Navalon de tentadeo

Navalon de tentadeo
Navalon de tentadero. Photo de Carmen Esteban avec sa permission

jeudi 9 février 2012

Vaya biruji, (pardon maja)


Putain de moine ! L'ordi me dit que nous sommes le 09/02/2012. Je n'ai pas fumé depuis le 02/01/2012. Un mois et une belle brouette. Ça devrait devenir bon ! Sans patch, sans machin à mâchouiller, sans soutien psychologique, sans kiné, sans auriculo machin, sans peercing, ni acupuncture !



J'en parlais avec une connaissance, qui me dit « oui, toi, tu ne fumais pas ». « Oui, c'est vrai, ai je répondu, certains jours, rares, moins de 3 paquets, mais certainement, toujours, plus de 2 ». C'est peu en effet !



Maintenant, entendons nous bien ! L'envie de tabac subsiste. Car fumer, peut parfois, être un vrai plaisir, et je parle uniquement de substances « licites ». Mais en même temps, il me semble que ce n'est pas comme la dépendance médicamenteuse, qui est la seule, avec le tabac que j'aie approchée, dans le sens où je n'ai jamais ressenti la moindre privation physique, au moins, quasi insupportable, mais plutôt des réflexes de gestuelle, mais jamais, au moins jusqu'à présent, la moindre angoisse.



Mais Nom de Dieu !, des cigarettes il y en avait de fameuses. Pour moi, celle du lever, pendant que la cafetière chauffait, puis d'autres aussi.



En même temps, et heureusement pour moi, ou pour mon sevrage, la récupération pulmonaire est spectaculaire. Respirer à fond était devenu un plaisir impossible, qui s'achevait en quinte de toux. Donc, lorsque me vient le regret du bon tabac blond ou brun s'il faut, je pense aussi à cela , et ça aide.



L'hiver qui s'installe enfin avec le froid et un peu de neige, pour le moment, est propice à la paresse contemplative. Maintenant Georges, le rouge gorge de mon jardin est présent dès la pointe du jour, son plumage tout gonflé de froid. Il aime être seul et vient parfois jusqu'au seuil de la cuisine où je prends mon petit déjeuner. Il me semble qu'il incline sa tête comme pour mieux me voir. Bientôt les escadrilles de moineaux vont débarquer. Georges partira avec dignité. Les gros merles au sol, picoreront les graines tombées depuis les trois mangeoires prises d'assaut par ces putains de piafs. Bientôt viendront les bergeronnettes, je crois, un pinson des jardins et des verdiers.



Alors je passe aussi plus de temps sur mon mail et un ami d'Internet, me parlant du froid en Espagne, et plus particulièrement à Séville, me faisait part de son interrogation sur l'expression qu'il avait entendue ou lue : « Vaya biruji ! » selon toute vraisemblance en relation avec le froid. Je promis de me renseigner auprès de mon tandem madrilène : Angel, le vaillant « coronel » et Carmen, ma chère Condesa, ma gitana rayana. Ceux qui seraient intéressés par la relation de nottre première rencontre pourront aller lire:
http://adioschulo.blogspot.com/2010/11/ce-duende-quon-assassine.html
mais aussi:

Donc, envoi d'un Mail aux deux le 6/2 au soir. Le 7/2 au matin, réponse d'Angel à 11h26, Carmen en copie  : « Querido hermano gabacho »

L'espression « Vaya Biruji !» je crois (sauf si Carmen dit le contraire) qu'elle est typiquement madrilène et signifie, Quel froid !



Autrement dit, quelque chose comme « Çà caille » ou « On se les gèle ».



Pour répondre si vite, j'imagine que le forban Angel, « callejero » impénitent de Madrid, doit être bloqué par les froids sur les hauts de Paracuellos, de si mauvaise mémoire, où il habite. Et là bas, sur les hauteurs, « Vaya bijuri », au moins en hiver 3 ou 4 degrés de moins qu'a Madrid. Il m'arrose et quelques autres de mails vengeurs sur la famille royale espagnole. Jusqu'ici, tout le monde gardait un silence gêné sur les biens amassés par la famille royale espagnole, qui démontreraient, de la part du Roi Juan Carlos et de la Reine Sofia un sens prononcé des bonnes affaires, car à son accession au trône, le Roi n'avait pratiquement plus de fortune propre. Donc, il nous envoie de fort méchantes caricatures, surtout depuis qu'un des gendres, l'ex handballeur et époux d'une des filles du Roi, pas celle qui ressemble à un pitbull, non, l'autre, plus jolie, se serait fait prendre la main dans un gros pot de confiture. Ça le ravit ça, mon « hermanito » républicain pure laine.



