particulier, qui n'a jamais admis la séparation de l'Eglise et de l'Etat, et s'oppose encore et plus que jamais avec les papes Jean Paul et Benoit à ce qu'ils nomment la « laïcisation de l'Etat », tu sais cette terre ravagée comme une « vigne après le passage des sangliers ». Soit dit, entre parenthèses, Zapatero a participé à ce que l’Église reçoive plus d'argent de l’État que jusque et y compris sous Aznar. L'épisode Tarancon chez les religieux et Tacite chez ADcP sont oubliés aujourd'hui, avec Vatican II, dans une stratégie de reconquête, affirmée par le nouveau et récent Président de la CEU, après les épisodes flous, pour le moins, du Coronel de Palma et de Dagnino.
On feint surtout de confondre « anticléricalisme » et « laïcité » qui, de mon point de vue n'ont rien à voir. On sait l'interprétation qui avait été faite du « Espana ha dejado de ser catolica » de Azana, image extraite d'un discours fleuve devant las Cortes d'une incroyable hauteur. On peut juger l'expression agressive inutilement même, alors qu'il parlait de l’État espagnol, qu'il voulait laïque, sur le modèle de la République française qu'il admirait, et qu'il voulait rendre au peuple. Cette phrase a été instrumentalisée afin de regrouper les catholiques au sein du CEDA de Gil Robles. La tentative de réforme agraire, qui n'était pas, non plus une nouveauté, ayant elle même été utilisée pour inquiéter les petits propriétaires agricoles nullement visés et majoritairement catholiques. Ceci servit entre autres choses à nourrir les troupes du franquisme.
Maintenant, pour répondre à ta question sur les élites de l'ADcP, et compte tenu du désir du nouveau Président de la CEU de revenir à des fondamentaux de Angel Herrera Oria, je me contente de citer ce dernier : « En un sentido social, la levadura son las minorias. La multitud es masa » ou « Toda idea nueva, para triunfar socialmente, tiene que encarnarse en minorias o grupos de selectos » ou « Es mision de la Iglesia de formar rectamente la conciencia de las clases altas ». En tous cas, c'est au moins de la démocratie à l'envers, mais a bien le mérite d'être clair.
Cas toujours particulier, l'anticléricalisme n'est pas une nouveauté en Espagne, et de plus, les catholiques pratiquants sont répartis de façon très hétérogène selon les provinces. Ce dernier phénomène a toujours existé également. Si je suis partisan d'un État « laïque », je ne me sens pas le moins du monde anti clérical, à condition que chacun reste à sa place. Athée il m'arrive d'envier certains croyants pratiquants que je connais ou côtoie.
Bien sûr, l'anticléricalisme s'est exprimé de façon ignoble au tout début de la Guerre d'Espagne, et ce, dans les rangs républicains. On peut toujours essayer « d'expliquer », d'associer ces horreurs au fait que l’Église, via sa hiérarchie, incarnait la soumission au pouvoir et l'allégeance aux puissants, à la totale désorganisation qui régnait dans les rangs des républicains. Il n'en reste pas moins que les républicains sont parvenus à faire cesser ces horreurs qui desservirent tant leur cause aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur. Là l'anticléricalisme était réellement l’expression d'une haine envers les membres du clergé. Mais les crimes des républicains sont scrupuleusement recensés et lorsque les historiens y compris classés anti franquistes évoquent ces faits , c'est sans la moindre concession, idem d'ailleurs pour l'ignoble Paracuellos. Les franquistes eux sont toujours restés dans la négation, même la plus grossière que ce soit pour leurs horreurs pendant la guerre et aussi après, mais cela, aussi, tu le sais fort bien.
Quand nos papes de l'après Vatican II béatifient en masse leurs victimes de l'oppression des « rojos » ils oublient curieusement le clergé basque que Franco commença à châtier, pour, à la demande expresse du Vatican cesser les exécutions, il est vrai bien moins nombreuses qu'en terre républicaine. Comment, pour certains espagnols ne pas y voir une certaine provocation, alors que tous rechignent ou s'indignent du Devoir de Mémoire ?
Je n'oublie pas non plus, qu'avant Vatican II, la contrepartie des largesses de Franco envers l’Église était qu'il puisse nommer les évêques, prérogatives qui fut aussi, contestée par Tarancon.
