Mon cher Xavier,
je suis toujours avec un amical intérêt tes joutes avec le psychanalyste de service et maintenant d'autres hurluberlus. Quelque soit le respect que j'ai pour le premier nommé, tu le sais je refuse de briser toute lance avec lui.
Qu'on ait quelque jouissance aller chercher sur son terrain des mots un adversaire professionnellement et redoutablement manipulateur, objet à la fois de crainte de rejet et de vénération, me paraît tout à fait défendable, tant le lien que noue un psychanalyste avec son sujet me paraît « incontournable » comme on dit maintenant.
Ceci dit, lorsque les positions sont totalement antagonistes et que chacun se mêle d'un prosélytisme à peine voilé, on dérive, me semble t'il vers des terres improbables, et la pensée nécessite un sol solide.
Que ne se lasse pas de dire ton rhétoricien favori?, C'est totalement insupportable, y compris moralement, de payer pour voir un taureau se faire torturer en piste. Fort bien! Pourquoi pas. Et dans un monde où, effectivement, tout le monde t'impose des dictats moraux, sociaux ou que sais je encore, alors que la société crève de mal être, il faut toujours trouver un bouc émissaire.
Ceci dit s'agissant de compassion, donc, j'en ai beaucoup plus pour les malheureux qu'on licencie, les analphabètes dans leurs ghettos, et réciproquement, une vraie aversion pour cette société de fausses valeurs.
C'est son seul argument, qui il est vrai peut ébranler certains aficionados. Car en fait, ceux que je connais ne vont pas aux arènes pour voir un taureau souffrir, encore moins voir un type se faire étriper. Ils veulent, même si cela peut apparaître comme barbare, que le toro défende sa vie, (bravoure), chèrement, (caste), et que l'homme mette sa vie en balance avec la sienne. Tout le problème est là. Je sais bien qu'il y a longtemps que les trapézistes de haut vol font leur numéros attachés et avec filet, mais l'intensité n'est pas exactement la même, ni le mérite.
Ils disent aussi, ces aficionados, que les pires ennemis de la corrida sont les taurins eux mêmes lorsque conformément aux exigences d'une société de fric, à laquelle les psy de tous bords apportent leur concours éclairé et apaisant dans les plans sociaux, ils sacrifient tout au profit immédiat, Sacrifient étant bien le mot, car d'une certaine façon ils tuent chaque jour la corrida, en la trayant ou la saignant.
Je ne sais pas si on est dans le domaine du rite barbare, du sacré ou du païen, je sais, certainement qu'on est dans de l'humain, et qu'il convient de revenir, comme au rugby à des fondamentaux. Qu'on aime ou déteste me paraît parfaitement normal, admissible et salutaire. Il est bien des choses que je déteste par ailleurs. Encore faudrait t'il, et c'est d'ailleurs aussi vrai pour les « aficionadeaux ébahis» et pour les « zantis » qu'on sache exactement ce qu'on aime ou on déteste. Et là malheureusement on en est loin, dans l'un comme dans l'autre des cas.
Reste que la seule prétention d'interdire, au seul prétexte d'un modèle moral, lorsque qu'on ne met personne en danger que soi même, si tel était le cas, me paraît, pour le coup totalement inadmissible. Et ce n'est pas une réaction de 68ard attardé, (forcément) qui n'aurait pas su prendre le virage de la pensée unique et de la mondialisation. C'est une réaction dont la seule prétention est le droit à sa liberté, dans le respect de l'autre.
PS: je veux aussi dire à ceux qui me témoignent sympathie et intérêt dans ma tentative aussi bien en France qu'en Espagne que j'essaierai de ne pas les décevoir.
11 commentaires:
Je n'ai pas commenté chaque article, mais j'aime beaucoup!