Le même jour, 13h45, Carmen montait vaillamment au «quite ».



« Je suis d'accord avec le Coronel, je ne crois pas que cela vienne du « calo »(note du traducteur : calo = argot gitan) quoique la terminaison en i soit très gitane, et je crois qu'il s'utilise au pluriel, « birujis », car lorsqu'on le prononce, on allonge le « s », « birujisssssss », est un terme purement madrilène, Chulo, de l'argot, et Madrid, au cas où tu l'ignorerais possède un argot propre qui s'appelle « el caliente », « puchar » en caliente, et à ce sujet, « el Coro » en sait plus que moi, car il est né sous la tireuse de bière du bar Puerta Grande, selon toutes mes investigations.

Moi, pour couper les cheveux en quatre, je traduirais « birujis » plus par vent que par autres choses, par air, air froid, évidemment, car si je ne me trompe pas, le mot a aussi à voir avec le visage, de l'air froid sur la face, et on a coutume de l'utiliser quand tu changes d'endroit de température supérieure pour passer à une autre inférieure, comme quand on sort dans la rue. Sur le Mont Blanc, « gabacho mio », je crois bien que personne pour définir le froid dise « birujissss ».

Bs, Hermanos en el Senor »



Angel utilise un « castellano » très net, posé et assez économe d'effets. Cela se sent dans ses écrits. Carmen est bien plus prolixe et torrentielle. Parfois, sa langue si sophistiquée, « rayana » des gens proches de la frontière portugaise, me rend un peu fou, et met dans le vent mes dictionnaires. Mais il y a toujours dans son écriture une grande élégance et en même temps quelque chose de pulpeux qui me ravit.



«  Chère et admirée Carmen, comme toujours, tu as mis le le doigt au point exact de la relation au vent, et ce terme s'utilise habituellement quand l'air est froid.

Une nuance tout de même, quand j'étais enfant, le bar « Puerta Grande » n'existait pas, et en ces lieux, il y avait un marchand de fruits et un magasin. Mais il y avait la « Casa Conrado », qui occupait l'endroit que « El Albero » occupe actuellement, en face de « Puerta Grande » et c'est ici qu'en compagnie de mon grand père et de mon père a débuté mon « aficion ». J'ai commencé en culottes courtes évidemment.

Et maintenant pour « el hermano gabacho » quelques mots en « castizo » :

Foulard au cou : Safo, (il parait que ce serait français, note du traducteur après une conversation avec le « callejero », au secours Maja Lola !

Chaussettes : Picantes,

Chaine d'argent de l'oignon : Tralla,

Gilet : Chopin,

Pantalons : Alares

Tu sais déjà que le « castizo » est un mélange de langage populaire et de langage carcéral. »



Il fait moins froid, je me demande si un jour je saurai parler et écrire l'espagnol, ce qui par ailleurs, pour d'autres, ne devrait pas avoir la moindre importance. Ma chère Maja a confirmé l'analyse de mes fins linguistes. Tout va bien.



L'espagnol est une langue qu'il faut respecter.

15 commentaires:

Maja Lola a dit…

Cuidado, Chulo !
Le vent glacial qui pénètre est le "biruji" (et non le bijuri comme tu l'as orthographié).

Pour ce qui est du langage "castizo" madrilène il y a notamment une application particulière pour le costume typique des hommes et femmes de la capitale. Très savoureux, en voici quelques uns :

traje de chulapon (Chulo ... n'est pas loin)

vestido de chiné (pour les dames)

la parpusa (casquette à carreaux des hommes)

el safo (foulard blanc autour du cou des hommes)

la mañosa (la veste des hommes en pied de poule)

el gabriel (gilet des hommes en pied de poule)

la babosa (chemise brodée)

los alares (pantalons noirs)

los calcos (souliers vernis)

sans oublier l'oeillet piqué sur le revers de la veste.

