Je ne voudrais pas qu'on se méprenne et le regrette si mon intervention précédente a pu le laisser supposer. Je ne porte aucun jugement de valeur sur l'Association des Présidents qui portent aussi largement une responsabilité dans ce que devient la corrida, encore dernièrement et pourraient avoir parmi leurs membres au moins un personnage « sulfureux ». De plus dépendant du Ministère de l'Intérieur, on comprend aussi que la passage à la Culture, que je continue à considérer comme obscène, les inquiète quelque part.
Ce qui m'a paru très intéressant, par contre, c'est le regard qu'ils portent sur André Viard et ses agissements.
Ce disant et ensuite « fly to the red island », voir des courses de zébus, et pour que les choses soient vraiment claires :
. il est vrai que l'incription au Patrimoine Culturel de la Corrida en France a fait forte impression en Espagne, et le Président de l'OCT surfe sur cette vague. Bien ! On comprend que fort de cette expertise il veuille expliquer aux espagnols comment faire, et parfois, avec condescendance. De ce point de vue l'allusion à Napoléon a un sens tout particulier outre Pyrénées. Ceci dit, il s'est agi d'une opération technique fort bien menée destinée à prouver qu'il existe bien une tradition taurine en France. Ce que nul ne peut nier, encore fallait t'il le démontrer. Bien ! Pour le moment c'est ce statut qui est reconnu et à ma connaissance ne suppose aucun engagement allant au delà.
. la situation de la corrida en France est très différente de sa situation en Espagne. En France sa force, dont des actions intempestives pourraient faire sa faiblesse, est qu'elle est limitée géographiquement, pour simplifier au Sud, où précisément elle a cette force à la fois festive transgressive, identitaire et de traditions. De plus compte tenu de la variété des modes d'organisation elle sait préserver une certaine diversité dans la nature des spectacles, diversité qui semble t'il a tendance à s'estomper. C'est cet ancrage dans les villes moyennes, pardon Nîmes, voire les petites villes ou villages qui lui assurent cette singularité, avec dans ces deux derniers cas la difficulté de monter des spectacles de qualité à budgets réduits et contraints. Ce sont d'ailleurs des terrains de chasse de prédilection des empresas officielles qui n'hésitent pas à les éreinter, si besoin.
. ce sont donc les mêmes qui ont mis la corrida dans cet état lamentable, empresas, toreros, éleveurs qui gardent les clés du camion, en imaginant de plus quatre solutions miracle : politiser le débat, en espérant en retirer des fruits électoraux pour les politiques en imaginant des alliances sur la base de la non prohibition, se mettre sous la « tutelle» du Ministère de la Culture, avec implicitement le désir que la Corrida soit reconnue comme un Art, et peut être d'autres arrières pensées façon IVA, chercher éperdument la protection de l'UNESCO, au niveau mondial, des gouvernements au niveau national, enfin draguer un nouveau public plus malléable, « client » d'une entreprise de « spectacles », offrant un « spectacle » agréable, mignonnet, répétitif, (on sait ce qu'on va voir ou achète), en tous cas où on cherche à limiter au maximum les aléas qui faisaient la difficulté et la grandeur de la Corrida: toro, lidia qui a disparu, voire même irrégularités de l'homme.
Ainsi les mêmes qui il n'y a pas si longtemps soutenaient ce « spectacle » qui est à la Corrida ce que French Cancan est au Lac des Cygnes, au mépris virulent des aficionados inquiets, veulent imposer un discours plus éthique, se contredisant souvent, à quelques mois d'intervalle, sans la moindre vergogne. Tu parles ! Mais des discours sur le poids économique de Jose Tomas, avec des trémolos admiratifs dans la plume, et la possibilité pour les organisateurs de toucher le « pactole» en dit long sur les vraies motivations, en tous cas confirme que tout n'est que question de pognon, ce dont je n'ai jamais douté.
Je crains qu'avec cette reprise en mains, on parvienne au même type de résultat qu'en donnant les clés d'un jardin d'enfants à un pédophile.
4 commentaires:
je te commande un reportage : va voir une corrida zébutifère et ramène nous des images, une vidéo, des textes, quelque chose, quoi...
je vais me renseigner mais je ne suis pas sûr de trouver.
Allez Chulo, objectif l'île rouge.
Laisse derrière le maëlstrom tauromachie viardesque ou pas.
Aire ! Aire ! Et même si ce n'est pas tout à fait de circonstance puisque ton voyage n'est pas que d'agrément, je t'invite à écouter "Dans mon île" d'H. Salvador. Un peu de douceur dans un monde de brutes .... on en a tant besoin !
C'est une "aficionada" ni homologuée ni adoubée qui te le dit.
Merci Maja. je penserai à toi.
Besos
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