Enfin, Maja, je suis de ceux qui pensent que la vocation de l'école laïque, de la République est aussi de diffuser des valeurs. En ce qui me concerne, « Liberté, Égalité, Fraternité » me suffit amplement, et ne serait pas je pense désavouée par votre Jésus Christ, pour lequel j'ai plutôt de la sympathie. C'est la raison pour laquelle, le démantèlement consciencieux de l’École Publique, la mienne, par mon État, est une vraie souffrance, et Parent d’ élève actif, je le mesure chaque jour. Hélas !
16 commentaires:
Merci pour ton texte toujours riche et passionnant Chulo.
Ne revenons pas sur la période de la guerre civile et l'église : tu l'as souvent évoquée et développée.
De plus, ce particularisme de l'église espagnole va forcément s'estomper avec les générations qui nous succèderont. Mais notre génération, celle qui a grandi sous les franquisme ou sous l'immédiat post-franquisme, vit encore ces contradictions et ces "névroses" (n'ayons pas peur des mots) envers l'institution catholique et ses appareils (dont les excès, ambitions et soifs de pouvoir sont à dénoncer).
Pour autant, cette foi et ces valeurs chrétiennes ne sont pas à mettre en balance ou être opposées aux valeurs républicaines dont la France est le modèle. Je précise qu'il n'est nullement dans mes intentions de vouloir opposer l'éducation laïque et l'éducation catholique. Bien au contraire. J'insiste tout simplement sur la liberté qui doit être donnée au choix du type d'enseignement.
Pas d'opposition mais une possible complémentarité dans la tolérance et le respect, certes chacune à sa place.
Et si je réagis parfois à des commentaires visant à montrer du doigt l'enseignement privé catholique soit avec acrimonie, soit avec dérision, ce qui me fait réagir n'est pas tant la mise à l'index du confessionnel que la révélation par là-même du fait que l'Etat laïque français ne soit pas toujours à même de pourvoir à l'éducation de ses enfants selon la belle devise "liberté, égalité, fraternité" de l'école républicaine. Mon souhait étant que les deux "structures" d'enseignement perdurent et soient respectées, mais pas au détriment de l'école laïque (ce "démantèlement consciencieux de l'école publique" que du dénonces) ni au choix du confessionnel comme une alternative "par défaut" aux manquements de la précédente.
On ne peut que s'entendre entre gens "de bonne volonté"!
Merci à toi encore une fois.
Je me permets de pointer le bout du nez dans ce débat, car le sujet me touche.
L'effondrement de l'école républicaine et laïque, son démantèlement, est une volonté réelle, pleine et entière, afin de renforcer un enseignement à deux niveaux. Ne plus donner de moyens à l'école publique, c'est pousser les familles qui le peuvent, à partir vers les stuctures privées, et laisser les publiques à ceux qui ne le peuvent pas. Une sorte d'élitisme se met en place, et plus dangeureux encore, un communautarisme renforcé. L'exemple est flagrant avec la soit-disant intégration des enfants handicapés dans le milieu scolaire "ordinaire". Très bien, mais quels moyens sont donnés ? Il est normal qu'une famille souhaite donner le plus possible de "normalité" à son enfant, mais à quel prix ? Car les structures d'enseignements n'ont pas les moyens financiers et humains pour aider les personnes handicapées (je passe volontairement les instits réfractaires au sujet, la c'est de la connerie en barre dans leur esprit). Du coup, les familles se tournent vers l'enseignement privé par défaut. Et parallèlement, l'Etat se désangage du secteur médico-social, et ainsi à terme, peut espérer diminuer les structures d'accueils spécialisées.
Mais ce qui m'attriste, c'est que le désangagement de l'Etat ne date pas de la seule droite au pouvoir, souvenons nous de 84, et qu'en 96 (c'était qui en france le ministre en 96 ?), lors d'un congrès des éducation nationales européennes, les ministres concernés se sont mis d'accord pour entamer une baisse de l'enseignement d'Etat. Je crois, mais je n'en suis pas certain n'ayant pas mes notes sous les yeux, que cela a été repris par un rapport de l'ocde, et que cela traîne quelque part sur le net. A vérifier tout de même quant à la source, sachant que le fond est certain.
