Navalon de tentadeo

Navalon de tentadeo
Navalon de tentadero. Photo de Carmen Esteban avec sa permission

mercredi 6 octobre 2010

S'cusez, je vais dégueuler!

Il suffit qu'on soit gentil avec lui, et vlan, il nous en remet une couche, le Dédé!

Et quelle couche!
 Sa dernière production qu'on peut qualifier de dégueulasse, sous ces airs amènes qu'ont tous les révisionnistes actuels espagnols et autres, et je parle en connaissance de cause car je m'astreins à les lire, mérite un commentaire de texte détaillé.

Allons y donc, et pour la mise en bouche: « Si quelqu'un doit faire tapisserie aujourd'hui au grand bal des faux culs organisé par le PP au Sénat madrilène, ce ne seront pas les sénateurs socialistes qui, comme un seul homme, refuseront de déclarer la Fiesta Bien d'Intérêt Culturel » Oh les vilains, les lâches, les salauds. Mais continuons et citons toujours l'incontinent haineux.

« C'est triste à dire, mais ce grand parti dans lequel les élus aficionados sont largement majoritaires, se comporte comme une armée de godillots pour ne pas déplaire à leur leader Zapatero: en Catalogne, liberté de vote pour appuyer l'abolition. A Madrid, discipline de vote pour faire barrage à la motion taurine. Le message est clair: le PSOE, soucieux de ne pas déplaire à son leader, a délibérément épousé son option anti taurine...tout en demandant au monde taurin de ne pas politiser le débat ».

Voilà bien un raccourci dans la plus grande tradition des maîtres à penser franquistes du « tout petit », qui là me semble atteint de nanisme intellectuel. Voyons un peu. Le PSOE a toujours affirmé, contrairement au PP qui en fait un cheval de bataille électoral, que c'était aux Comunidades de statuer sur le problème du BIC et que lui, le PSOE ne voulait pas, encore moins de façon jacobine s'immiscer dans ce débat. La liberté de vote en Catalogne respectait ce désir. De plus elle laisse à chacun son libre arbitre sur un sujet après tout personnel et nullement national, encore moins politique, et aux politiques d'en répondre face à leurs électeurs. Que je sache, le Sénat est une assemblée nationale et Madrid (la Comunidad) s'est déjà prononcée en faveur du BIC, le 8 Avril de cette année. D'autres l'ont déjà fait, pas toutes certes. D'où cette idée saugrenue de passer en force, mais il est vrai que les idoles du diarrhéique et atrabilaire Dédé ont la nostalgie du passage en force. Voici donc une partie de la déclaration, en date du 5 Octobre 2010, du porte parole du PSOE, Carmela Silva, pour justifier sa position, qui est aussi, c'est vrai celle qu'a toujours soutenue Zapatero: « Nous voterons contre par respect pour le Sénat et pour les compétences assumées par les Communautés autonomes ». Bon ça peut faire grincer des dents mais ça a au moins le mérite de la clarté et surtout de la cohérence. On sait également très bien que le seul mot d'autonomie, bien que l'État espagnol soit un État autonomiste, provoque d'effroyables crises d'urticaire aux héritiers de la Phalange. Tiens et un petit dernier pour la route: « Le PP doit être conscient une fois pour toutes que nous vivons dans un État autonomiste, que les autonomies ont le droit et le devoir d'exercer leurs compétences. Après 32 ans, il est surprenant qu'il n'ait pas appris celà ». Curieux en effet, et dirons nous, concernant cette sensibilité politique, dramatiquement pathologique. Continuons chez l'irascible phosphorescent:

« Sauf miracle -il faudrait que quelques sénateurs désobéissent ou s'abstiennent de voter-, la motion ne passera donc pas, ce qui était prévisible, mais au moins les choses seront claires et les aficionados sauront à qui ils doivent cette marginalisation insupportable de leur culture depuis sept ans: Zapatero ».