Vous avez bien fait de faire un blog au lieu de vous faire exploiter par le kinîmois!
isa du moun
je vous remercie isa du moun pour ce commentaire encourageant et flatteur. d'autant que je suppose vous êtes de mont de marsan ou environs, et cette marque d'amitié d'une abeille envers un cul rouge ne peut que m'émouvoir.
je suis toujours les travaux du cher kinimois, aussi habile au pétrissage de mots qu'à celui de la cellulite.
en touscas, n'hésitez jamais à intervenir.
le Kinimois qui n'a jamais exploité personne et n'aura comme seul regret de n'avoir pas décelé toute la valeur du Chulo (fô dire que parfois dans ses commentaires on pouvait pas se douter ! ;-)pour l'inviter à devenir un collaborateur de photosmotstoros, précise que tu ne peux savoir, question pétrissage charnel, si je suis habile zaza, car tu ne m'as jamais confié ton petit corps rosissant...
Bon, Chulo, sinon, t'es hors sujet là, pour un Bestio-rigide, tu ne vois que l'humain, (qu'un type ne mette que lui en danger) mais ils s'en cago de ça... c'est l'animal qui ne choisit pas d'être là, qui les intéresse.
Ah bon, vous avez le cul rouge au Moun ? ou à Dax ? Comment se fait-ce ?
alors je t'explique.
les rugbymen montois, sont cerclés de jaune dans du noir, ou cerclés de noir dans du jaune d'où les abeilles. les dacquois sont dans du rouge le maillot et du blanc le short. l'ignoble rouge et blans importé de navarre des ferias.
ce qui en dehors de toute logique et dans cette rudesse d'expression qui caractérise les montois, parfois un peu frustes par rapport à l'exquise distinction du dacquois quasi bordelais, s'il pouvait, nous vaut ce surnom de culs rouges, à moins que ce ne soit parce que que très historiquement la nouvelle municipalité est de gauche ou assimilée, donc roja, alors que les montois ont cédé aux délices d'un indéfinissable centre droitier, après le règne du cesar local, dit de gauche.
a dax, c'est plutot une révolution, car ce havre de bonheur douillet était une zone réservée de la droite et ce n'est pas nouveau.mais alors pas tout,
ce qui explique que finalement, que j'avais plus d'affinités avec le moun qu'avec le dax.
jusqu'à ce qu'ils tombent dans l'escarcelle de casas et du nouveau machin ou assimilé.
me cago!
j'espère avoir été clair!
Au delà de ce que ce psycacanalyste et ses complices ne comprendront ou n'admettront jamais, à savoir que les goûts et les passions des humains puissent être aussi variés et différents que le sont les humains, ce qui m'est insupportable, je dirais même mieux: foncièrement INSUPPORTABLE, c'est que ce type et ses complices viennent en permanence s'inviter chez nous pour nous provoquer, toujours, nous insulter, souvent,sans qu'ils y soient jamais invités, et comme nous faisons preuve de beaucoup trop de patience et de tolérance à leur égard, ils en profitent, ils en abusent, ils se permettent de recommencer, encore et encore, comme s'ils étaient sûrs de leur bon droit de nuire, d'interdire, de culpabiliserceux qui leur sont différents.
DIFFÉRENTS! Nous n'avons pas le droit d'être différents, comme l'a chanté FERRAT, différents des psycho bouchonnés cadenassés, des tartuffes à la sensibilité sélective, qu'un toro brave qui lutte et meurt dans une arène apitoye jusqu'à la haine imbécile des aficionados alors que les laissent froids ou indifférents les millions d'enfants mourant chaque jour de faim et de maladie dans les pays exsangues.
Mais c'est si loin, là-bas, qu'on n'entend pas les souffrances humaines.
Le droit d'imposer leurs vues étroites, et de nous emmerder, jusqu'à gâcher notre passion, et finir par voir triompher leurs dangereux diktats, il faut cesser de leur accorder.
Diktats dangereux, en plus, et chacun-e- le sait, parce que la fin de la corrida est la première étape, LEUR première étape, avant de nous imposer à tous leur végétarisme, végétalisme, leur macabre mode de vie, avec la supppression de toute viande.
L'intolérance fasciste faite loi, au nom de la "protection des animaux"!!