Quant à confondre laïcité et anticléricalisme, on remarquera que ceci est mis en avant par les seuls adversaires de la laïcité. Qui la aussi ne sont pas que de droite ou d'extrême droite. Sur ce point le débat actuel sur le sujet dicté par la fille de qui on sait, est une véritable honte. Et je suis écoeuré que la gauche ne remette pas les pendules à l'heure sur ce qu'est véritablement la laïcité. Il est vrai que la patronne du ps est favorable à l'ouverture des piscine municiaples au femmes le vendredi, qu'elle voit d'un oeil assez favorable le port de signes religieux dans les écoles, tout comme d'autres candidats aux primaires socialistes. A ceci ajouté des écolos en mal de repentance colonisiatrices, qui font souvent référence à des dates religieuses, comme le noël à ma mère, qui il y a 2 ans je crois, datait un accord entre eux (pour une fois qu'ils ne se bouffaient pas le nez), en disant qu'en ce jour avant pâques, et tralala... sans oublier que la aussi, leur chèfe, sort de la joc. Elle dit que c'était des copines qui l'ont emmené, mais bon, j'avais des copains aux jeunesses communistes à 15 ans, ce n'est pas pour autant que je les y ai suivi car cela ne me correspondait. Bref, excusez moi d'être long et peut être confus dans le propos. Mais le laïc et le laïque ne sont pas du tout les mêmes personnes, la laïcité est sans cesse attaquée et bafouée, et jamais réellement appliquée. La preuve, le calendrier grégorien n'a jamais été abandonné. Et ne croyez pas que je sois un athée virulent, je suis agnostique. Je sais, ce n'est pas bien de chercher avant d'avoir un avis ferme et définitfi, mais c'est ainsi, cel a m'est difficile et d'autant sur le sujet de l'après la vie.
av d'Isa
Av d'Isa,
vous vous doutez bien que je souscris pratiquement totalement à ce que vous dites. Même, si, je suis tétu, moi aussi, pour la Larousse, laic et laique sont les mêmes mots, la laicité étant le caractère laique. Passons.
pour le reste, j'ai les mêmes non pas, inquiétudes mais certides que vous au sujet de la destruction programmée de l'Ecole Publique. On a déjà en 10 ans à peu près complétement démantibulé le RASED qui pouvait être un formidable outil de détection et de prise en charge des enfants en difficulté scolaire, qui de plus, assez souvent, sont des enfants en souffrance sociale.
on nous casse les oreilles avec la prise en charge personnalisée des enfants en difficulté, foutaise, il n'y a ni budget ni structure.
la chasse aux immigrés et aux fonctionnaires est ouverte, place aux officines privées.
De plus, c'est un sujet, l'éducation, qui parle moins au cortex que l'insécurité et l'immigration, même si on sait de façon formelle qu'il y a un lien direct entre chomage et délinquance.
croyez bien que je suis tout aussi navré que vous de l'attitude des socialistes, de la diva du poitou ou du maître argentier mondial, de leur bouillie idéologique sans idéologie, et de cette forme de désespoir qu'ils instillent dans le coeur de ceux pour qui socialisme a un autre sens qu'un dossard.
merci encore pour votre visite.
Cher av d'Isa
Je vous rejoins entièrement sur cette volonté qui semble effectivement faire son chemin et qui voudrait que l'Etat se désengage de son rôle d'éducation en laissant faire (voire favoriser) cette hémorragie vers le privé : c'est ce choix des familles "par défaut" que je dénonce d'ailleurs.
Mais je voudrais seulement revenir sur l'exemple que vous donnez : l'intégration des enfants handicapés en milieu scolaire "ordinaire". Les moyens existent. Les classes ULIS (Unités Localisées pour l'Inclusion Scolaire) et baptisées auparavant UPI (Unités Pédagogiques d'Insertion) fonctionnent avec des moyens de l'Education Nationale qui, peut-être insuffisants ?, ont le mérite d'être mis. Je précise qu'à ma connaissance on n'impose pas ce type de classes à des enseignants réfractaires et/ou non préparés, mais que ce sont des enseignants spécialisés et formés qui y sont affectés. Effectifs, bien entendu, plus que légers : 10 élèves il me semble.