Le costume féminin est assez codifié également. Petite particularité : une seule pièce qui nécessite 8 mètres de tissu (!)et trois oeillets sous le foulard qui leur enserre la tête (blancs pour les demoiselles et rouges pour les femmes mariées).

Après cette escapade madrilène .... brrr !!! "que biruji !"

el Chulo a dit…

je t'adresse mes plates excuses maja

Maja Lola a dit…

Mais non, Chulo tu n'as pas à t'excuser ... les claviers sont parfois traitres ...

Pour le safo, je n'en vois pas l'origine française ... en y réfléchissant bien, une idée ... mais tellement "tirée par les cheveux" que je ne la mets pas sur le blog ...

el Chulo a dit…

Je ne sais si nous avons eu la même idée, j'ai pensé à saphique, mais pourquoi spécifiquement français?

Maja Lola a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Anonyme a dit…

P..... de biruji de moine !
Pas fermé l'oeil de la nuit, à entendre le biruji birujiendo contre la maison. Biruji ? Triruji oui, quadriruji même. Il en faut, pour s'en protéger, des safos, des chopines et des parpusas !
Voir les flamants (roses donc Hollandais et pas Mélanchoniens) recroquevillés dans les recoins abrités des étangs pris par la glace, agonisants pour beaucoup d'entre eux, c'est une grande tristesse. Tiens, les défenseurs talibanesques des animaux, ils pourraient pas se bouger le cul et venir tenter de sauver ces pauvres bêtes ? Il faut que ce soit moi, pro-corrida, avec les chasseurs du village qui, dès six heures trente ce matin, à la lueur des phares et le long des chemins défoncés, parte à la recherche des flamants mourants ou morts. Pendant ce temps, les zozos bureaucrates du Parc Naturel pionçaient encore.
Cet après-midi on remet ça : le biruji souffle toujours comme un jobard, il y a un soleil palichon et les zantis ne sauveront que les toros. Il faut de tout pour faire un monde de merde.
JLB

Anonyme a dit…

Que de vitalité Chulo !
Le souffle retrouvé, la nature revisitée, la linguistique reactualisée, des futurs ( je parle des temps de verbe) printaniers.
Bravo.
Merci à JLB pour le sauvetage des oiseaux. Voilà qui serait une bonne façon aux écolo de réchauffer leur blason s'ils arrivaient à quitter la capitale au lieu d'y pérorer sur la climatologie dans laquelle même de grands scientifiques n'avancent que prudemment.
Gina

Marc Delon a dit…

je préfère le "Vaya Bigoudi !" que j'ai vécu avec Asuncion...

Anonyme a dit…

Quoi ? Quelle Asuncion ? C'est pas la mienne au moins...
Parce que si c'est la mienne d'Asuncion... jo te mato cabron, sin Resurreccion !
JLB

Maja Lola a dit…

El vino que vende Asuncion, ni es blanco, ni es tinto, ni tiene color

Asuncion ! Asuncion ! saca media de vino a cañon !

Rien ne vaut une bonne jota pour mettre tout le monde d'accord ....

Anonyme a dit…

Quel esprit d'à propos Maja Lola !
Je prends note de la jota d'Asuncion. Heu...et l'air c'est comment...?
Claro, de todo hay en la viña del Señor...
Mejor.
JLB

Maja Lola a dit…

Difficile par mail ... et si je la chantais, je craindrais la disparition brutale de notre beau soleil ! Peut-être sur YT ? Les Tunas la chantent aussi car très populaire. La suite d'Asuncion, pour la route :

"Cuando yo me muera tengo ya dispuesto en mi testamento que me han de enterrar en una bodega dentro de una cuba con un grano de uva en el paladar".

el Chulo a dit…

Très joli ce testament Maja!Ca donne envie!

Anonyme a dit…

Un grain de raisin dans le bec, comme une petite caille dans la casserole ?
JLB

Maja Lola a dit…

Pas tout à fait JLB. Le gibier à plumes n'est pas mon préféré.
Mais le grain de raisin dans le palais est un plaisir tellement simple et naturel que ce serait vraiment dommage de s'en priver !