Pourquoi les taureaux, et pourquoi pas TOUS les animaux?
Les escargots, les mouches à merde, les étourneaux et les renards, les limaces dans nos salades,les frelons, les guêpes, que l'on prend dans les pièges, et qui y agonisent de longues heures, les cloportes, bouffés par les merles, les crabes et les langoustes, bouffés par les gourmets et les gourmands, ainsi que les coquilles St Jacques, tout ce qu'on mange parce que c'est délicieux, et tout ce qu'on combat ou détruit parce que c'est nuisible....
Pourquoi ne luttent-ils pas pour faire interdire toute mort d'animal? Pour ne pas laisser découvrir trop tôt leurs véritables buts.
Oui, ils s'invitent autour des arènes, et de plus en plus près, à Rieumes, à Millas, et ailleurs, jusqu'au ruedo, comme à Alès, comme à Céret, d'où ils se font éjecter, pour jouer ensuite les martyrs, ils s'invitent, s'installent, nous insultent, nous provoquent, nous emmerdent, ils nous gonflent aussi sur les blogs taurins où certains ont la politesse de les laisser dégoiser leurs inepties, alors que les aficionados les laissent sur leurs sites à leurs élucubrations, leurs falsifications de la réalité.
Ils nous les brisent menu, je me répète, mais je ne suis pas sûr que nous arrivions à faire entendre des gens dont le seul but, la seule préoccupation, est de nous couler dans leur petit cerveau.
Saludos de Pedrito
merci pedrito pour cette, comme toujours, vigoureuse intervention.
je voulais simplement souligner qu'ils ne dévient jamais de leur point de vue: il est inadmissible de tolérer qu'on paie pour voir un toro se faire torturer.
à partir de là, évidemment, toute "discussion" est inutile.
reste évidemment cette obsession "d'interdire" qui renvoie à des notions bien plus complexes, mais qu'il me semble vain d'aborder avec eux.
et disons nous "no pasaran", avec, espérons le plus de succès!
abrazo
Cher et délicieux Chulo,
Non, il ne s'agit pas de jouissance que de se confronter avec l'adversaire manipulateur que tu évoque.
En fait se mêlent plusieurs motivations.
D'une part, un respect quasi pathologique de la parole de «l'Autre», lié au doute en ce qui concerne la mienne. C'est une posture que j'adopte en tout, y compris en ce qui me touche au plus profond. Je suis un «douteur de fond», rien pour moi n'est assuré en ce monde.Ce qui ne m'empêche nullement d'avoir des convictions, d'opérer des choix, de défendre passionnément des options, mais toujours avec l'arrière pensée que rien de tout cela n'est certain. Les questions m'importent infiniment plus que les réponses, qui elles-mêmes ne m'intéressent que dans la mesure où elles appellent d'autres questions.
Un jour on m'a demandé de me remémorer un souvenir d'enfance. Très embêtant! Mes souvenirs s'évaporent quand je les approche et s'imposent quand je ne les interroge pas. La seule image qui s'est imposée, fut celle où petit garçon, pendant que les autres se baignaient, je restais des heures sur le haut de la dune en observant l'horizon. Je cherchais à entrevoir l'Amérique, mais surtout ce qu'il y avait après l'horizon. Je garde de ce petit garçon, la lubie de courir après un horizon qui se dérobe sans cesse quand l'on court après lui. J'aimais beaucoup aussi, opposer des miroirs et voir, à l'infini, se reproduire l'image, de l'image, de l'image, de.... Cela me fascinait. Ma folie vient donc de loin
D'autre part, quel intérêt de discuter des accords? On finit vite par «ronronner» en rond. Il n'est donc que le différent pour nous stimuler.
Ensuite, en bon gascon, j'aime le jeu du mot et l'excitation intellectuelle qu'il suppose.