Mais, en dehors de ces considérations matérielles, je voudrais dire combien il est salutaire, réconfortant et épanouissant pour un enfant handicapé d'être éduqué et d'évoluer parmi les autres enfants dits "normaux", de partager leur environnement et leur espace naturel d'élèves ... De même, comme il devient enrichissant pour un enfant non handicapé de se construire en cohabitant le plus naturellement du monde avec tous, sans discrimination, mise à l'index, ou observation gênée voire moqueuse envers ces enfants différents .... Comportement qui lui restera naturel, plus tard, dans la société. Mais je sais que votre propos n'était pas là ...
Je m'étonne cependant sur le fait que vous pensiez que le non abandon du calendrier grégorien soit la preuve de la non application de la laïcité. Car, soyons pragmatiques, nous vivons dans une société ouverte au monde sur tous les plans et il est indispensable que nous ayons à nous accorder sur la maîtrise de cet espace temps indispensable à toute activité.
Les nombreux calendriers et agendas sans indications de saints qui existent depuis fort longtemps et sont déjà utilisés par des millions de personnes permettent à tous les agnostiques, athés ou adeptes à d'autres religions de s'affranchir de cette si "douloureuse" litanie chrétienne.
C'est déjà tellement difficile de communiquer, de se comprendre et de se tolérer ...
une précision, quand j'évoque les "enfants en difficulté" et l'absence de structure adaptées, je ne parle pas de ulis ou upi qui existe dans le collège de mathilde, je parle des enfants en difficulté scolaire, et de l'absence de stucture éventuellement spécialisée à l'intérieur des établissements publics.
Exact Chulo. Mais je répondais au texte d'av d'Isa qui aborde le sujet des structures pour enfants handicapés et surtout quant à la mise en oeuvre de celles-ci.
Maja Lola, j'ai pris le prempier exemple qui me venait, celui de l'intégration des enfants handicapés, car je connais ce secteur mais dans le milieu aadultes handicapés. Et à mon niveau, je vois la casse des structures spécialisées, et la fausse idée que l'on fait germer dans les esprits des familles déjà éprouvées par le handicap, à savoir que tout enfant peut être scolarisé dans le cycle dit "normal". Je suis le premier à reconnaître que lorsque cela est possible, et bien il faut foncer, mais il faut aussi regarder les choses en face et ne pas faire miroiter tout et n'importe quoi. C'est à mon sens, respecter la personne. Quant aux instits que je dénonce, ce ne sont bien entendu pas ceux spécialisés, mais ceux "traditionnels", qui ne veulent pas (excuser mon terme) s'emmerder avec un problème supplémentaire tel que le handicap. Il y en a, minoritaires certes, mais cela existe.
Concernant le calendrier grégorien, j'ai évoqué cet exemple, tout en sachant très bien que nous sommes dans un monde globalisé, où nous devons avoir les mêmes repères temporels. Mais je suis toujours interpellé de voir que le calendrier officiel comporte les fêtes des seuls saints catholiques. Bien entendu il y a des agendas, mais je positionnais cela au niveau de la référence étatique, qui n'a pas remplacé les saints par les seules célébrations républicaines. Mais ce doit être encore quelques pointes de mon ancien militantisme radical laïcard qui surgit parfois.
Militantisme ancien, enfin pas si ancien dans le sens ou j'ai encore quelques années avant de passer le 1/2 siècle, mais ancien car comme l'écrit Chulo dans son commentaire plus haut, les valeurs que je défendais étaient bien plus qu'un simple dossard. Mais l'écoeurement est la pour moi, et grandement. Je regarde tout cela inquiet, mais désabusé de voir que dans le camp porteur de certaines valeurs historiques, plus personne n'est capable de remettre l'idéologie dans le sens de la marche.
av d'Isa
av d'Isa
Restons donc sur votre exemple.
Une famille d'enfant handicapé mettra TOUJOURS un espoir incommensurable dans la structure qui accueille son enfant. Sans qu'il lui soit fait miroiter quoi que ce soit. Mais il y a aussi un travail d'accompagnement des familles (qui souvent s'impliquent beaucoup) pour rendre "lisible" ce mode d'accueil justement, pour que ce geste de prise en charge de leur enfant ne soit pas apparenté (ou compris) comme un simple placement avec réussite totale au bout. Personne n'est dupe. Et, contrairement à vous, je ne suis pas certaine que ces familles n'en soient pas conscientes. Tout au contraire, elles s'engagent bien souvent dans un élan de lutte pour le post-éducatif et l'insertion de leurs enfants dans la vie professionnelle.