Miracle, peut être pas, mais il faudra entreprendre une nouvelle « croisade ». Rendez nous Aznar, nom de Dieu. Moi, je n'étais pas déjà spécialement satisfait, mais je suis aussi très mesquin, d'avoir participé avec mes deniers et ceux de tant d'autres, via l'impôt, au lancement de « Tierras Taurinas » à l'Ambassade de France, avec la fine fleur du lobby des éleveurs qu'on ne peut pas taxer de gauchisme, ni de pro communisme, encore moins de socialisme. Ce qui par ailleurs n'enlève rien aux qualités de la dite publication, mais parle beaucoup.

Mais bon, qui a œuvré dans cette entreprise de destruction? Allez un petit effort. Tu ne vois pas? Mais bon, la corrida agissante n'est pas politisée! Tu veux rire? Non? Ah bon! Je vais prendre l'air, tiens! Je n'ai pas envie de te souffler la réponse!

Continuons:

« Etre aussi sourd qu'il est aux aspirations d'une grande partie des citoyens dans un domaine qui relève de la morale privée est une faute politique qui ne sera pas sans conséquences » Est t'on si sûr qu'il s'agit bien d'une grande partie de citoyens? Je pense plutôt, ce qui est normal, qu'une très grande partie des citoyens se fout royalement de la corrida, qu'une autre partie supporte mal le fait d'interdire, qu'il existe quelques passionnés, quelques farouchement contre et d'autres enfin qui vont à un spectacle. C'est cette dernière catégorie, business oblige qu'on favorise. Quant à la « morale privée » je ne vois pas. Je scrute, je réfléchis, je m'entête, je m'escagasse, je ne vois pas. Donc disons qu'il s'agit d'une malheureuse formule creuse assortie d'un appel véhément à la méthode Coué, ou l'ébauche d'un raisonnement par l'absurde. « et le pire de cette situation est qu'en agissant ainsi, le président du gouvernement (en minuscules notez bien) ravive le faux clivage politique qui ferait de la tauromachie l'apanage exclusif de la droite, ce qu'apprécieront à sa juste valeur, par exemple, les très nombreux subalternes regroupés au sein d'une section taurine de l'UGT » .Là mes seigneurs, nous commençons à entrer dans du dur, du populiste, du catégoriel, du Primo de Rivera fils. Je ne vois absolument pas ce que l'attitude de Zapatero, qui n'est pas forcément ma tasse de thé a de politique sinon à s'appuyer sur la Constitution et ne pas s'immiscer dans les prérogatives des Comunidades.


Mais le pire reste à venir chez l'inexpugnable. Oyez braves gens!