Enfin, et c'est également très important, quand l'on veut combattre son ennemi, il convient de le connaître, et il est utile d'expérimenter les argumentations pour prendre conscience de celles de l'autre. Et de prendre de la distance pour prendre conscience, non pas de l'effet qu'elles produisent sur nous qui sommes convaincus, mais sur des esprits moins ou pas engagés. C'est le cas, La Brega est également très fréquentée par ces lecteurs là, qui m'informent régulièrement de leur «ressenti».
Tu dis qu'il faudrait «qu'on sache exactement ce qu'on aime ou on déteste». Je rajouterai, mais cela épouvante la plupart des gens, parce que c'est l'un des travaux qu'on mène en psychanalyse: pourquoi aime ou n'aime t-on pas? Une question pour beaucoup sans objet et sans intérêt, mais qui dissimule les clefs de l'être.
Pour le reste, je suis en plein accord avec toi.
Tu as, cela va sans dire, toute ma sympathie, non pas pour ce que tu dis, mais pour ce que les mots que tu dis, disent de ce que tu es...
Fuerte abrazos.
Xavier
merci xavier. ceci dit, concernant savoir ce qu'on aime ou pas, je parlais des "aficionados ébahis", et des "zantis", voulant ainsi exprimer que dans les deux cas, ils ne voyaient pas la même chose que moi.
abrazo
Cher Pedito, El Rebelde,
Dans le prolongement de mon précédent commentaire, je poserai la question du POURQUOI? Pourquoi s'invitent-ils? Pourquoi sont-ils péremptoires?
Parce que formés ou/et déformés par leur office, la souffrance de l'Humain constitue la matière première qu'ils triturent sans cesse. Et même la souffrance tout court. Elle est pour eux l'ennemi absolu, et ils ne parviennent pas comprendre que cette souffrance qu'ils connaissent subie, puisse être au centre d'un spectacle (au sens littéral du mot). C'est en tout cas l'hypothèse que je formule.
Un psy joue et vit à chaque instant avec le mouvant, l'improbable, le trouble, le glauque. Pour pouvoir assurer sa fonction, il doit se barder de la certitude que son art et sa science sont maîtrisés. Que ses bases sont solides.
Il n'est pas le seul, c'est l'apanage des métiers de responsabilité. Un chirurgien, un pilote, un chauffeur de poids lourd, peuvent-ils douter de la validité et du bien fondé du geste qu'ils vont effectuer? Un instit ou un juge peuvent-ils douter du message qu'ils vont transmettre? San,s compter les «chefs», grands ou petits.
Beaucoup de gens perdraient confiance dans le médecin qui ne connaitrait pas la réponse et irait consulter un bouquin dans sa bibliothèque (j'en connais...).
Il m'arrive parfois de répondre professionnellement ou politiquement: «Je ne sais pas, il faut que je réfléchisse.». En général, c'est très mal vécu. La plupart des gens aiment l'assurance et la mauvaise foi qui les RASSURENT.
Il me semble plus sommaire de condamner que d'essayer de comprendre. Mais si l'on parvient à percevoir ce qui se cache derrière la façade, on est plutôt pris de … compassion.
Derrière les propos de ces «zantis», surtout des psys, il y a une immense angoisse, celle de ne pas tout maîtriser, celle d'être submergé par la folie de l'Homme et de son inconscient, celle de la mort.
Amitiés.
tout à fait d'accord My Chulo, à propos des "les aficonados ébahis" ( el mozofeliz )et des "zantis" tout plein.
leurs prismes divergent mais leur manière de se positionner quand ils regardent ( car ils ne voient pas )donne à l'arène un folklore ( et par là un anifolklore ) bien éloigné de son étymologie. même combat ? même nuisance, yes ! mais chez les uns des types qu'on peut sauver. chez les autres des tels que les décrit Pedrito.
à ce sujet le texte d'olivier aujour'hui est précis. mais j'avoe que je fatigue. il me tarde novembre et les frimas saint-séverins. quand l'anti et le mozo ébahi regagnent leurs tanières.
en espérant nous y croiser les museaux.
abrazo .
ludo
ben my ludo!
j'attends aussi novembre.
abrazo amigo
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