Mais là, nous entrons dans le domaine de nos expériences ou observations respectives.
Ah, ce calendrier grégorien. Décidément l'indication des saints catholiques semble beaucoup vous perturber.
Et si je poussais un peu la mauvaise foi (oups !) en y mettant un peu, beaucoup d'ironie et d'humour ?
Fiction :
Plus de saints sur le calendrier alors ..... plus de fêtes religieuses non plus ?
Mais alors, quand va-t-on pouvoir aller à la pêche, se promener en forêt, aller voir tatie de Bretagne ou rendre visite à Mme IKEA et M. LEROY MERLIN ?
Chère Maja Lola,
je sais combien les familles s'impliquent et se battent. Mais j'en rencontre aussi qui croient ce qui leur est promis, et qui n'est malheureusement que tromperie dans bien des cas. Mais
en effet, nous devons être sur nos expériences et observations respectives, et ne croyez pas que je généralise à tout va, soyez certaines, que mon propos ne vaut pas comme parole d'évangile. C'est une expérience, un ressenti, avec ma radicalité pour certains points et sujets, je l'admets. Je n'ai pas encore réussi à atteindre le point ultime du pyrrhonisme dans bien des domaines, pourtant j'y travaille.
Tout comme en effet les saints sur le calendrier. Cela me perturbe, je le concède.
Les fêtes religieuses, et bien soit elles sont mentionnées et célébrées fériées pour toutes les religions, ou pour personne. Mais la République valant force au dessus de tout à mes yeux, pourquoi en dehors des dates trop peu nombreuses déjà existantes, ne pas célébrer le 4 septembre, mais aussi le 9 décembre pour la loi pilier de notre République à savoir celle concernant la séparation des églises et de l'Etat, la journée du vote de la légalisation de l'IVG, l'abolition de la peine de mort, bref, la République ne manque pas de dates importantes. Cela n'empêchera pas d'aller à la pêche (car les grandes marées ne tombent pas toujours un jour chômé), ou d'aller en Bretagne voir la tatie, quant à ikéa et leroy merlin ,si je dois y aller ce sera en semaine car je refuse d'aller commercer les dimanches et jour fériés. Peut être parce que je sais ce qu'il en coûte de travailler ces jours la, celle qui partage ma vie exerce une profession impliquant un travail 365 jours par an, alors je ne souhaite pas indirectement imposer cela à ceux ou celles qui peuvent se passer de ce genre de contraintes, ceci à cause de mon seul bon plaisir de ne pas vouloir m'organiser en semaine. C'est aussi un pan de la laïcité, séparation du public et du privé à tous les niveaux. Donc laisser une grande partie de vie privée à tous et toutes. La sanctification par le travail, je le laisse à l'opus dei dont a très bien parlé Chulo.
av d'Isa
av d'Isa
Je vois que mon trait d'humour, car cela en était un et présenté come tel, a eu écho auprès du militant laïque que vous êtes : votre logique est imparable, implacable, limite ..... fondementaliste (non, non, je retire ! ... la laïcité n'est pas une doctrine).
Bon, je reste sur le même registre (de la fiction).
Vous avez raison sur les fêtes religieuses : rajoutons toutes les autres religions (musulmans, boudhhistes, hindouistes, juifs, ....). Bon, liste non exhaustive car vivant tout bêtement en France, Europe, Occident, je ne suis pas censée les connaître toutes.
Ne restera plus qu'à comptabiliser le nombre de jours travaillés restants, à diviser le volume annuel d'heures de travail (au regard des 35 heures de travail légales hebdomadaires) par ces jours travaillés. Et là, même en semaine, ce sera difficile d'aller voir Mme IKEA et M. LEROY MERLIN.
Ah, j'oubliais la liste d'autres dates républicaines manquantes ...
Zut ! Je dois refaire le calcul.
C'est vrai que le dimanche, jour du seigneur ... mais, au fait, rajoutons le samedi (pour les juifs), le vendredi (pour les musulmans) ... j'espère que je n'en oublie pas ? devrait permettre le repos hebdomadaire à toutes ces professions si honorables et dévoues qui nécessitent une si forte disponibilité et que je respecte.