« Cette erreur due à un dogmatisme étroit, est de la même veine que celle qu'il a commise en ayant voulu imposer son choix lors des primaires socialistes madrilènes à l'occasion desquelles ce n'est pas la droite qui l'a battu, mais bien ses camarades », c'est beau comme de l'Aznar et je ne vois pas ce que cela vient foutre ici, à part que Zapatero devrait prendre l'irascible exubérant comme consultant, mais mes amis, tout cela n'était qu'un tour de chauffe, une montée en pression, et puisque vous languissez d'impatience je vous livre les derniers joyaux. « Cette politisation de la Fiesta par lui même tout en rejetant la faute sur d'autres, n'est pas sans rappeler non plus cette initiative désastreuse qui a pour nom « loi de mémoire historique », au travers de laquelle il a également pris le risque insensé de raviver le déchirures de la guerre civile » là mes agneaux, nous retombons sur le Dédé intempérant et intempestif qui nous avait ressorti un papier de l'infâme Mundotoro sur le thème de Cain et Abel, ravivant ce thème si cher des « deux villes », vous savez celles du bien et du mal. Ce même Mundotoro qui avait sorti un article abject sur la fosse de Viznar où on n'avait pas retrouvé Federico. Pur Phalangisme tout ça! Qu'il aille donc Dédé parler à ceux qui ont tout perdu pendant et après la Guerre d'Espagne de déchirure, eux qu'on poursuivait pour crime de rébellion, ou des faits antérieurs à 34, Grimau par exemple. Qu'il aille donc servir ce discours à ceux qui cherchent toujours leur père, leur mère, leurs racines, leur vie, leurs biens, leur qualité d'êtres humains anéantie dans les camps franquistes. Qu'il aille expliquer que les nombreuses études monographiques qui dans soixante pour cent des comunidades ont permis d'établir un bilan plus exact des ravages du franquisme sont inexactes. Qu'il m'explique pourquoi les franquistes sont dans la négation permanente alors que les historiens modernes traitent à part égales les responsabilités des uns et des autres. Personne à gauche ne nie les massacres des religieux ( Casanova) ou Paracuellos (Gibson) alors que les franquistes peuvent toujours nier Durango, Badajoz, Guernica, et les saloperies de la limpieza et même cette terrible extermination post guerre de 39 à 45. Allons Dédé, face aux grotesques manipulations de l'histoire, c'est la vérité qu'il faut établir et on ne stocke pas l'eau dans une passoire. Un peuple ne peut se bâtir que sur la vérité de sa mémoire et faire ainsi son deuil des souffrances. Et puisqu'il faut bien terminer, « avec pour seul résultat tangible la mise en accusation et la révocation du juge Garzon. Autrement dit, en voulant stigmatiser l'autre camp, il a causé la perte de celui qui, dans le sien, incarnait au yeux de tous une certaine idée de la justice ». Oups, là mes seigneurs c'est du lourd et Garzon sera bien étonné d'apprendre qu'il a été manipulé, lui qui mieux que personne ne doutait pas qu'il disposait des outils juridiques pour étayer son attaque. Ce n'est plus de l'intempérance c'est de la saloperie.

S'cusez, je vais dégueuler!

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Voila, qui est CLAIR !
Et Txulo,ne le fait pas dire !

Milesker.

Anne Homer Cibokou

pedrito a dit…

Je le sais tellement pourri que je ne le lis plus depuis des lustres.
Merci de lui rappeler qu'il fait vomir les anti fascistes! Et ils sont plus nombreux et qu'ils ont plus de mémoire qu'il ne l'imagine
Abrazo, Chulo.
Pedrito

Bernard a dit…

Chulo ami,

Je vais te raconter une anecdote comme on dit, une petite histoire de chez moi - taurine bien sûr!... C'était entre les deux guerres, dans cette belle terre à "cocardiers" qu'on appelle la "Petite Camargue" (l'Ouest du Petit Rhône, hors du delta, vers Aigues-Mortes et les étangs), peut-être du côté de Saint Laurent d'Aigouze ou du Cailar... Le marquis de Baroncelli ("lou Marques" pour nous, ami de Frédéric Mistral et "manadier") mène une course pour une fête votive. Gardians et toros sont arrêtés à l'entrée d'un village, impossible de passer: il s'avère qu'aux dernières élections la municipalité a changé de bord politique, et que ça déplaît aux perdants qui cherchent à se venger en empêchant la course d'avoir lieu... Et l'anecdote veut que "Lou Marques" se soit approché des empêcheurs et leur ait dit: "Li bioù ne soun ni roujo ni blanc, soun negre!" (Les toros ne sont ni rouges ni blancs, ils sont noirs)... Et le convoi passa.

Le DD, déjà qu'il se mêle mal de parler des toros, si en plus il se met à vouloir parler politique - et espagnole (!)...

Allez, je te l'ai déjà dit, ne te fait pas de "mauvais sang" avec ça; parce que le DD il s'en fiche que tu te fasses du mauvais sang, mais pas nous...

Abrazo fuerte - Bernard

Maja Lola a dit…

Je vois en effet que ton DD te met dans des états pas possibles, Chulo.
C'est peut-être lui faire trop d'honneur que de daigner rebondir sur ses écrits qui te causent tant de révolte et de rage.
Et, comme dit Bernard, le "mauvais sang" est préjudiciable !

Un beso

el chulo a dit…

certes maja et bernard, je suis heureux que vous me fassiez cette réflexion qu'on m'a déjà faite.

pour moi le problème est double:

- je vois ce type, opportuniste, il l'a toujours été pour utiliser la politique "qui allait bien" en un moment donné de sa vie, se goberger et monopoliser la parole en Espagne, en tant que représentant de l'aficion française. Bon direz vous, si les aficionados français sont assez sots pour tolérer cette imposture, pourquoi pas? et on pourrait en rire plutôt qu'en pleurer,
- mais ce que je ne supporte pas, car tu le sais bien, surtout toi, maja, celà me coûte suffisamment de temps, pour tolérer qu'en tant que français, et dans les traces du PP, on fasse des amalgames honteux, pseudo historiques, verreux et opportunistes.

Car ce fasiant, il outrepasse très largement ses supposées prérogatives, mais qu'est l'OCT sinon un machin, un alibi qu'il utilise pour faire sa promotion, mais qu'il engage de plus dans sa trajectoire idéologique pourrie. On peut supposer aussi que cette organisatio étant certainement parfaitement démocratique, il en soit le porte parole. On peut en tous cas le supposer.

Enfin, tu le sais très bien, maja aussi, je suppose, j'ai trop de respect pour les espagnols et leur terrible histoire pour me laiser aller à des simplifications, alors qu'essayer de pénétrer ce labyrinthe incroyable, demande à la fois un gros travail et une remise en question permanente.

En tant qu'individu, versatile, ambitieux, egolatre, prétentieux, il ne mérite certes pas ce bois vert, en tant que Président du machin OCT, enrôlée de facto, aux cotés du PP, et de sa branche lobbyiste la plus rétrograde, c'est bien différent.

Et je me demande toujours ce que les senores ou senoritos du lobby des éleveurs et figuritas, ont bien à foutre des subalternes de la UGT. "comed republica"

un beso para mi maja lola, un abrazo à mon cher largo campo

ludo a dit…

Vargas Llosa prix nobel de littérature...hummmm, tu le vois pas venir l'article du DD ?
après Hemingway gnagnagnagna, un signe venant des membres du jury du nobel gnagnagnagna...unesco gnagnagnagna, patrimoine de l'humanité gnagnagnagna, s'inspirer de gnagnagnagna, pied de nez aux parlementaires et sénateurs espagnols gnagnagnagna...ministère de la culture gnagnagnagna...
et nous ZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ. l'info chloroformée, la rhétorique ronronante, les mêmes façons de traiter l'info que dans tous les médias dominants ( en ce moment c'est la DSKite aigue ). en fait je ne sais s'il a sa carte de presse ( la vraie, pas celle de groniqueur taurin ) mais en fait il la mérite.
abrazo.

ludo

el chulo a dit…

j'ai vu Llosa et ai lu l'interview dans l'ABC. A lire car très intelligent (ses réponses).

j'avais toujours compris que la carte de presse s'obtenait sous certaines conditions, je ne parle pas d'accréditation mais de carte de journaliste, supposant une formation qui n'a rien de facile.

mais ici nous sommes dans le summum, philosophe, journaliste, boxeur, juriste, matador de toros, peintre, écrivain, photographe, sculpteur, politique et éminence grise, envouteur de sénateurs, pregonero en chef, chef d'industrie et historien.

je ne sais pas toi, mais moi, je me sens bien petit. et comme ça me fait chier, je délire!

cet été, j'irai "cara al sol" me cago!

Marc Delon a dit…

entendu ce matin sur France-Inter :

"Si un évènement vous dépasse, feignez d'en être l'organisateur"
jean Cocteau