Mais, je dois vous l'avouer, tous les salariés (dont je suis) ne disposent pas toujours du temps nécessaire en semaine pour les visites à Mme IKEA et M. MERLIN (qui sont des exemples, bien sûr). Et je n'ai jamais mis les pieds le dimanche dans un magasin ouvert, par principe de respect du repos hebdomadaire.
Allez, je vous l'ai servi sur un plateau : selon le principe de la laïcité, supprimons TOUTES les fêtes religieuses pour ne laisser que les célébrations liées aux dates importantes de la République.
Créons un collectif pour déterminer ces dates (critères, calendrier, jours de réserve pour les futures dates importantes ..., en espérant qu'il n'y en ait pas beaucoup, sinon, à nous les loisirs à gogo !
Je ne sais pas si ce "délire" est lié à mon estomac vide mais, à présent, je vais déjeuner avant de reprendre mon travail. Nullement d'ailleurs, pour ce dernier, comme un vecteur de sanctification mais tout simplement comme le moyen de gagner ma vie pour nourrir et faire vivre ma famille, m'épanouir si possible dans mon métier, et tout bêtement avoir la sensation au pire, la certitude au mieux que je contribue un peu à la vie économique.
ah, indomptable maja, autre carmen, par le talent!
j'avoue ne m'être jamais posé la question du calendrier, et trouver plutôt sympa de se souhaiter la fête, car tous, avons un ou des prénoms.mais il est vrai ausi que je m'intéresse assez peu, à tort, sur les horribles tortures qu'ont subies nos saintes ou saintes, car depuis, on a fait presque aussi bien.
mais je comprends aussi que dans un sens purement "laique" on puise aussi s'intérroger sur les fêtes religueuses.
par ailleurs cela ne me gêne pas vraiment.
maeci en tous cas à vous deux pour votre joute qui reste digne, amicale et respectueuse. ca n'est pas le cas partout.
Chère Maja Lola, vous m'avez démasqué. En fait, à vouloir changer le calendrier à des fins d'égalités religieuses, je suis avant tout un militant du "ne rien faire", d'où ma recherche d'un maximum de jours fériés, pour entre autre, aller aux toros, ou pour les compétitions sportives de celui et celle qui ont eu la malchance d'avoir un père radical mais qui les accompagne partout.
Cher Chulo, je me suis interrogé sur les saints, au point que je refuse que l'on me souhaite ma fête, pas contre, je n'oublie pas celles de mes très proches, parce que eux veulent la fêter.
av d'Isa
J’adhère à 200% à ton texte, y compris si je ne partage pas le choix de l’athéisme, tu le sais.
C’est un très beau manifeste d’humanisme et de tolérance.
Je voudrais rajouter de l’eau à ton moulin en précisant que coté franquiste, on n’a pas hésité à fusiller quelques prêtres, du coté de l’Euskadi.
En ce qui concerne, la laïcité, telle que conçue en France (qui n’est nullement une valeur universelle), elle consacre la manière dont notre nation, avec son histoire et sa culture, a résolu son rapport au fait religieux. Une manière qui me satisfait complètement (comme catho-croyant-progressiste ET laïque), mais qui pour autant n’est pas transposable partout.
Chaque pays doit régler le problème par lui-même en fonction de son identité et de son histoire, il n’y a pas de modèle absolu.
Je suis également totalement en accord avec Maja, sur le principe.
Chef d’Etablissement dans l’Ecole de la République, je ne suis nullement opposé à l’existence de l’enseignement dit «privé». A quelques conditions prés:
1°) Les familles des élèves du privé paient des impôts, il ne me semble pas inéquitable, que ces établissements bénéficient d’une dotation de l’Etat.
Toutefois, il me paraît anormal que les établissements privés, vivant de ressources publiques, ne soient pas soumis aux MÊMES CONTRAINTES que ceux du public. Il est scandaleux que les classes du public soient surchargées, au contraire de celles du privé. Il est également scandaleux que le «public» soit tenu (et c’est normal) de scolariser TOUS les élèves –y compris ceux qui posent problème- et que le privé pratique une politique d’exclusion de ces «élèves à problème».
Chaque année, un mois avant la sortie et les examens, nous recevons dans le public une fournée d’élèves virés du privé: ils se «débarrassent» de leurs «emmerdeurs» ou des élèves qui n’ont pas le niveau. A ce compte là, on obtient facilement et l’on affiche de bons résultats aux exams. Sans compter que ces changements sont catastrophiques pour les gamins concernés qui pâtissent de cette mutation brutale sans possibilités d’adaptation. C’EST UNE REALITE.
2°) Si je peux comprendre que l’enseignement privé se justifie, soit par l’emploi de méthodes pédagogiques différentes, soit par un enseignement complémentaire confessionnel (catéchisme, etc.), tout en demeurant un enseignement populaire (ce qui était le cas), je récuse fondamentalement ce qu’il devient de plus en plus : une ECOLE de CLASSE. C’est à dire qu’on y met ses gosses, non pas à cause d’une conviction philosophique ou religieuse (ce qui pourrait se justifier), mais pour qu’ils ne soient pas avec les autres, les pauvres, les bougnouls, les nègres, les faces de citron comme dirait élégamment Delon.
Pour résumer: enseignement confessionnel pourquoi pas, école de classe NON!
Si j’approuve et défends sans restriction la laïcité ouverte et tolérante à la française, je m’oppose au laïcisme des laïcards, tel qu’exprimé ici, qui, à mon sens, ne peut qu’envenimer le débat dans la même mesure que ceux qui actuellement la remettent en question à droite.
La laïcité à la française n’est historiquement pas une NEGATION DU FAIT RELIGIEUX, mais la séparation du religieux et du politique, et l’indifférence. La France a vécu du IVème au XVIIIème siècle dans un environnement modelé par le christianisme. Toutes nos valeurs, nos bases, notre langue, notre temps, nos prénoms, nos mots, etc. sont, qu’on le veuille ou non le résultat d’une imprégnation profonde.
Réfuter et vouloir abolir cet héritage est à mon sens aussi vain qu’illusoire. Et par dessus tout nocif, parce qu’engendrant des débats et conflits qui séparent notre communauté nationale diverse, plutôt que de la fédérer sur de vrais combats: mieux vivre ensemble, avec plus d’égalité et de justice, entre autres sociale.
Il en va de cette question comme des anti-corridas, que celui qui s’y oppose s’en abstienne mais pourquoi en priver les autres?
Si le christianisme défrise certains, rien ne les empêche de travailler le jour de Noël, de Pâques, les dimanches, ou d’appeler leurs enfants Liberté, Egalité ou Robespierre.
Ca porte un nom tout simple : la tolérance!
Qu'on me pardonne d'y être attaché...
En effet monsieur Klein, la France a vécu (et vit encore) dans un environnement imprégné par le christianisme. Mais est-ce une raison pour que les autres religions mais aussi les athées et les agnostiques ne s'y retrouvent pas aujourd'hui ? Le dimanche matin, depuis une loi lang je crois (mais pas certain de l'auteur de la loi), la seconde chaîne, chaîne publique payée par les deniers de tous les contribuables, propose toute la matinée des émissions religieuses. Très bien, assez intéressantes même parfois. Mais quid d'une émission sur le rationnalisme ou bien sur d'autres philosophies de vie ? Au même titre que vous écrivez que rien n'empêche de travailler les jours chômés à conotations religieuses, rien en effet n'empêche le téléspectateur de devenir auditeur de France-Culture le dimanche matin. Mais la aussi, l'émission rationnaliste est coincée entre celle sur le judaïsme et la retransmission de la messe dominicale. 20 minutes contre quelques heures. Ce n'est pas très équitable. La tolérance à laquelle vous faites appel, doit être à tous les niveaux.
A propos de tolérance, je constate qu'après les batailles perpétuelles contre le président de l'onct, votre nouveau combat soit celui contre Marc Delon, si j'en crois deux allusions que vous faites (dans votre texte sur le Japon et un commentaire plus haut). Il n'a donc pas le droit d'écrire ce qu'il pense sur son blog ? Ou est la tolérance à laquelle vous êtes si attaché ? Si cela vous défrise, rien ne vous empêche de ne plus le lire, comme ne plus lire les textes du président de l'onct.
av d'Isa
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